Angélique

franekbalboa

Elle n'était pas de celles qui s'offraient à n'importe qui. Je le savais pertinemment en acceptant ce verre en sa compagnie. Nous avions choisi un petit bar de Tours, un peu isolé, bar à cocktails que je vous conseillerai volontiers. 

L'échoppe était sombre, malgré les quelques luminaires, un délicat parfum de bois mélangé aux fruits se faisait sentir. Le décor était brut. Digne de la cale d'un bateau, filets, bois, canons ornaient murs et sols. Les sièges étaient semblables à des tonneaux, très confortables, et la table semblait être une mappemonde d'une époque oubliée. Nous commandions chacun un cocktail, les leurs étaient particulièrement généreux. Puis en buvant, nous échangions sur maints sujets. La soirée passait, j'avais ôté ma veste qui me gênait, la douceur automnale, les vapeurs de liqueur, et ce sourire en face de moi si doux et si franc. 

Nous finimes par nous en aller, puis elle m'invita à passer la nuit chez elle. Je déviais ma réponse, ne répondant pas vraiment à la question. Elle sourit, puis m'entraîna dans un manège plein de délices. 

Une rue saupoudrée d'une rangée d'arbres orangés, à travers lesquels des rayons de lampadaire perçaient. Un petit lac, un chemin sinueux au bord de l'eau, une presqu'île sur laquelle nous nous arrêtions alors. Elle s'amusait de me voir la suivre, je commençais à avoir chaud. Je décidai alors d'ôter le maillot en plus de la veste. 

Elle m'analysa. Aussi simplement qu'elle le put. Les cocktails altérant légèrement nos sens, elle me trouva attrayant malgré un ventre rebondi et une pilosité assez développée. Nous restions là à bavarder encore de tas de choses. Puis nous décidions de rentrer. Elle réitèra sa proposition. Je l'acceptais cette fois sans vraiment avoir écouté la demande. 

Elle m'attrapa par le bras, m'entraîna en riant dans la ville. Nous arrivions en quelques minutes à sa petite maison en ville. Elle passa le portail, puis ouvrit la porte. J'entrais alors. Son salon était très bien rangé, rien à voir avec le mien pensais-je. Elle m'installa sur le clic-clac, puis partit chercher une boisson. Elle revint vêtue d'une brassière et d'un short. 

J'ai rarement vu une femme aussi naturellement jolie. Ses cheveux blonds tombaient jusqu'au dessous de ses oreilles. Ses yeux verts transperçaient la mèche qui lui descendait devant le visage, un nez assez fin, une bouche aussi fine, de jolies joues parcourues de taches de rousseurs et de deux grains de beauté. 

Après des heures à parler et à boire, elle finit par faire tomber la brassière. J'étais déjà en boxer depuis bien longtemps. Elle garda son tanga, se débarrassant du reste. 

Je la dévorais... Chacune de ses courbes était douce. Une cambrure merveilleuse dans le bas du dos, des hanches bien dessinées, trois vergetures laissant une impression de rivière sur un sol pâle encadrant un nombril juste visible par dessus sa lingerie. Quelques poils se promenaient le long de ses cuisses où une légère peau d'orange se laissait apercevoir malgré la fermeté de celles-ci, des mollets plus forts que la moyenne, sur le gauche on distinguait une cicatrice blanchâtre qui zigzaguait tel un serpent. Ses pieds étaient cachés par des petites chaussettes. Remontant le regard, sa poitrine généreuse tombait sous l'effet de la gravité, sur ce ventre un peu rond qui était particulièrement joli. Au bout d'un moment alors que nous étions côte à côte, elle s'allongea, puis diminua la luminosité de la pièce. Je ne voyais plus que ses yeux, sentant ses doigts délicats parcourir mon échine, son parfum de fraise m'emplir les narines, ses cheveux caresser mon torse, ses lèvres embrasser ma joue... 

Le temps passa alors que les mains devenaient plus chaudes et que les caresses devenaient plus sensuelles, chacune des courbes de son corps fut soumise à mes mains rudes, je pus l'analyser par le toucher et le goût, par l'odorat et l'ouïe... Laissant aller nos sens et nos désirs, nous nous offrons l'un à l'autre dans une chanson sans autre mélodie que celle de nos corps s'entrechoquant, se caressant, gémissant, soufflant, s'embrassant, se dévorant, à coups de langues, de légers pincements avec les dents, léchant ce petit triangle de plaisir, me faisant dévorer l'entrejambe, puis lorsque chacun fût rassasié, alors nos deux sexes s'unirent, une communion qui dura quelques minutes, sensuelle à souhaits, délicate et rude, charnelle et bestiale... 

Puis nous nous endormions, sans même prendre le temps de se doucher, restant là, dans les bras l'un de l'autre... Sans aucun autre besoin que celui d'être côte à côte. 


Ce n'est que de nombreux mois plus tard que je me suis dit... 

Pourquoi n'avais-je pas l'image..?

Signaler ce texte