Amants atypiques

cinderels

Co-écrit par deux auteures, Alice et Drew représentent les amants atypiques. L'une est jeune, prude et pleine de vie, l'autre est un homme d'affaire redoutable, incroyablement riche... et torturé.

ALICE

 Alice ne savait plus quoi dire à force que Drew ne la surprenne une fois de plus. D'abord le voyage improvisé à New-York, le shopping gracieusement offert chez Chanel, un duplex immense à Manhattan, et maintenant l'hélicoptère... Cet homme était fou. Et riche. Comme si la richesse était synonyme de folie, parce que la folie était rarement synonyme de richesse. Elle ne savait d'ailleurs pas quoi répondre à cette question. Bien sûr que si elle doutait. Pourquoi devrait-elle continuer à lui faire confiance? Alice continuait de réfléchir à ce qu'elle pouvait dire à Drew mais d'un coup, la colère monta en elle et les mots sortirent de sa bouche sans retenue:

- Je ne suis plus très sûre de savoir si je fais bien de continuer à te suivre, à t'écouter, à te laisser me charmer, parce que oui j'ai absolument bien compris ton petit numéro. Au fond tu es comme tous les  autres. C'est vrai ça, pourquoi est-ce que toi, tu serais l'homme parfait?

Alice s'arrêta quelques instants et regardait le paysage derrière la vitre. Elle continua plus calmement :

- Drew, mets-toi juste deux petites secondes à ma place. Tout est peut-être allé trop vite, ou bien tout était peut-être trop beau, j'en sais rien mais je ne veux pas que nous nous cachions, il faut qu'on trouve une solution. Je ne pourrai pas supporter ce genre de relation... Drew, reprit-elle, je veux rentrer à Paris. 

Voilà. C'était dit. Ces derniers mots étaient tombés comme un couperet. Alice était terrifiée par les mots qu'elle venait de dire. Elle qui ne voulait faire de mal à personne... Et puis annoncer son  départ revenait à dire qu'elle ne reverrait probablement plus son prince après ces quelques jours passés avec lui loin de tout; et cela la rendait juste dingue.


DREW

Drew ramena l'hélicoptère. Ils retirèrent leurs casques respectifs en les posant sur le tableau de bord et se regardèrent les yeux dans les yeux. Le silence était pesant. La tension était presque palpable. Leurs regards étaient remplis de passion, de tristesse mêlée à la colère, autant que de remords. Drew mourrait d'envie de dévorer les lèvres charnues d'Alice, de la serrer fort contre lui, et lui faire l'amour sans plus attendre. Comme si cela pouvait les rendre plus forts. 

Les paroles d'Alice transpercèrent Drew en plein coeur. Sa tête tournait, des nausées s'emparèrent de lui - Son corps ne tenait plus le choc, tout comme son esprit. Il fit demi-tour avec l'appareil, et d'une voix translucide parla dans le micro :

- Vol annulé. Je répète, Copt T102 annulation de vol. Merci.

Sa gorge était nouée. Faisait-il réellement tout de travers ? Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ?

Il respira longuement pour tenter de se calmer. Savoir que la chose qu'il désirait le plus au monde lui filait entre les doigts le mettait hors de lui. Mais il ne voulait pas effrayer Alice, qui  lorsqu'il se mit à sa place avait tous les droits d'en vouloir à Drew. Il en avait trop fait, il le savait.

Il se rapprocha d'elle, passa la mèche de cheveux rebelle de sa blonde derrière l'oreille et essuya ses larmes au passage d'un simple mouvement du pouce.

Son cœur lui donna quelques décharges, il se sentait revivre. Si proche d'elle. Il posa son front contre le sien. Il posa délicatement ses lèvres sur celle d'Alice et l'embrassa comme jamais il ne l'avait fait - Dans un mélange de douceur mais aussi de violence, ils échangèrent un baiser impétueux et terriblement sensuel. Le cœur de Drew battait à une vitesse ahurissante.

Il se senti soudainement oppressé dans son pantalon, ce qui l'obligea à se détacher- Il détacha aussi Alice, tout en l'embrassant.

 - J'ai envie de toi. Susurra-t'il entre deux baisers.

Il attira Alice à l'arrière de l'hélicoptère sur la grande banquette passagers et l'allongea. Les embrassades continuèrent langoureusement, Drew retira avec violence le cardigan bleu marine que portait cette dernière. Portant un petit chemisier en soie, il en arracha les boutons. Il malaxa gracieusement la poitrine d'Alice et dégagea ses tétons du soutien-gorge pour les suçoter avidement.

Comme une chorégraphie réfléchie et presque parfaite, l'électricité qui passait entre les deux était palpable.

Drew n'en pouvait plus d'attendre. Il ne prit pas le soin de retirer la jupe crayon d'Alice mais la remonta jusqu'aux fesses. Il retira sa ceinture et sans même retirer son pantalon, frotta copieusement son sexe contre celui d'Alice au travers des fines épaisseurs de tissu. Même si une envie très malsaine de la prendre sauvagement l'habitait, il préféra tout de même y aller en douceur.

Sous les caresses d'Alice qui parcouraient avec hésitation son dos, il retira sa veste ainsi que sa chemise blanche, dévoilant un torse imberbe aux courbes musculaires présentes, sans être non plus excessives.

Drew embrassa le ventre d'Alice, remonta à sa poitrine pour enfin finir sur sa bouche. Il esquissa un sourire, heureux.

- Tu es magnifique.

Il passa quelques doigts au travers de sa culotte, pour y trouver une Alice très à l'aise...

Il finit par retirer la pauvre culotte d'Alice et baissa son caleçon boxer, moulant au possible son sexe en érection. Il empoigna son pénis et sans une once d'hésitation s'invita dans l'entrejambe chaud et accueillant d'Alice.

D'un mouvement de rein en enchaînant un autre, Drew était à l'écoute de la jeune femme. Heureux de ne faire plus qu'un, ce dernier enchaîna de plus belle, décrochant - du moins, il l'espérait - du plaisir équivalent à l'orgasme chez sa partenaire. Il se surprit lui-même d'accepter aussi facilement de faire l'amour à une autre femme, mais l'envie était telle que rien n'aurait pu l'en empêcher. Alice était là, dans des bras, jouissant autour de sa queue, et c'était pour lui déjà une victoire immense.

 D'un grognement roque et sensuel, il finit par jouir à son tour.


ALICE

Alice avait bien senti qu'elle avait littéralement secoué Drew, que ses paroles l'avaient remué au plus profond de lui-même. Et maintenant, elle percevait dans le regard de cet homme, un désir presque animal. Et le regard de la douce Alice en disait aussi long. Ils étaient immobiles depuis quelques secondes peut-être. Drew passa sa main dans les cheveux de la belle, essuyant au passage une larme encore chaude. Leurs visages se rapprochèrent doucement, et leurs lèvres se rencontrèrent. Leur baiser avait un goût d'inédit, un goût d'amour, de remords, d'incompréhension, peut-être de gêne. Ils s'écartèrent, le temps d'une seconde et Alice suivit Drew qui l'entraîna à l'arrière de l'hélicoptère. Celle-ci sentit qu'il se retenait, dans un excès de désir, d'être trop violent et elle fut touchée par autant de délicatesse. Leurs têtes chancelaient au fil de leurs baisers qui se faisaient de plus en plus langoureux, de plus intenses; et Alice se retrouva peu à peu seins nus. Elle se sentait comme possédée et un sentiment indescriptible la traversa tout au long de son corps la faisant frissonner. Elle sentit Drew divaguer, baiser sa gorge puis la pointe de son sein, devenue dure. Alice entoura alors sa tête de ses bras et le pressa contre sa poitrine, tentant de reprendre son souffle.

Enfin, Alice se perdait, oubliait ce qu'il s'était passé quelques minutes auparavant. Elle se sentait comme étrangère à elle-même. Il n'y avait plus qu'une sensation excitante et envahissante, et le son des étoffes qui frottaient l'une sur l'autre. Alice sentit le sexe dur de Drew à travers la fine épaisseur de sa jupe et du pantalon de son prince qui ne tarda pas à tenter de se dégager de ces morceaux de tissus. Elle put alors parcourir de ses mains douces le dos Drew, voulant toucher et sentir tous ces muscles qui bougeaient un à un.

Ils s'embrassèrent à nouveau, les bras d'Alice enroulés autour de la tête de Drew. Elle lui lécha l'oreille et lui mordilla le lobe, ce qui stimula vivement son partenaire. Alice sentit Drew remonter sa jupe et passer sa main à travers sa culotte. En caressant Alice dans son intimité, Drew réussit à lui arracher un petit gémissement, avide. Elle remarqua que l'envie de Drew se faisait pressante, lorsqu'il retroussa de nouveau la jupe de la jeune femme. Elle l'entendit lui susurrer quelques mots, mais elle n'en saisit pas le sens. Ses mots étaient venus à son oreille avec tant de douceur et sa voix semblait si rassurante, qu'Alice ne put que faire confiance à Drew quant à ce qu'il allait faire.

Ils étaient face à face, l'un contre l'autre, dans la pénombre à l'arrière de cet hélicoptère. Le moment tant attendu était inévitable et il ne restait plus qu'à l'atteindre. En une fraction de seconde, Alice sentit le sexe de Drew la pénétrer d'une telle force, qu'elle ne pensait pas que son corps fut capable de supporter une telle violence, mais surtout que cette violence lui procure tant de jouissance. Au fur et à mesure de leurs mouvements de bassin, des va-et-vient de Drew entre les hanches saillantes de sa belle, elle l'entendit pousser ce petit grognement rauque et absolument masculin, qui signifiait toute sa satisfaction.

 Rien d'aussi singulier n'était arrivé à Alice depuis sa naissance. Jamais elle n'avait éprouvé tant de plaisir à se sentir possédée, à s'oublier dans les bras d'un homme. Son souffle était court, elle était en nage, et sentait son corps en harmonie avec elle-même. Un bien-être qu'elle n'avait jamais éprouvé jusqu'à aujourd'hui. Elle sourit à Drew, incapable de dire quoique ce soit. Elle baissa sa jupe et sentit les bras de Drew l'envelopper. Sereine, elle déposa donc un baiser furtif sur les lèvres de son bien-aimé.

 -       Drew, je ne douterai plus jamais maintenant.

 Alors, Alice se rendit compte à quel point les plaisirs de la chair, cette façon de laisser quelqu'un la pénétrer, la posséder, pouvait anéantir certains sentiments, parfois même certains regrets. Elle se sentit bête d'avoir balancé autant de vérités à Drew, qui ne devait certainement pas savoir comment gérer ses problèmes ces derniers temps. Elle voulut lui dire, mais par soucis d'égo, se retint et resta silencieuse. Pourquoi laisser encore les mots gâcher un si bel instant?

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