Apprendre

"Un con qui marche va plus loin qu'un intellectuel assis", c'est du Audiard. Cette phrase, écrite dans une intention comique au départ, est finalement sensée. Françoise Sagan, dans une interview de 1972 que j'ai (vaguement) écoutée dernièrement sur France Culture, disait que "l'intelligence ne peut se satisfaire d'elle-même, sinon elle est morte". Sa réflexion et celle d'Audiard se complètent parfaitement. Une pensée qui n'avance plus, qui se croit arrivée au but ultime, c'est-à-dire la compréhension de tout, n'a en fait rien compris.
"Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien" est une citation célèbre du philosophe antique grec Socrate. La véritable sagesse serait donc de rester humble et ouvert à toute nouvelle connaissance, de ne cesser d'explorer de nouvelles pistes, de nouvelles idées, de nouveaux horizons. C'est certes plus facile à dire qu'à faire, noyés que nous sommes pour la plupart dans les marécages du quotidien.
C'est comme l'identité, thème récurrent dans les réflexions philosophiques actuelles. Je crois, à titre personnel, que nous sommes tous des entités en constante évolution/régression. Rien n'est fixé, rigide, immobile. C'est un mouvement naturel. C'est un peu comme les humeurs (sujet qui me tient à cœur car je suis sujet à des variations assez brusques et radicales), c'est bâti sur des sables plus ou moins mouvants. Je me pose régulièrement de nouvelles questions, à la recherche de réponses qui n'existent peut-être pas ou, si elles existent, me décevraient probablement. Mais le cheminement intellectuel, avec humilité et curiosité, est une bonne démarche à mon sens. Ça me passionne à vrai dire, car finalement, il n'y a de fin, et je le prends comme un jeu. "Le gai savoir" dirait Niezstche (livre que je me promets de lire un jour)...