Apocalypse Teenagers (2)

Neve Rosée

→ Suite d' "Apocalypse Tennagers " [http://welovewords.com/documents/apocalypse-teenagers]
"Il n'y a plus d'espoir, pratiquement plus de vie. Je ne sais pas comment nous allons y arriver, mais je compte me battre jusqu'au bout." Apocalypse Teenagers (1)

La lumière du panneau  d'affichage des scores clignota et les résultats s'affichèrent. D'abord un beau 34 /40 puis un fabuleux 28/30. Rafaël avait gagné sa place parmi les meilleurs. Il ne passerait pas ses journées à fabriquer des balles pour les armes, ou encore à faire le ménage des cadavres dans notre cimetière, ou faire à manger avec le peu de vivres qui nous restaient.

 

Je ne savais toujours pas si c'était un cadeau tout de même. Certains préférait ne pas prendre le risque de mourir mordu et faisait en sorte de rater leur test de capacités pour avoir un post moins dangereux.

 

Moi, derrière tout ça, je ne vois pas beaucoup d'espoir… Un jour où l'autre on mourra, alors que ce soit en se faisait mordre maintenant en essayant de se battre et de protéger les autres ou dans trente ans quand mêmes les zombies aurons disparu et que par chance je serais survivante, en mourant de faim ou de soif. Je préfère presque la première option. Mais je ne peux pas savoir ce qui se passera dans trente ans et je pense ne pas vouloir le savoir.

 

Après avoir lu les résultats, Rafaël  repartit, fier, une arme sous le bras, près désormais à intégrer la troupe d'élite.

 

Il restait 3 personnes devant moi avant d'entrer dans cette boîte à torture.

 

La salle était sombre, comme tout le reste du bâtiment ou les fenêtres étaient barricadées. Des câbles de connexion et des machines envahissaient la pièce. Des personnes enregistraient les noms et les résultats pendant que d'autres entrait dans ce qui était communément appelé "boîte à torture". En effet, c'est une grande boîte de quatre mètres de haut sur six de larges avec des vitres plexiglas résistantes aux cris coups et aux balles. Avant d'entrer, quelqu'un nous injecte une puce minuscule dans le sang permettant de capter nos émotions, nos pensées, et tout ce que se passe dans notre cerveau. Cette boîte est en fait un simulateur et ces " personnes " derrière leurs écrans  (que j'appellerai plutôt robots d'ailleurs) projettent dans notre cerveau une simulation d'attaque pour nous tester.

 

D'après ce qu'on m'a dit, l'attaque paraît si réelle que ceux qui n'ont jamais été face à une telle situation peuvent tomber dans les pommes, pleurer ou avoir toute autre réaction disproportionnée.

 

Si c'est vraiment le cas, ça devrait bien se passer sachant qu'en fuguant, j'ai vu des choses qui m'ont pas mal traumatisées…

C'était enfin mon tour. Je ne savais pas si je devais avoir peur ou autre mais je crois que le stress montait quand même. Le stress, ou une autre sensation de ce genre que je n'aurais pas pu décrypter.

Un garçon de mon âge mon âge pris mon bras. Je me souviens qu'il était mon binôme en science. Avant que ça arrive…

En quelques secondes, il me fit une sorte d'injection dans le sang. On ne m'aurait pas informé, je n'aurais jamais su qu'une puce pouvait se trouver là-dedans. Comme quoi la science nous cache des choses et ne les révèle qu'en cas extrêmes…

Il me fallut ensuite choisir des armes. Armes à feu? Armes blanches ?  J'avais le droit à deux armes grand maximum. Je choisis ce qui me semblait le plus logique : Un Beretta 80 pour tuer à longue distance et un long couteau, pour rester silencieuse.

Je ne savais pas du tout comment me servir d'un pistolet. En même temps, avant je n'étais qu'une simple ado, et jamais un jour je n'aurais cru que le monde pourrait être infesté de morts-vivant cannibales et dangereux, sinon j'aurais pris des cours de survie… Je ne savais pas du tout comment visé. Je jouais de temps en temps aux fléchettes, mais je doute fort que ce soit la même chose !

Pour le couteau, c'était la proximité qui me faisait peur. Je n'aurai sûrement aucun mal à enfoncer la lame dans la tête du zombie, mais pouvoir me défendre sans louper son cerveau, ce n'était pas gagné d'avance…

Mon « ex-binôme-de-science » me poussa légèrement à l'intérieur de la cage aux vitres transparentes. Il referma la porte, elle aussi transparente, derrière moi et ce posta derrière un ordinateur trafiqué, comme ces collègues. Tous tapaient des choses incompréhensibles sur le clavier. 

Cette boîte ne me rassurait pas du tout. Seules les personnes de la file d'attente me regardaient, les autres continuaient leur charabia informatique. J'entendais ma respiration en écho dans cette cage, comme si les murs se rapetissaient petit à petit. Puis, mon champ de vision se troubla, devint flou et sombre. Mon cœur battait vite, je pouvais l'entendre. Maintenant il faisait noir, la tête me tournait un peu ; je sentais mes mains moites tenir le couteau dans une main, le Beretta dans l'autre.

« Pan ! » Un coup de feu retentit, ma vision redevint nette.

J'étais dans une ruelle mal éclairée, en pleine nuit. A ma gauche : une fille rousse, avec un fusil à la main, venait sûrement de tirer ; je ne l'avais jamais vue de ma vie. A ma droite : un homme, en béquille, sortant un pistolet de sa poche. Devant moi, à quelques mètres, une dizaine de zombies sur lesquels la rousse et l'homme devaient être en train de tirer. Derrière nous : un mur, haut de trois mettre.

Je venais de comprendre la situation : J'ai deux acolytes et je dois faire faces à une horde de zombies affamés, en pleine nuit, dans un cul-de-sac. You-pi.

Signaler ce texte