Afterwork avec Alice/2
jireoparadi
Qu’est ce qu’il y a Lucas ? Tu te demandes si je ne suis pas en période down et si je pèse bien mes 42 kgs minimum...
— Alors ?
— Alors quoi
— Je ne sais pas Lucas, tu voulais me raconter un truc par rapport à ton job. Qui te fait du mal ?
— Si un seul t'emmerdes et que tu veux qu'on lui parle avec David tu me le dis Lucas… Comment ça va Alice ?
— Bien Hassan et toi ? Un bisou ? Ah merde, j'ai du rouge…
— Non Hassan c'est bon. Ne t'inquiète pas, c'est que dalle avec mon boss. Ça me prend juste un peu la tête ces temps ci. Remets moi un américano va.
— T'es sur Lucas, on le ferait tu sais ?!
Oui, je sais. J'en suis sûr même. Et probablement qu'il ne se contenterait pas de lui faire peur mais s'assurerait qu'il ne puisse plus me demander un reporting autrement qu'en écrivant.
Avec les pouces…
— Bon alors, c'est quoi Lucas ce souci ?
— Rien. Enfin si comme d'hab quoi. Mes difficultés au boulot, l'impression que je ne maitrise rien. Toutes ces réunions inutiles, la pression des reportings permanents, je ne sais même pas par quoi commencer. Mais toi, comment vas-tu ?
La vérité c'est que je n'ai pas envie de commencer. Alice est la seule personne qui puisse écouter et comprendre.
Mais c'est aussi la seule qui arrive à me donner envie d'écouter. Alice c'est depuis toujours mon meilleur rempart contre mon orgueil, mon égo, mes trouilles, MOI quoi... Alors, je sais que je vais garder pour moi sans même les ruminer toutes mes petites merdouilles tant qu'elle sera là. Les yeux de ma soeur qui contemplent le monde, et ses mots qui le commentent, c'est juste trop précieux pour que je m'en passe.
— Ben bien.
— Ça ne se voit pas beaucoup ma sœur. Enfin, je veux dire si tu es toujours magnifique et souriante tout ça mais… Je ne sais pas tu as l'air un peu crevée non ?
— Qu'est ce qu'il y a Lucas ? Tu te demandes si je ne suis pas en période down et si je pèse bien mes 42 kgs minimum.
— … /…
— C'est le cas t'inquiète pas. C'est juste que ce n'est pas génial avec Bertrand ; Je pense qu'on va se quitter.
— …/…
— Je ne suis pas faite pour lui. Je n'y arrive pas. Et en même temps il essaye tellement je te jure c'est dingue. Mais je ne peux pas lui imposer ça.
— …/…
— Je ne sais pas pourquoi je n'y arrive pas Lucas. J'étais tellement sûre que ça marcherait cette fois. Mais je vois bien que je ne suis pas capable de gérer ça. On a besoin de temps quand on est en couple non ? J'ai de plus en plus de boulot. Et puis il y a ce projet de tournée avec la troupe. Et les dernières répétitions sont hard, la comédienne principale est à fond dans la prépa de son mariage, je n'arrête pas de m'y coller mais ça ne prend pas. Bref, j'ai zéro moment pour passer chercher une bouteille de Puglia chez Nicolas avant de rentrer à la maison, préparer un risotto à Bertrand et parler bébé.
— Il t'a dit qu'il en souffrait ?
— Oui… Non. Mais moi j'en souffre.
— Tu veux un bébé ?
— Non, je souffre de le voir comme ça
— Alice, je ne comprends rien. Il t'emmerde pour un risotto ? Ou c'est toi qui va foutre en l'air cette histoire pour une poignée de riz, 3 champignons et des copeaux de parmesan ? C'est quoi en fait le sujet ? Attends, je vais pisser et tu me racontes. T'es sûre que t'as pas faim ? Hassan, tu peux me donner un Bandol rouge s'il te plait ?
— Lucas attends !
— Ben oui, je reviens.
— Non attends !
— …/…
— Merci.
— …/…
— Pour le parmesan… Merci.
« C'est rien, je reviens. », j'ai dit. Avant de filer aux chiottes essuyer mes larmes, je me suis regardé dans la glace avant de ressortir, et pour une fois, ce que j'y ai vu avait à peu près forme humaine, pas mal même j'ai trouvé… Il n'y a qu'elle pour y arriver.
Merci Alice…
Bon, un dernier et on y va.
Quand je ressors, les joueurs de tarot sont toujours là, je laisse la table à ma gauche et prend connaissance de la dernière pensée du quartier sur l'ardoise de droite.
C'est l'ardoise d'Hassan. Il l'a installé il y a quelques mois.
Il affirme que tous les cons qui parlent de discussions de café du commerce n'ont aucune idée de tout ce qui peut se dire dans le sien.
Il est certain qu'il pourra en faire un livre. Chaque jour donc, il note une phrase entendue ou garde l'une de celles que les visiteurs lui ont laissé. Celle d'aujourd'hui c'est : « Rouge à lèvres et mascara. Sourires et blablabla. Nous mettons beaucoup d'ardeur à maquiller nos pâleurs ».
joliment écrit, le rythme, la découverte par petites touches des personnages… tout ça me donne envie de continuer.
· Il y a presque 9 ans ·A propos, merci pour le coup de cœur
nyckie-alause
Merci beaucoup de votre commentaire.
· Il y a presque 9 ans ·Et heureux que cela vous plaise.
Et you're welcome pour le coup de coeur.
Je ne suis pas très doué pour les commentaires, alors quand j'aime beaucoup c'est comme ça que je le dis.
jireoparadi
On a moins de mal à se regarder quand on cache nos merdouilles et qu'on aide ceux qu'on aime! j'aime!
· Il y a presque 9 ans ·julia-rolin
Julia,
· Il y a presque 9 ans ·Désolé, je n'avais pas encore répondu à vos commentaires.
Merci vraiment de votre fidélité.
Et, c'est vrai, ça aide de temps en temps de cacher nos merdouilles (un peu désuet mon terme c'est ça ?).
Amitiés.
jireoparadi
Les personnages sont attachants, c'est fluide, vivement la suite !
· Il y a presque 9 ans ·ade
Merci beaucoup Ade, je n'avais pas encore pris le temps de répondre.Désolé.
· Il y a presque 9 ans ·A bientôt.
jireoparadi