Amants

kal

C'est donc ici que tout va se jouer,

sur cette étendue vierge de plis...

C'est sur ce lit finement drapé,

Que se jouera notre violente mélodie...

Peu d'instruments pour débuter ce morceau

Qui très doucement obscurcissent

Tes frustrations, ton monde, en lambeaux,

Et qui réveillent tes moindres vices.

Puis le rythme du batteur intrépide

Vient troubler tous tes sens enflammés,

A mesure que mes mains de ta chaire avides,

courent tes collines et tes subtiles vallées.

Les basses t'accueillent tremblante et vacillante

dans ma symphonie sans paroles.

Loin de calmer tes pulsions arrogantes

et tes chaudes humeurs frivoles.

Nos couplets et refrains s'enchaînent

Toujours plus vite, toujours plus vite

Quand sous ma mesure de chêne

Ton corps se révulse et s'agite.

Plus de rondes, de noires ou de blanches pointées

Lorsque l'on en vient à la Coda

Plus d'arène, plus d'ivoire et plus d'épées

Dans la mise à mort de notre Corrida.

Laisse le temps, laisse la vie, rejoins moi

Laisse nos reins ensemble se révolter

Embrasse ce moment de désarroi

Et fais de ce court instant notre éternité...

Toi, musicienne habitée de génie et de talent

Je t'admire. Toi qui tantôt suit, et tantôt mène,

Cette fragile étreinte souveraine,

Plus connue comme la symphonie des deux amants.

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