Chapitre 6 - AMBER ET CHRISTINA EN ITALIE (2)
suemai
Elles grimpèrent dans un taxi et demandèrent au chauffeur de les conduire à un hôtel de qualité. Aussitôt, il les mena au Napoli Ambassador.
— Vous ne trouverez pas mieux mesdemoiselles, le Palais royal de Naples.
Au moment où Christina s'apprêtait à régler la course, le chauffeur refusa d'être payé. Mais, il demanda une faveur en contrepartie. Comme il ne pourrait jamais entrer et visiter cet hôtel, et comme il y conduisait des gens régulièrement, il désirait des photos de l'intérieur, chambre, salle à manger, living room, enfin tout ce qu'elle pourrait photographier. Surprises, Amber et Christina acceptèrent. Elles notèrent le numéro de portable du chauffeur.
— Au fait, Amber, dit Christina, si on en profitait pour faire les boutiques, histoire de rafraîchir notre minuscule garde-robe. Nos t-shirts ne sont plus vraiment potables.
— Bonne idée, Christina. Dites-moi Mr. s'adressant au chauffeur, vous portez un nom, lui demande-t-elle?
— Oui, bien entendu, Marsio, Marsio Conterni, quelque chose que je puisse faire pour vous?
— Oui, tu serais libre demain pour quelques heures, on aimerait faire quelques achats, tu connais des boutiques de vêtements branchées?
— Vous tombez sur la bonne personne. Je suis à vous pour toute la journée et je connais les endroits qui vous intéresseront. Ça vous convient?
— Super, alors on dit 10h dans le hall d'entrée, précisa Christina?
— J'y serai mesdemoiselles, et à l'heure précise.
— Je me nomme Christina et voici Amber. Alors à demain, sans faute.
Christina, comme toujours, se chargea de louer la chambre et de réserver un table pour le dîner. Elle commanda une bouteille de mousseux pour deux personnes et des fraises, à acheminer à la chambre. Amber jouait avec les poissons, faisant face à ce gigantesque aquarium, trônant tout au fond du hall d'entrée. Christina la ramena à l'ordre avant qu'elle ne plonge les retrouver.
— Tu viens Amber. On se fait le pique-nique, une douche, une petite sieste et on dîne.
— Super ma beauté, une sieste au départ, ce serait bien aussi, rigole-t-elle.
Légèrement chancelante, après avoir consommé le mousseux et quelques mini bouteilles du bar de la chambre, elles descendirent à la salle à manger, se goinfrèrent, comme toujours et remontèrent. Elles prirent des photos et envoyèrent les clichés à Marsio, par texto.
— Amber, cesse de picoler, tu vas te rendre malade, et demain on se lève tôt.
— Puff… je forte tès bien l'a-a-a-lcool, hips.
— Amber, tu devrais écouter Christina.
— Guillimo… Guillmo… que, que, hic, que c'est bon te rentendre.
Amber fit quelques pas et s'écoula sur le lit, totalement dans les vaps. Christina lui retira ses vêtements, l'installa confortablement et la couvrit. Après quelques minutes, Amber poussa des ronflements plus bruyants que ses cris orgasmiques. Christina et Guillermo, ne pouvant et ne voulant en aucun cas s'offrir une petite soirée amoureuse, sans Amber, s'en tinrent à se faire les charades.
***
Tel que convenu, Marcio se trouvait devant l'hôtel à 10h pile. Amber, un sac de glace sur la tête, faisait peine à voir, ce qui fit bien rire Guillermo. Un chasseur, voyant la mine affreuse d'Amber, lui offrit le secret de la gueule de bois. C'est ainsi, qu'elle se retrouva au bar, à siroter un triple scotch. Pendant ce temps, Christina sortit et fit signe à Marcio de se garer et de la rejoindre. Ils prirent le petit-déjeuner, Amber avalant toujours sa potion magique. Marcio en avait les yeux exorbités. Il mangea de tout avec un sourire qui rappelait vaguement le visage d'un saint homme. Amber redemanda un scotch. Pendant ce temps, Christina fit visiter tout l'hôtel à Marcio qui, Smartphone en mains, photographiait pratiquement en mode rafale. Ils récupérèrent Amber, dans un meilleur état, quoique légèrement pompette et la course aux boutiques débuta. Gambardella Presepi et Vincenzo, La Reggia, Colorado Jeans, Galiano, Cucinelli, Mister shoes et une foule d'autres établissements. Les tuniques assez longues, pantalons bouffants, jeans ajustés, blouses aguichantes, bottillons, chapeaux, convers de toutes les couleurs, enfin tout y passa. Amber s'entêtait à porter des jupes courtes, assez sombres et de hautes bottines. Ça lui donnait un style très particulier, qui ne semblait pas déplaire à Marcio. Christina adorait aussi les tuniques, mais plus pastel et de petites robes à motifs, parfois surprenants. Comme Marcio lorgnait du coté d'une veste côtelée d'un t-shirt et d'un Jean à la coupe parfaite, Christina les lui offrit en cadeau. Il refusa, mais Christina en avait décidé ainsi. De temps à autre, Guillermo donnait son avis, mais il semblait plutôt lointain. Jaloux serait plus exact. Après quelques heures, Le petit train revint à l'hôtel. Marcio demeura un moment. Les filles devaient attraper le vol pour Palerme de 11h45, le lendemain matin. Marcio promit d'être très à l'avance et rentra chez lui.
Une courte nuit auprès de Guillermo recadra la situation. Ils s'aimèrent par oreillettes. Ce fut intense, mais aussi, à la fois, frustrant. N'empêche qu'Amber transperça un oreiller au grand complet, au grand dam de Christina et Guillermo qui en rirent un bon coup. Des bisous et au dodo.
***
Dès le lendemain matin, vêtues d'un jean enroulé à la cheville, de convers bleu et rose, d'une tunique ample et longue, couleur de leur chaussure respective, et de jolies chapeaux de paille teints, elle roulait en direction de l'aéroport, à bord du taxi de Marcio. Elles lui firent cadeau, d'une photo sur laquelle elles posaient en slips, enlacées et toutes souriantes. Marcio en frôla la syncope. Christina lui laissa un pourboire de quelques centaines d'euros pour sa gentillesse. Une bise et le départ sonna.
— Alors, que fais-tu pour tes couteaux, Amber, en convers, demande Christina?
— Bof… tu verras. Ça devrait te faire rigoler.
— Ah lala, je n'aime pas ça, Amber, une véritable petite gamine…!
Arrivée à hauteur du portail des douanes, Christina et Amber déposèrent leur valises sur le carrousel à détection par rayons X. Pour la valise de Christina, tout se passa parfaitement. Encore une fois, Amber devint la vedette. Heureusement, ils s'agissaient pratiquement de la même équipe de surveillance. Son sac semblait louche et on lui demanda d'ouvrir. Le préposé mit aussitôt la main sur un porte-monnaie contenant plusieurs pièces de monnaie. De plus, le porte-sous se retrouvait au beau milieu d'un tas de slip de toutes les formes et couleurs et parfumés à la lavande. Le type en tremblait. Ils devinrent tous quasi sous hypnose et se bousculaient pour mieux observer. Amber, remit le porte-monnaie en place, leur offrit un slip, boucla tout et suivit Christina vers la porte d'embarquement, sous de chauds et compulsifs regards.
— Amber, se mit à rire Christina, tu es vraiment impossible, t'as vu leur tête. Ça valait 10 pour sûr.
— Oui, je vous reçois 20/10, crie Guillermo… Désolé les filles, je m'étais assoupi. Je vous ai loué un Land Rover, qui vous attendra à l'aéroport de Palerme. Ça vous sera utile, c'est plutôt montagneux. Alors, temps de vol environ une heure, vous traverserez la méditerranée, puis, environ 1h35 pour vous rendre à Bisacquino. En cas de pépins, nous aviserons.
***
Il n'existait qu'une seule famille Torsini. Elles récupérèrent l'adresse exacte et s'y rendirent. Un portail ouvert, leur donna accès à la propriété. Lunettes de soleil accrochées au visage, elles roulèrent en direction de la casa. C'était magnifique. Des champs de vignes, des oliviers plantés à la queue leu leu, quelques bâtiments ici et là. Le soleil glissait lentement vers sa nuit. Trois hommes armés, apparurent. Ils ne semblaient pas très amicaux. Amber s'empara de ses couteaux et demanda à Christina de se tenir prêt d'elle, un peu en retrait,
— On peut savoir ce que vous fabriquez sur notre propriété, demande le plus âgé?
Amber prit la parole.
— Est-ce que le nom de Maria Torsini vous dit quelque chose ou faisons-nous fausse route?
Les trois hommes se regardèrent. Christina retira ses lunettes, puis Amber. Quelques larmes apparurent d'un coté comme de l'autre. Christina possédait tous les traits de sa mère.
— Ah ça! Ah ça! répétait celui se tenant tout au centre, serais-tu la fille de Maria?
— Si… tu es probablement l'oncle Filipo, je t'ai vu, sur photo, en compagnie de maman. Vous étiez très jeunes à l'époque. Vous sembliez vous aimer beaucoup.
Les armes s'abaissèrent aussitôt. Christina se jeta dans les bras de Filipo. Elle était si heureuse, qu'il l'ait reconnue, si reconnaissante.
— Je me nomme Christina, Filipo, Christina Torsini et je suis tant émue, c'est au-delà de ce que je pouvais imaginer.
Aussitôt, Christina se vit entourée par Baldo et Guido, les deux plus jeunes frères de sa mère. Amber se tenait à l'écart. Sa vue s'embrouillait aussi, voyant sa sœur retrouver sa famille. «Ah ça, Ah ça répétait sans cesse Filipo» Après quelques minutes, Filipo regarda du coté d'Amber et lui demanda d'approcher. Ce qu'elle fit. Il la regarda un moment.
— Et toi, tu ne serais pas la fille de Mary… Mary…
— Sylverston… Mary Sylverston! Dit un vieil homme sortant de la maison. J'ai raison, n'est-ce pas?
— C'est exact Mr. je suis la fille de Mary Sylverston, Amber.
— Approche-toi Amber, que je te fasse l'accueil que tu mérites, celui auquel ta mère n'a jamais eu droit.
Amber se retrouva dans les bras de cet homme, qui l'étreignit comme s'il s'agissait de sa propre fille. Ils demeurèrent ainsi quelques temps. Amber se laissait couler dans ce bonheur qu'elle ressentait tout autour d'elle. Il lui semblait qu'il s'agissait aussi des siens.
— Grand-père, s'écrit Christina, Grand-père Guiseppe!
— Touché ma jolie Christina, je suis bien Guiseppe Torsini, le papa de Maria. À ton tour maintenant, approche que je te regarde. Ce que tu lui ressembles.
Christina se blottit à son tour dans les bras de Guiseppe, qui tint à garder les deux filles de «Marie et Marie», tout contre lui. Son souffle se faisait court et, sur ses joues, s'étalaient un passé douloureux.
— Entrons maintenant, les invita-t-il. Nous avons tant à nous dire, tant…
La maison était grande et heureusement, car il sortait des gens de partout. Amber sentit une petite main s'agrippée à la sienne et elle se retourna.
— Bonjour, jolie demoiselle.
— Bonjour Amber, je m'appelle Sonia. Je suis la cousine de Christina. Et elle, c'est Prisca, ma maman et Rina ma sœur jumelle.
Amber prit instinctivement Sonia dans ses bras. Elle ne devait avoir que 4 ou 5 ans. Elle était mignonne comme tout. Sonia lui fit une grosse bise. Amber se devait de réagir, l'atmosphère devenait difficilement supportable, tellement il y avait d'émotions. Christina se retrouvait hors jeu. Amber devait reprendre pied. Rina la jumelle de Sonia se hissa à son tour. Prisca se joignit au trio.
— Et bien, ce que vous formez une belle famille, dit Amber, tout en déposant les enfants au sol. Je suis vraiment ravie de vous rencontrer.
— Alors, Amber, dis-moi, ça se déroule bien, non?
— La ferme Guillermo…! Chuchota-t-elle
Guiseppe, entouré de ses trois fils, dégustait ce moment, mi-larmes, mi-sourires. Il était le seul à comprendre que Maria, sa fille, n'existait plus. «Mais, comme il se disait, la vie nous ramène parfois de bien jolies consolations.»
— Alors, s'excita Filipo, dis-nous Christina, où se trouve Maria, elle va venir bientôt?
Apercevant l'œil vitreux de son père, Filipo se rendit à l'évidence. Il se retira pour pleurer. Maria et Filipo n'avaient que 16 mois de différence d'âge. Ils passaient tout leur temps ensemble. Ils s'aimaient profondément, et ce, malgré le sale caractère de Maria. Filipo l'apaisait et, comme un frère aîné, il protégeait sa sœurette autant qu'il le pouvait. Maria, tendre et rebelle à la fois, désirait des choses qui ne pouvaient se réaliser. Filipo tentait de lui expliquer, mais elle demeurait sourde. Filipo sentait l'aigreur la gagner, petit à petit, au fil des ans.
— Bien, bien, dit Guiseppe, et si nous pensions à nous mettre un petit quelque chose sous la dent. Vous devez mourir de faim, jeunes filles, sourit-il du coin de la bouche.
Après un dîner à la fois frugal et délicieux, l'émotion retomba graduellement. Christina demeurait sous le joug de ses retrouvailles. Amber veillait sur tout. Les silences s'accumulaient. Amber devinaient que les questions brûlaient les lèvres de tous. Le moment approchait, où elle devrait tout dire avec une certaine froideur, du moins une distance. Amber décida d'inverser la vapeur. Toujours aussi réfléchie, et évaluant la situation, elle posa la première question.
— Pourquoi Maria vous a-t-elle quitté, demande-t-elle, tout en regardant Guiseppe?
Guiseppe, voyant l'attitude d'Amber à vouloir connaitre l'histoire de Maria au départ, abonda dans son sens. Il devenait préférable de tout raconter dans l'ordre. Ça devenait plus simple, pour tous, de comprendre et d'accepter.
— Tu nous poses une question difficile, Amber, mais je tenterai… nous tenterons de te… de vous répondre. Voilà, Maria était différente de nous. Elle vivait à folle allure et se submergeait dans toutes sortes de pulsions, qu'elles ne contrôlaient pas. Elle ne tenait pas en place et la vie, ici à Bisacquino, ne la satisfaisait pas. Un monde trop petit pour elle. Un matin, elle n'avait que dix-huit ans, elle partit, avant notre réveil. Une lettre, écrite avec hâte et désespoir, se posait sur la table. Lorsque mon père, ton arrière grand-père Christina, Agapito Torsini, prit connaissance de ce papier. Il entra dans une rage folle. Il la bannit sur le champ. Agapito Torsini possédait le pouvoir familial et rien ne pouvait contrer cette fatale décision. Dès ce jour, Maria devint une paria. Elle ne faisait plus partie des nôtres.
— Elle parcourait le monde, poursuivit Filipu. Je recevais parfois de ses nouvelles via un ami, à qui elle adressait ses lettres. Puis les années s'écoulèrent. Un jour, je reçus une enveloppe. Je n'y trouvai que des billets de banque. Une somme importante, pour l'époque, environ 60 millions de lires, en grosses coupures, soit l'équivalent de 50 000$. Tout au fond de l'enveloppe, qu'un petit mot : «Bise, grand-frère. Un tout petit rien pour vous.» Tel que convenu, l'argent de la famille devait se retrouver entre les mains du patriarche. Lorsque, Agapito Torsini, prit connaissance de tout ceci, il brûla les billets. Pourtant, nous en aurions eu bien besoin. Un jour, comme celui-ci, Maria débarqua sans prévenir. Elle était accompagnée d'une autre jeune fille, Mary Sylverston, ta mère Amber. J'étais fou de joie de la retrouver. Grand-père Agapito les chassa à coups de salves de fusil. Elles durent s'enfuir. Je les retrouvai, en cachette, au village. C'est là que j'ai appris que Maria et Mary étaient tueuses à gages et voleuses professionnelles, et que, de plus, elles s'aimaient. Devant tous ces faits qui me frappaient de plein fouet, je compris que jamais Maria ne pourrait revenir. Au désespoir, je tentai de la dissuader à poursuivre ses activités, allant même jusqu'à lui demander de quitter Mary. Elle me regarda une dernière fois et je ne la revis jamais. Et, vous voilà maintenant. Je crois comprendre que Maria, ainsi que ta mère, Amber, sont décédées?
Amber se devait de répondre. Christina la regardait comme tous les autres membres de la famille. Elle semblait aussi attendre la réponse. Voilà qu'Amber devait révéler le destin tragique de Maria et, par la suite, d'assumer la tâche ingrate de dévoiler, qu'elle et Christina suivaient les traces de «Marie et Marie.» De plus, personne ne se doutait que Christina et elle étaient demi-sœurs et amantes. Guiseppe, pressentant ce qui allait se dévoiler, et voyant cette petite fille, Amber, se débattre seule dans cette galère d'un pénible passé, se rapprocha. Il lui tint la main. Il lui offrit de se taire, du moins pour le moment. Amber refusa. La famille devait savoir et maintenant. Plus de faux-fuyant, la coupe débordait. Amber prit sur elle, conserva le silence un moment et, toujours soutenue, par Guiseppe, débuta. Elle raconta tout dans l'ordre. Comment on avait arnaquée «Marie et Marie», l'existence de Rachid Kahn, et leur naissance, établissant clairement qu'elle et Christina étaient demi-sœurs. Amber révéla la sordide histoire de Casablanca, et le sacrifice de leur mère ne désirant que les protéger. Leur arrivée à Porto Rico et leur admission au couvent de Saint-Miguel de Vasquez. Leur retour, au sortir du couvent. Ce que Pedro Garcia, un grand ami de Maria et Mary, leur révéla. Que dès le moment où elles apprirent qu'elles n'étaient pas sœurs, mais demi-sœurs, nées d'un père commun, ce Rachid Kahn, assassin de leurs mères, elles prirent la décision de l'éliminer. Finalement, Amber termina par déclarer tout l'amour qu'elles se portaient l'une et l'autre.
Christina étreignait toujours la main de Filipo. Amber demeurait curieusement calme. Guiseppe restait à ses cotés. La famille se regardait et des sentiments partagés les déchiraient tous; des yeux gris, sombres, rouges, en larmes ou sans expression. Amber devenait la seule spectatrice de toutes ces révélations. La spectatrice de sa propre vie et de son terrible destin. Soudain, elle se demanda, s'il pouvait en être autrement. Lorsque la route est balisée, on quitte la brousse. Le silence tomba. Lourd. Comme le fracassement d'un arbre face contre terre, celui qu'on viendrait tout juste d'abattre. Les yeux se croisaient. Un vent à la dérive s'infiltrait. C'est à cet instant que Guiseppe reprit la parole.
— Oui, la vie… la vie… C'est curieux tout ce qu'on peut trouver sous une roche, si on y regarde bien. Un monde pas si différent du nôtre, fait de petites créatures qui travaillent ou se battent pour survivre, ou d'autres qui ne peuvent subsister que quelques heures, ou le cocon écrasé d'un papillon. Oui, la vie, c'est un tas de petites misères qui finissent par fabriquer des guerres, d'interminables guerres. Mais, un matin ou un soir, quelques individus décident de mettre un terme à ce carnage. J'ose espérer que nous sommes cette poignée de petits soldats de la paix et que, enfin demain, se lèvera un soleil dépoussiéré de ces âpres souvenirs. Je crois qu'il est temps de prendre un peu de repos. Nous rediscuterons demain. N'oublions pas qu'ici aussi, à Bisacquino, sur cette terre ancestrale, se dessine un avenir bien précaire, que ce soleil rouge risque, à tout moment, de refaire surface…
Amber scruta le visage de Guiseppe. Elle comprit alors qu'un destin se forgeait parfois, non sans raisons. Qu'elle se liait à quelque chose qui devait s'accomplir…
Cette nuit-là, Christina se retourna de coté et s'endormit tel un enfant. Amber se retrouvait seule, un peu comme si Christina se transformait en Maria et qu'elle abandonnait tout pour sa famille, ce tout l'incluant, tel le lui avait demandé Filipo, il y avait si longtemps. Amber réfléchissait. Elle comprenait. Guiseppe demeurait son allié. Il se tramait des choses étranges. «Pour le moment, se dit-elle, je dois veiller sur Christina et sur sa famille.» Tant de détresse submergeait cette maison. Christina demeurait son amour, sa moitié. Le moment venu, elle saurait réagir. La voix de Guillermo s'était tue. Il vivait, à sa manière, les affres d'Amber…
Oui il y a vraiment beaucoup d'émotions, tout est en retenue, dans le calme la sobriété.
· Il y a plus de 8 ans ·Lulla Bell
sinon, comment parler la langue de l'arme. Ce sont, (les filles) des laisser pour compte. Des gênes à canon les alimentent en protéines. «lost in a lost world» XXX
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
aussi, c'est là que se découpe vraiment Amber, enfin je crois.
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
lost in a lost world : il y a un peu de toi dans cette expression :-)
· Il y a plus de 8 ans ·Lulla Bell
seule sur île, mon cœur chavire sachant votre doux chant me soutenir. Un monde perdu quelque part entre soleil et lune, et nous, marchant sur des restes d'arc-en-ciel
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Surtout ne chavire pas, tiens bien la barre Sue, l'arc-en-ciel dont tu parles est à mes pieds...
· Il y a plus de 8 ans ·Lulla Bell
Que d'émotions dans cet épisode. Un épisode sans violence physique.
· Il y a plus de 8 ans ·thesecretgardener
faut pas oublier que ce sont des tueuses. Mais si, des retrouvailles, c'est toujours émouvants. Le caractère d'Amber se dessine lentement... cool de te lire, bises
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
Je n'oublie pas, je regarde toujours avant de sortir, au cas où !
· Il y a plus de 8 ans ·Cool partagé
Bises
thesecretgardener
Bises retournées
· Il y a plus de 8 ans ·suemai