Adieu Maman

J avais commence peu a peu a me faire a l idée que maman était partie et que je ne la reverrai plus. Je pleurais de moins en moins . Mais il y avait un sentiment profond, un ressentiment que je ne peux expliquer avec tous les mots de la terre , qui m empêchait d y croire vraiment. Je cherchais a comprendre le Comment,  le pourquoi de cette évasion, de cette fugue de maman. Je n y croirai pas. Jamais. Jusqu’ au jour ou je verrai son cadavre. Je me demandais ce que j allais devenir sans elle, ce que mes frères allaient devenir sans elle. Papa ? Oh non il s en remettra.

C est un homme non ? Ne dit-on pas que les hommes ne pleurent pas ? Ne dit-on pas le fameux « une de perdue dix de retrouver ? Ne dit on pas que c est l homme qui courtise la femme et qu il peut en posséder autant qu il veut quelque soit son statut financier, social et même mental ? Ne le dit on pas ? Non Je ne me faisais aucun souci pour lui. D ailleurs cela faisait deux jours que je ne l avais pas vu. J entendis mes frères aines dire qu il est allé au village pour informer la famille du décès de maman et par la même occasion d organiser les obsèques.

J avais perdu le sourire. Je n avais plus d appétit. J en voulais au monde entier. Je ne parlais plus , ne jouais plus, j avais même perdu cette envie folle d aller a l école. Je voulais être avec maman, la consoler, l écouter, l aider. Je voulais la suivre tout simplement.

Maman est partie; maman la trop vivante s en est allée; maman la trop sainte n est plus, maman ma trop précieuse s est dissoute comme du sel dans de l eau; maman la dame de fer a jette les armes comme un commandant apeure devant l ennemi; maman la trop courageuse nous a abandonne ; maman la trop douce nous prive désormais de ses caresses; maman la trop belle cache désormais son visage . Maman la trop simple s est éteinte comme la flamme est éteinte par de l eau. Ça semble désormais confirme, son nom a été efface de la liste des habitants de la terre

Je suis anéanti. Je suis bouleverse. Je suis déconcerté, décontenancé. Je suis triste, en colère, stresse, blesse, indigne, terrifie, terrorise, a bout de souffle, sans voix. Je veux quitter cette vie. A quoi bon vivre sans maman. A quoi bon vivre lorsque l on a perdu la raison de sa vie? A quoi bon continuer le combat lorsque l on a plus d arme et de repère? A quoi bon faire semblant de rire alors que notre bonheur nous a fui. J ai envie de crier mon désespoir, j ai envie de chanter comme j e suis triste... j en envie de me tuer pour n avoir plus a supporter cette souffrance immense, j ai envie de danser mon désarroi, de pleurer ma tristesse jusqu’à ce mon corps soit vide de toute son eau, de cacher ma peur du futur sans elle.

J en veux a la terre entière . J en veux a mon père d avoir cause indirectement cette mort. J en veux a ma mère d être partie sans dire adieu. J en veux a Dieu de n avoir pas exauce mes prières. Je m en veux , je culpabilise d être vivant tandis que le cœur de ma mère a cesse de battre. Je m en veux d avoir été témoin de cette tuerie lente, d y avoir participer par mon silence, de ne m y être point mêlé. Quel idiot je suis. Quel incapable suis je. Quel méchant suis je. Quel lâche j ai été de la laisser partir de ce matin noir. Non c est pas elle qui méritait la mort, c est pas elle qui méritait de vivre dans ce « un mètre carre », c est pas elle qui méritait de vivre loin de nous. Elle, elle est ne pour être avec nous, pour être notre mère pour veiller sur nous. Elle est ne pour vivre, pas pour mourir.