Ainsi soit-il
kelen
On naît tous avec un capital.
Qui nous catapulte au capitole
Ou qui nous condamne à capituler.
Certes, pères et mères se décarcassent pour qu'on caracole
A l'école, sans s'carboniser ou s'canoniser
Mais force est de constater qu'on accumule les heures de colle
Quand on peine à conjuguer l'verbe « décoller ».
On découvre très vite l'écart entre nos folles trajectoires
Et on décuple la culpabilité dans nos vies dérisoires.
Regarde, le capital devient prophète
Dans ce monde factice, fait de plastique et de latex.
Nos nuits d'insomnies sont habitées de ces écarts,
Quand on couronne les cartes bleues
Comme des princesses de ce monde noir et fiévreux.
On hypothèque nos utopies, en transperçant d'un pieu nos envies.
Alors on déconne puis on s'reconnecte l'intellect
On s'met en colère quand on découvre
Qu'on est des bêtes de somme qui sommeillent
Et que cet oseille qui nous ensorcelle sera notre formol.
On s'découvre un beau matin au sol, salis
Avec un goût d'éther dans la gorge face aux nantis.
On comprend alors que l'temps joue contre notre camp
Et que le compteur est déjà à cran.
Alors on s'cramponne sur l'écran qui crache des étrons
Et tétanisés, on tente quelques détonations.
Est ce qu'on nous entend ?
Nos cymbales n'atteindrons jamais leurs tympans.
Par contre c'est en symbiose qu'ils tenteront de nous attendrir.
Pourquoi tant de bruit ? Après tout, l'argent dort !
Sois docile, et tu auras de l'or...murmure l'agent en armure.
Mais c'est la mort de l'âme que tu marmonnes
J'préfère encore m'agripper à mon cœur qu'à ton décor
Regarde entre les blocs de béton tous ces funambules.
C'est le cirque urbain des corps en orbite,
Cités dortoirs, fumoirs cendrés, ici les pense-vite lévitent.
Ces météorites vacillent sur leurs fils barbelés
Comme des condamnés à convulser .
Tu veux que j'devienne comme eux petit soldat ?
Un solide pion prêt à mourir au combat ?
Mais moi j'préfère solder une partie de ma vie éthanol
Laisse moi décoller, le bonheur n'a pas de prix, pas de fortune, pas de code
S'envoler c'est faire valser les verrous de nos poignées
Aucun intérêt à essayer d'atteindre les étoiles les mains liées
Autant vivre sans thune.
C'est sûr, je ne spécule pas sur mon avenir puisque je n'ai plus d'assurance,
Mais je sais que ce qui reste à venir, c'est des vertiges et des transes
Un jour, j'ferai sauter les scellés sur mes cils.
Car pour l'instant, impossible de déceler le sage parmi les sots
Son message est devenu la cible de ceux qui sabrent l'essentiel pour le futile,
Aussi inutile soit-il.
Mais avec le temps, l'étau se desserrera pour rendre la vérité limpide...
Ainsi soit-il...
Ainsi soit-il.
ma version sur le même titre
· Il y a presque 12 ans ·franek