Chapitre 5 - AMBER ET CHRISTINA EN ITALIE
suemai
À un moment, Christina se saisit de la main de Guillermo. Ils marchaient vers la rivière, enfin, l'excavation. Ayant promis à Amber leur prompt retour, le pas se scandait rapidement. Guillermo regardait Christina, non sans rougir légèrement.
— Tu as une petite copine, chez toi, demande Christina?
— Non, pas de petite copine, de jolies et gentilles filles, mais rien qui ne ressemble à de l'amour.
— Tu cherches l'amour, tu veux dire le grand amour?
— À vrai dire, Christina, je ne cherche plus…
— Tu as renoncé; tu t'intéresses aux garçons?
— Non, ce n'est pas ça. J'ai trouvé l'amour, enfin je crois, en ce qui me concerne.
— Mais tu me dis, à l'instant, que tu n'as pas de viser sur une jeune fille?
— Christina, c'est compliqué, on peut parler d'autre chose?
— Non... tant que tu ne m'auras pas tout dit, je suis curieuse.
— Vous êtes infernales les filles, comme dit papa…
— Comment infernales… et les filles, tu parles d'Amber et moi?
— De qui d'autres, Christina.
Arrivée au point d'eau, Christina retira ses vêtements et plongea aussitôt. Guillermo, dans un état pitoyable, faisait dos au petit lac. Lorsque Christina réapparut, elle n'y comprenait plus rien. Elle incita Guillermo à la rejoindre, mais il ne bougeait pas. Christina sortit de l'eau et se rapprocha de lui.
— Guillermo, mais qu'est-ce qui se passe, tu ne me regardes même pas?
Sous la main insistante de Christina, il dut se retourner et affronter son corps nu. Christina s'attendait à une érection et à se moquer de lui, lorsqu'elle se rendit à l'évidence que le pénis de Guillermo ne donnait aucun signe de vie.
— Je ne te plais plus Guillermo?
— Tu connais la réponse à ta question, Christina, mais sans Amber, ce n'est pas possible.
— Dis-moi que ce n'est pas vrai…
Si… je suis amoureux de vous deux, Christina, et je ne peux rien y faire. Normalement, j'aurais du réagir à la beauté de ton corps, mais mon cœur et mon cerveau m'en empêchent. Je suis amoureux fou de vous-deux.
«La vache alors, s'écria Christina, qui s'y perdait totalement.» Elle réalisait, soudainement, que Guillermo était amoureux d'elle et de sa demi-sœur, que Guillermo ne désirait et ne pouvait que vivre ce double amour et rien d'autre.
— Tu peux m'expliquer, parce que là… je suis totalement dans le brouillard.
— C'est pourtant simple Christina, toi et Amber vous représentez l'envers d'une même médaille. Vous vous complétez totalement. Vous devenez la femme parfaite. Ce n'est pas Amber, ni toi que j'aime, mais le tout que vous formez. J'ai une question, es-tu amoureuse d'Amber?
Christina devint tout à coup réflexive. Aimait-elle Amber, au sens d'aimer vraiment, ou n'était-ce que le fruit d'une relation, entre demi-sœurs, qui, émotionnellement et sexuellement, les comblait. Une question que Christina n'avait jamais envisagée. Hébétée, elle regardait Guillermo, sans pouvoir répondre. De son coté, Guillermo réalisait que ce dilemme n'était pas que le sien. Un trouble s'installa et Christina se vêtit rapidement, comme si elle profanait quelque chose qu'elle ne contrôlait pas.
Pedro s'éveillait lentement. Amber le maternait. Elle se tenait prête à intervenir. Légèrement dans un demi-sommeil, Pedro offrit sa main à Amber, qui l'étreignit aussitôt.
— Amber, je te remercie pour tout, tu ressembles tant à Mary, ta mère. Tu possèdes le même tempérament, une force de caractère peu commune. Mais je voudrais te parler de mon fils, Guillermo. Il faut que tu saches une chose. Il est amoureux.
— Calme-toi Pedro, tu dois récupérer. On aura le temps de discuter de tout ça plus tard.
— Non, ce doit être dit maintenant. Tu sais ce que vos mères partageaient vraiment? Une complicité, ce qui en faisait un tout; un peu comme une seule et unique personne. Curieusement, c'est le cas entre Christina et toi. Vous ne pouvez exister l'une sans l'autre, et ça, je le conçois fort bien. D'un autre coté, ayant vécu une relation privilégiée avec vos mères, je me suis confronté à cette juxtaposition parfaite. Je ne les ai pas aimé individuellement, mais comme une seule et unique entité, telle une fusion parfaite. Tu comprends ce que je dis, j'en suis certain. Vous demeurez soudée à vie. L'une ne peut vivre sans l'autre. C'est à la fois magnifique et très compliqué. Si je te posais la question : «Est-ce que tu aimes Christina?», tu ne pourrais y répondre, n'est-ce pas?
Amber réfléchissait. Tout comme Christina, jamais elle n'avait réfléchi à cette question, sur ce qui les unissait vraiment. Puis elle repensa à Marie et Marie, mortes ensembles, comme si chacune mourrait à l'autre. Elle en demeura troublée.
— Pedro, tu crois que Guillermo est amoureux de nous?
— Ça ne fait aucun doute. Il vous aime comme une seule et unique personne. Je l'entends dans sa voix, dans ses gestes, dans cette incapacité à vous différencier, à regarder deux femmes entre lesquelles ils ne pourraienet choisir. Je ne me doutais pas qu'il connaîtrait, un jour, ce calvaire, ce possible pratiquement impossible. Mais c'est ainsi. Où sont-ils présentement, s'enquerra Pedro?
— Au lac afin de s'y rafraîchir et sûrement de consommer, ce que je ne partage pas avec Christina, à ce moment-ci.
— Détrompe-toi, tu verras que ce que je dis est vrai. Normalement, Christina t'entretiendra de tout ceci. Ce sera un choc tant pour l'une que pour l'autre. Mais une nouvelle et grande réalité. Promet-moi de demeurer disponible à tout ceci. Laisse tes sentiments parler enfin. Ne te referme pas comme un coquillage.
— D'accord Pedro, je te promets. Maintenant tu dois dormir et récupérer. Je vais te faire une injection d'une petite dose de morphine, ça apaisera toute cette souffrance que je lis sur ton visage. Tu m'es très cher Pedro, tout comme Guillermo; deux ports d'attache.
Lorsque Christina et Guillermo revinrent, ils se ruèrent vers la chambre de Pedro. Amber lui tenait la main et elle pleurait. Le spectacle crevait le cœur. C'est là que Christina compris les paroles de Guillermo. Ils entourèrent Amber et se tinrent enlacés. Pedro, dormant esquissa un sourire de complicité, enfin... rien de comparable à quoique ce soit. La nuit se pointa rapidement et s'estompa encore plus rapidement. Chaque heure, ils se levaient et s'assuraient de l'état de santé de Pedro.
Amber embrassa Christina pour la première fois. À ce baiser se joignit celui de Guillermo. Jamais histoire d'amour ne fut aussi grandiose. Ils s'accordèrent des plaisirs, mais, se concrétisaient ce nouvel amour naissant et cette acceptation d'une duplicité insondable. Amber et Christina renouaient avec leurs mères, dans cette dimension d'une seule et même identité : Une totale osmose. Ils finirent par s'endormirent, les têtes d'Amber et de Christina reposant sur chacune des épaules de Guillermo. Naissait un amour, qui malheureusement, ne durerait que quelques années.
— Dis-nous Guillermo, laquelle, des facettes de notre médaille, t'a le plus séduit?
Guillermo en rigola tout son sou.
***
Quelques jours plus tard, direction l'Italie, plein feu sur la famille de Christina. Guillermo tenait à être informé de tout. Les oreillettes demeuraient en fonction pratiquement 24 h. sur 24. Des adieux tout plein de regrets. Pedro avait retrouvé sa pleine santé et conservait, jalousement, les quelques traces des sutures d'Amber.
L'avion, qu'empruntaient Amber et Christina, voguait vers l'Italie, plus précisément Naples.
— Christina, tu sais que le sud de l'Italie, c'est plutôt vaste…
— Oui j'ai vu, alors il faut trouver un moyen d'identifier la famille.
— T'inquiète, nous allons y parvenir.
— Je ne peux pas croire que n'ayons que si peu d'informations.
— Christina relut la lettre de leur mère pour la dixième fois et soudain, en caractères minuscules, tout au bas, au verso, apparurent des chiffres.
— Regarde Amber ces chiffres, tu sais ce que c'est?
— Pas la moindre idée, Christina. Il faudrait demander.
Une hôtesse de l'air passait non loin et leur précisa qu'il s'agissait de coordonnées GPS, ce qui signifiait un point fixe sur la terre. Amber remercia la préposée.
— Guillermo, tu me reçois?
— 20/10 mes amours.
— Allo mon grand, débuta Amber. Nous venons de découvrir des données GSP, je crois que ça devrait nous préciser notre destination, tu peux vérifier?
— On dit, GPS Amber, fournis-moi la longitude et la latitude et je vous précise tout, en quelques minutes.
— Alors, je te lis tout tel quel, mais je ne connais pas les symboles. Ça donne «38° 07′ 00″ Nord et 13° 22′ 00″ Est.» C'est bon?
— Une petite minute… il s'agit de Palerme, Italie, il y a autre chose?
— Oui plus bas, c'est «37° 42′ 00″ Nord 13° 15′ 00″ Est.»
— Voilà, Bisacquino, une petite ville près de Palerme. C'est votre destination, c'est tout au sud, au cœur de la Sicile. Vous atterrissez à quel endroit?
— Naples, Guillermo, tu peux nous réserver des billets pour Bisacquino tu crois?
— Il n'y a pas d'aéroport à Bisacquino, le plus près serait Palerme, ça vous convient?
— C'est ok. Nous ferons le reste du trajet en voiture. Dis, tu nous manques terriblement, mon grand.
— Ah ça Christina, t'as pas idée pour moi, c'est la même chose. Mais je me soulage, par chance.
— Tu veux dire que…
— Mais qu'est-ce que tu crois, sinon je vais exploser, moi. Je vous recontacte, dès que j'ai les réservations. Je vous embrasse mes amours.
— Zut, il me donne de ces envies, notre petit Guillermo, pas toi, Amber?
— Christina… je baigne déjà dans ma petite culotte, tu pourrais te taire.
— La couverture Amber?
— La couverture, Christina! On coupe les communications.
L'avion se pose à l'aéroport de Naples-Capodichino. Guillermo les recontacte et leur fait un texto des photographies des billets. Christina culpabilise et avoue tout à Guillermo. Amber en rage.
— C'est ok les filles, j'ai fait aussi il n'y a pas dix minutes. Bon sang, ce que vous me manquez. J'ai une envie folle de vous embrasser.
— Nous aussi, Guillermo, enchaine Christina, mais là, on a un gros problème, c'est pas comme avec toi, tu me comprends?
— Oh lala… on aurait dû tout prévoir. Je fais des recherches. Je crois savoir ce qu'il vous faut. On se parle aussitôt que j'aurai trouvé.
— Mais qu'est-ce qui nous manque, Christina, à part Guillermo et son machin?
— Je ne sais pas, Guillermo va nous renseigner, lorsque nous atterrirons à Palerme.
Après avoir récupérer leur bagage, Christina et Amber doivent passer au détecteur de métal. Tout va pour Christina, mais pour Amber c'est une tout autre chose. L'alarme se déclenche. Trois agents pointent leur pistolet.
— Ça va, ça va les gars, on se détend.
Amber fouille sa botte et en ressort quelques pièces d'un euro chacune.
— Je me garde toujours un peu de monnaie, au cas où. Alors ça va aller, messieurs?
Comme elle se retrouvait de l'autre coté de la cabine de détection, le préposé lui redonna ses sous et elles repartirent à la recherche d'un resto et d'un hôtel.
— Amber, se plaint Christina, je peux savoir à quoi tu joues?
— Christina, comme je trimbale deux couteaux dans ma botte, alors, je fais le truc des sous, ça fonctionne à tout coup et ça règle le cas, Non!
— C'est toi le cas, Amber, on va finir par se faire chopper, avec tes idées tordues.
— T'inquiète, j'ai toujours les couteaux, rigole-t-elle.
— N'importe quoi, Dr. Sylverstone!
— Il faut savoir prévoir, Christina, prévoir, rappelle-toi…!
Guillermo va souffrir c'est sûr. Amber et Christina sont des baroudeuses et j'ignore encore si elles auront un jour un point d'attache ou une personne. Je passerai au prochain épisode demain j'ai lu parce que le sommeil me tourmente. Tes héroïnes sont toujours sublimes sue. Gros bisous
· Il y a plus de 8 ans ·Lulla Bell
ce que t'es à croquer toi!!! bise/bise = +1000. Logique émotive, Impossible autrement.XXX
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Ben si, finalement, je vais le plaindre, Guillermo. Il ne sais pas où il met les pieds. Enfin les doigts. Enfin ce qu'il veux, quoi ! Aimer, c'est pas simple. Alors Amber et Christina....
· Il y a plus de 8 ans ·M'en fous, pas jeloux, moi c'est Tzin que j'aime ;-)
thesecretgardener
Tzin te manque, moi aussi un peu. Je ne sais pas si je vais terminer cette saga (avec Lara Croft;) (les Bounty Hunters ne sont pas mortes). Un nouvel épisode possiblement.. Guillermo, se détache d'Amber et Christina, qui se retrouvent en trio de femmes.. Mais qu'est-ce qu'elle a Tzin pour te pilaire autant... un peu de ressemblance avec Amber. La suite va te surprendre, elle m'a surprise aussi :-)) bon je publie le prochain épisode d'Amber et Christina (ajd) bise Sue
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Je me visualise Tzin sous les traits de Gong Li, avec cette fraoideur et beauté asiatique. Et de l'humanité en dedans.
· Il y a plus de 8 ans ·thesecretgardener
je ne connais pas Gong Li. Mais tu as raison, je perçois aussi le personnage dans cette froideur/empathique. Bises mon grand
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Gong Li est une actrice chinoise
· Il y a plus de 8 ans ·Bises ma petite ;-)
thesecretgardener
merci pour l'info, je vais jeter un oeil x
· Il y a plus de 8 ans ·suemai