Arc-en-bleu
cat-a-strophes
Elle lit sur sa peau claire les maux violents d'un auteur amoureux. Des maux tordus et vicieux que la main assassine a frappé sur son corps. Les larmes d'ecchymoses coulent d'une encre trop bleue comme un mauvais rimmel sur ses courbes fragiles. Elles dessinent la souffrance entre ses cuisses déchirées, quelques gouttes de sang pour un jeu de couleurs.
Elle lit le thriller de sa vie sous ses paupières fermées d'avoir trop respiré les coups de poings voraces. Quelques lignes écrites comme un mauvais roman, où l'intrigue s'est perdue dans le mot de la fin. La cicatrice profonde sous l'arcade sourcilière, est la signature du poète sous la prose fracturée. Et la plume légère qui caressait le vent n'est plus que la main qui la blesse dans ses chairs.
Elle chuchote la douleur sous ses lèvres fendues, mais n'entend plus pleurer son regard disparu. Ses côtes ont creusé un chemin de fêlures que les pas de l'amant ont piétiné à grands coups, déposant à chaque fois, une trace noircit, comme un bout de fusain sur le fin papier blanc.
Il n'y a plus de place sur son corps pour écrire son histoire. Les dernières ratures sont les griffes du passé.
Tout est froid autour.
Le temps à saigné ses dernières blessures.
Nul besoin à présent de points d'interrogation, l'homme en blanc, lentement, termine son dernier point de… sutures.
Elle lit, accroché à son orteil de pied, le numéro d'identification qui la relit, pour quelques heures encore, au monde des vivants.
Exquis, le cadavre sur sa table d'autopsie…
Ouah, très fort! Et quelle chute...Mortelle!
· Il y a plus de 8 ans ·Virginie
Merci beaucoup Virginie pour votre coup de coeur...
· Il y a plus de 8 ans ·cat-a-strophes
Brrrr...glaçant. très bien écrit et décrit.
· Il y a presque 9 ans ·carouille
Merci infiniment Carouille
· Il y a presque 9 ans ·cat-a-strophes
Cet texte fait mal rien qu'à le lire. Douleur, violence tout en prose pour poser des mots sur un fait de société: la violence conjugale.
· Il y a presque 9 ans ·lizchlem
Trop de violences aujourd'hui, mais n'en a t-il pas toujours été ainsi ? Des mots pour dire, des mots pour pleurer. Merci Lizchlem pour votre passage dans mon monde.
· Il y a presque 9 ans ·cat-a-strophes
La violence est dans la nature de l'humain, cupide et égoïste qu'il est. Elle sera toujours son ombre.
· Il y a presque 9 ans ·lizchlem