Ah Bernie ! Bernie !
mamzellemelly
Un verre au nid ? Que nenni ! dit Véronique qui berne ardemment Bernard qui ment. Encore tapie dans son lit, avec son verre de cherry, elle fait la nique à cet éberlué mis au vert par cette Véro alitée qui dévore son livre « Le lys de la secrète Alice » (histoire d'une secrétaire, lisse le jour, diablesse la nuit). Véro lui assène le coup fatal quand elle refusa de niquer. Point final.
Le rejeté rage et range sa trique. Rongeant son frein et rognant ses ongles, le grognon gagne le bar où la belle Anna perd son temps à prendre du temps pour peindre ses ongles. Quatre mâles ruminant leur gomme à mâcher tapent le carton assis à la table d'à côté. Anna n'aime pas ces quatre men aux manières familières et aux vannes niaises. Le vernis aussi sec que le vin blanc dans son verre, en main, elle va s'asseoir sur un tabouret de bar laissant ainsi voir ses bas. Bernard l'air mine de plomb alourdit l'air, mine de rien, en minaudant – quelle manière ! – qu'il se mirerait bien l'anaconda dans la rivière d'Anna qui fouine dans sa Minaudière pour trouver le mascara déjà mis hier. Le minaudier, surnommé Bernie, le bras accoudé au bar, somme Anna de ne pas annihiler l'envie qu'il a de noyer son barracuda dans sa bernique. Anna manque de s'étrangler avec son Riesling devant la goujaterie de cet énergumène. Elle se serait bien vue sur un ring à lui décocher, après le ding, un gros bang dans le baromètre. Bernard maintenant bougonnant, comprend qu'il ne vaut mieux pas amorcer l'idée d'un gang-bang à Anna la belle trop rebelle.
Rangeant sa rage, jamais découragé quand il a le barreau maître, il téléphone à Bérénice qui lui annonce qu'elle est à Nice chez sa nièce Narcisse qui s'est cassé le coxys en glissant sur une barquette de saucisse-frites à la fête de la pissaladière. Il s'interdit de penser que ce sont des salades et que Bérénice le prend pour une bécasse.
Se disant peu chanceux, la saucisse toujours à la fête derrière sa braguette, il traîne ses guêtres jusque chez Colette qui lui a déjà, quelque fois, tiré sur le col quand il était en chasse comme ce soir. Il l'avait souvent plaquée au mur du couloir où étaient collées des affiches d'elle en call-girl faisant son show devant des queutards claironnant qu'ils la culbuteraient bien. Le doigt calé sur le carillon, la clarinette aux aguets dans le caleçon, il a envie de la déculotter la Colette. Manque de bol, la porte reste close.
Il commence à en avoir plein le dos de déambuler le dard plein. Il relève le col de sa gabardine pour se protéger de la pluie fine. C'est alors qu'il croise la divine Delphine, son ex-copine, qui se dandine sur ses talons aiguille. Il la croyait encore en Chine à chiner quelques tissus chinés pour son usine de chemises pour minettes chic. Il l'invite à dîner. Ils s'installent à une table au « Délice d'Eddy ». Il commande une dinde farcie aux marrons et aux abricots moelleux, elle choisit un boudin blanc aux pommes. Avant l'addition, elle devient blême et crache d'un ton dédaigneux qu'il ne manque pas d'air de lui dire qu'il a envie de lui enlever ses dentelles et de déguster son abricot avant de faire dégorger le poireau dans sa dînette. Delphine lui décroche qu'elle ne serait pas le dindon de la farce et qu'il allait garder ses marrons au chaud dans son pantalon. Qu'elle préférait encore se faire reluire le berlingot toute seule puis elle décampe dare-dare.
Quelle déveine ! C'est énervant cet énième événement qui l'empêche d'enfiler son aiguillon dans l'écrin d'une étoile. Il évite de penser à Edith qui écrit et édite des livres sur la méditation depuis qu'elle lui a écrit qu'elle est éperdue d'amour pour lui et qu'il l'a évincée de sa vie. Evidement, elle avait été éprouvée d'avoir été éconduite par cet étalon à l'épée experte en étalage de son effervescence. Franchement, il n'était pas féru d'une histoire d'amour avec cette fille un peu loufoque qui fumait facilement ces feuilles vertes séchées dans deux feuilles finement roulées.
Il préférerait faire la fête à Françoise quelque peu grivoise. Elle fait fi avec force, de certaines convenances, qu'on en convienne, quand avec connivence, elle concède son fond de grotte à un fieffé farfelu aux idées fantasques ou à une fille jamais farouche quand il s'agit de folâtrer sur le corps de Françoise couchée sur son flan. Mais elle a trouvé une Hollandaise qui la fait décoller, sur la côte landaise, dès qu'elle la baise de ses lèvres chaudes comme la braise.
Quel gâchis ! pense Bernie qui traîne ses godasses dans le caniveau. Il lui aurait bien gâté la gamelle à la grivoise, de son gourdin pour l'heure engourdi. Légèrement grisé par le verre de gnole ingurgité chez la Gaby qui avait autrefois goûté sa gourmandise et qu'il avait dégoupillée comme une grenade jusqu'à ce qu'elle explose en gémissements, il gamberge au sujet d'Hélène.
Elle a des hanches à faire damner un ange. Il aimait humer son enivrant parfum dans ses cheveux. Il adorait la fragrance de l'huile dont elle couvrait sa peau hâlée. A vrai dire, il avait pris pour habitude d'imiter le loup de Tex Avery qui hurle à la mort et qui halète la langue pendante, quand elle se déshabillait devant lui. Son barreau d'échelle prenait de la hauteur quand elle enlevait son haut et humectait ses lèvres. Elle ne se faisait pas prier pour prendre son hameçon en bouche avant d'inviter sa hampe à investir sa hotte humide. Inégalée, sa belle Hélène à la poire fendue juste comme il faut, était partie, un hiver, chez les Inuits, habitée par l'envie de vivre en igloo.
Bernard avait alors rencontré Irvine. Avec elle, ça avait été le Nirvana le temps d'une nuit inimaginable. Elle l'avait initié à des jeux insolites qui l'avaient fait grimper au sommet de l'Himalaya. Il avait planté son pic à maintes reprises dans cette insatiable Irvine. Impossible de continuer avec elle tant elle l'avait mis k.o. par ces initiatives impensables.
Jamais, jura-t-il, je n'ai joué à des jeux aussi jouissifs. Même pas avec la jeune et jolie Jenessa qui, pourtant, lui disait toujours « j'aime ça quand tu jardines sous mes jupes ». Il jubilait alors en mettant son joujou dans son bijou. Mais il jalousait le jeunot qui, le jeudi, venait aussi jouer le joaillier sous les jupons de la jeune et jolie Jenessa.
Il en était à cette réflexion quand il se rendit compte qu'il était devant la porte de chez Katia. C'est un mec en uniforme kaki chelinguant la vodka qui ouvrît et lui dit avec un accent ukrainien, qu'elle était partie à une kermesse tout le week-end. Tant pis ! Il ne suçoterait pas les deux petits kiwis de Katia.
Il ouvre son répertoire dans son Lumia et fait défiler les prénoms des louloutes qu'il a déjà enfilées. Elles l'ont toutes au moins une fois, allumé. Il les a toutes, au moins une fois, limées, pilées, pliées, pillées, empalées côté face, côté pile sur leur lit, la luciole toujours prête à éclairer leur lanterne. Bernie se dit que Luce ne ferait pas l'affaire bien qu'il adore quand elle le lutine à petits coups de langue mais elle n'est pas très bonne cavalière quand il lance le grand galop.
Mathilda, trop maniaque, pleine de manies mais qui manque de manières, un peu maso aimant les marques sur ses miches et être menottée, un masque sur ses mirettes, mit un terme à l'appel de Bernard un peu mou maintenant, en lui annonçant qu'elle est à présent avec Marc et Michel en même temps. Malédiction en cette soirée de mars ! Mais pourquoi ne s'appelle-t-il donc pas Machin puisqu'apparemment elle aime ça ? Il l'aurait matée de sa main, jusqu'au matin, la magnifique Mathilda même avec ces mimiques, il lui aurait fait la nikah jusqu'à plus pouvoir niquer.
Mais là, un peu paniqué, la nuit bien entamée, il finit par croire qu'il ne nichera pas son oiseau dans le nid d'une colombine. Surtout pas Noëlle qui croit encore au Père-Noël et narre à Bernard une histoire ringarde à propos de noces. Nom qui nuit de suite à toute relation avec Nanard, deuxième surnom de ce nigaud macho qui ne veut pas d'une nunuche mais plutôt d'une nympho. C'est plus rigolo.
« Ô Dieu de la sexo vient moi en aide illico presto. Envoie des signaux audibles à Odile pour qu'elle veuille bien onduler sur son oreiller pendant que je jouerai de mon ocarina dans ses eaux profondes. ». Ce n'est vraiment pas de pot. Elle est à Ontario à faire monter d'une octave ses « ah », ses « oh », ses « oui » dans une orgie. Elle lui précise « C'est un vrai paradis. Je me croirais dans le scénario d'un bon film porno. Tchao ! »
C'est quoi cette pénurie de poulettes ? Il en est à Paulette, sa petite paupiette déjà passée à la casserole. Il lui a croqué les deux poivrons, l'a sautée aux petits oignons, lui a pimenté le potimarron sur le plan de travail de la cuisine, parterre dans le living, nus dans la piscine. Pas possible, répond Paulette, c'est le quartier des affaires mensuelles qui a ouvert hier. Que c'est bien dommage parce qu'elle se serait bien farci une quenelle.
Alors là c'est quelque chose ! Enfin une qui veut mais qui ne peut pas ! Diantre ! Que se passe-t-il ? Il y a bien quelque part une coquine point querelleuse qui ferait démarrer au quart de tour sa quille et dégusterait ses quetsches ! Il est quelque peu tenter de questionner Quintila. Quoiqu'avec elle c'est quitte ou double. Quelques fois, elle veut son quota de quolibets sous les coups de queue de quiconque sera lui faire quitter la Terre ou bien elle veut sa quote-part de tranquillité en sirotant une liqueur devant la cheminée. Mais cette nuit, au grand regret de Bernard, c'est que dalle ! Elle a quitté la ville depuis une quinzaine.
Ruminant ces pensées qui lui minent le moral, il ronchonne dans la rue, le robinet toujours prêt à arroser une jolie rose. Il a rarement vu Rosette refuser sa requête alors il ressort son portable mais tombe sur le répondeur « Je suis à Rio avec Roberto pour danser la Rumba au carnaval. Laissez-moi un message, je vous recontacterai à mon retour…enfin si je reviens ! Non je rigole ! Rumbaaa ! Toutouloutoutoulitou ! ». Serait-il insensé de penser que Bernard va rester la seringue pleine ?
Ce serait sans compter sur sa persévérance quand il s'agit de sortir la sentinelle et de faire glousser une demoiselle. Bon sang mais c'est bien sûr ! Il y a la sensuelle Suzon qui ne siffle jamais de sornettes quand Bernie sort son serpent pour s'insinuer en son sillon. Sacrée Suzon qui sait s'y prendre pour faire monter le frisson, en lui susurrant d'une voix suave des mots aux effets sensationnels. Il se souvient qu'ils étaient sortis un soir à un bal masqué, elle déguisée en Cendrillon, lui en saltimbanque. Elle avait perdu ses souliers quand il lui avait sauté dessus dans un souterrain aménagé, spécialement pour la soirée, dans un château en Sardaigne. Elle ne s'était pas sauvée par la sortie de secours et s'était mise à son aise, sur une chaise, pour assouvir son désir qu'il la saisisse en tout sens. Pas de sérénade, il avait aussitôt lancé la cavalcade et c'est en sueur mais rassasiés qu'ils avaient fini la soirée. A cette pensée, il a la sève qui monte mais en deux secondes Suzon lui fait l'effet d'une douche glacée en lui annonçant qu'elle est sur une autre île, la Corse plus précisément, déguisée en corsaire prête à goûter de l'épée de son nouveau pirate. Il est vraiment content pour elle mais tellement triste pour lui qu'il en a le titi de traviole dans le calbut.
Tout penaud, il piétine en se disant que ça fait une éternité qu'il n'a pas titillé la talentueuse cantatrice Tessy qui fut l'objet de toute son attention pendant une saison où ils ont cédé à mille tentations tant elle était électrique. Mais trop de tension fît capoter cette aventure. Entre les tournées estivales, les répétitions de chant, les journées passées à faire tintinnabuler les clochettes de Bernie, elle péta un câble. Ne voulant pas passer son temps à se disputer, il était parti.
Il avait rejoint Ursula, une hurluberlue unique en son genre, tatouée dans la nuque, collectionnant les perles de culture. Elle en avait huit, disait-elle fièrement. Elle les exposait dans sa boutique de trucs et de machins glanés aux quatre coins du globe. Ce n'était pas sa seule collection d'ailleurs. Les mecs en uniforme se succédaient chez Ursula. Le dernier en date, un pompier qui lui avait déclaré sa flamme et qui utilisait sa lance pour lui mettre le feu à la cheminée. Une nuit avait suffit à Bernard. Il en avait eu marre de l'entendre avouer ses aventures à tout va – et vient – Il en était venu à vouloir filer à toute vitesse. Ce n'est pas ce soir qu'il irait la revoir.
Tout comme Véronique qui doit être encore plongée dans son livre.
Il sent bien que c'est walou pour cette nuit même avec Wallen sa Wallonne préférée, qu'il a rencontrée, dans un wagon-lit en allant à Winchester où il avait connu Xavière qui chantait avec un saxophoniste dans un pub. Il l'avait emmenée dans un taxi où ils avaient fait une partie de sexe sous les yeux exorbités du chauffeur pour le moins excité de voir ces deux-là s'exhiber comme dans le dernier film X qu'il avait regardé avec sa Yolande qui aime quand il bande. A force de chercher dans son téléphone toute la soirée, la batterie s'est vidée et le portable a coupé.
ABC Dommage parce qu'il ne reçoit pas l'appel de Zoé qui zozote légèrement. Elle lui téléphonait pour l'inviter à passer la nuit chez elle à faire des dingueries comme ils l'avaient déjà fait le jour où ils s'étaient rencontrés au zoo. « Zut de zut ! » se dit Zoé quand elle tombe directement sur le répondeur de Bernie, son zouave favori qui sait mettre un zest de folie dans ses nuits. Tant pis pour lui !
Ce qu'il y a de bien quand on est l'auteur, c'est qu'on choisit la fin que l'on veut. J'aurais pu écrire que Bernard rentre chez lui, branche son téléphone pouvant ainsi écouter le message de Zoé, qu'il aurait été la rejoindre pour une nuit endiablée. Et bien, non ! Il va dormir sur la béquille ce Bernie aux mille conquêtes. Ça lui fera un peu les pieds. Na !
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MamzelleMelly
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C'est vraiment superbe mamzelle ! J'ai ri, mais j'ai ri ! vous en avez de la verve ...pour les verges !
· Il y a presque 9 ans ·Louve
Plutôt oui !
· Il y a presque 9 ans ·Louve