ART GENS
franek
rapport entre art et argent
ART GENS
Les vrais artistes sont morts
Et ceux qui y croient encor
Restent des bourreaux ignares
De ce que peut être l'Art.
Ces tortionnaires du beau
Se lamentent sur des sots,
Pleurent aux yeux de leurs victimes
De sèches larmes intimes
Qu'épongent les billets doux
De la monnaie qui rend fou.
Si l'âme des artistes,
Funambules du risque,
S'érode à chaque rime,
A chaque mot s'élime,
Celle des charognards de l'Art
S'envole aux lignes hilares
D'un bon bilan comptable
Qui sont les seuls capables
De fabriquer une star.
En gros un bon artiste est un artiste mort et pauvre : j'ai de l'avenir ! :)
· Il y a presque 9 ans ·sortilege
pas encore morte heureusement il te reste tant de choses à écrire , la source est toujours active
· Il y a presque 9 ans ·franek
Comment ne pourrai-je pas être d'accord avec toi ! l'art est galvaudé ! Il suffit pour que tu aies un nom, que t'aies des bonnes histoires à raconter sur les cons de people pour que tout le monde s'arrache les bouquins tandis que d'excellents auteurs anonymes (suis mon regard) resteront toujours ignorés parce qu'ils n'ont pas de nom et ne peuvent entrer au Panthéon de l'Art Dénaturé ! BONNET A RAS DE TERRE Frangin !! Des mots qui font mouche et qui font du bien !! Bisous et douce nuit loin de ce monde d'ennuis !! à bientôt !
· Il y a presque 9 ans ·Christine Millot Conte
j'ai fait cette réponse à un éditeur qui me proposait l'édition à compte d'auteur , il y a environ 20 ans , j'en ris encore
· Il y a presque 9 ans ·REPONSE A UN COMMERCANT SE CROYANT EDITEUR
Messieurs,
Le poète, s’il est exceptionnellement un trésor de richesse du cœur, un émir, un prince où, de son désert brûlant de fièvre créatrice, s’écoule l’or rouge de ses sentiments, ou plus rarement encore un percepteur de l’émotion, le poète donc, est par tradition, nature, non pas par mythologie, un être famélique, détaché des biens matériels de ce monde, lié ou même enchaîné au poteau de l’infortune. Par jeu, par amour, par passion, haine ou même parfois veulerie, bassesse ou perfidie, le poète peut faire vibrer les mots les plus noirs, leurs fournir une résonnance, une raison, mais jamais il ne pourra donner un souffle d’âme aux expressions ‘’pertes et profits’’, ‘’rentabilité’’, ‘’finances’’ prises dans leurs sens banal et concret.
Ayant la tête pleine et les bourses plates, je ne peux décemment aller à la foire littéraire coûteuse si chère à Monsieur André Thérive, je me rendrai donc pieds et mains liés par des arabesques d’espérances à la foire aux puces ‘’où les chefs-d’œuvre méconnus se cachent modestement sous la poussière et la crasse’’. Là, au seuil de la bêtise qui pollue l’esprit des voix, en raclant mes poches, mes fonds de tiroir, sous mes ongles endeuillés d’encre, je trouverai peut-être, par hasard, une piécette oubliée par un mécène inconnu, qui me permettra d’acquérir une miette d’espoir. Mais celui-ci étant une denrée rare, si onéreuse à présent, que cela ne suffira pas et pourrai-je seulement m’en payer un atome invisible à l’œil nu? Il n’y a que la voix qui sauve!!!
Les poètes sont des rêveurs et s’ils n’entraînent pas leurs lecteurs dans leurs délires, comment peut-on s’imaginer qu’ils puissent encore batifoler dans les prés de Saint-Germain. Le métier d’éditeur est, avant tout de croire aux auteurs et non pas de considérer ceux-ci comme une marchandise, un bien capitalisable, une spéculation littéraire sans risque. Si l’auteur s’investit dans son œuvre, l’éditeur doit lui, investir dans les auteurs en y mettant ses propres rêves et ses espoirs, sa foi et aussi hélas son argent. Chacun participe, à proportion de ses moyens. Son rôle, tâche noble quand elle est soutenue par la confiance en son poulain, ne doit pas être dévoyée en exploitant papivore d’un nègre d’une personnalité stérile mais célèbre!!!
Que dirait-on d’un entraîneur de chevaux annonçant à un pronostiqueur qu’il ne croit pas aux chances de son haridelle? Cela ne fait pas sérieux, il nie lui-même son travail et perd tout le crédit d’un succès précédent. Sa joie, sa fierté, en dehors du gain de la victoire, c’est surtout de découvrir le champion, de l’encourager, de l’amener au succès, même s’il doit pour cela, prenant ses responsabilités, en passer bon nombre à la boucherie. Mais si par malheur pour lui, le canasson éliminé devient un crack, on peut dire de cet entraîneur qu’il n’est pas digne de la confiance mise en lui.
Si j’accepte de jouer aux petits chevaux et éventuellement de finir à l’étal du boucher en place de la devanture du libraire, je souhaite que l’entraîneur donne son jugement plutôt que de me réclamer de l’avoine.
Ignorant la valeur de l’argent car n’en possédant pas, les poètes, les vrais, pas des commerçants de sensiblerie, des boutiquiers de la larme de crocodile ou les fabricants de papier mâché, prédigéré, en demandent d’ailleurs très peu, non par mépris des bienfaits du dieu papier-monnaie, mais par amour du papier imprimé ailleurs que sur les presses de l’hôtel de la médaille. Les poètes ont la fâcheuse habitude de faire la manche, pas les manchettes mais lorsqu’ils tendent la main, ce n’est pas pour une aumône sonnante et trébuchante, non, ils préfèrent y accueillir une autre main.
Si je suis un tout petit peu poète, je le dois certainement au côté misérable de ma situation et je n’ai pas les moyens financiers de rendre gorge comme le pélican pour nourrir les vitrines des mercures du papier, ni les catalogues des imprimeurs pressés, à compte d’auteurs, quelque soient les conditions, même les plus avantageuses que l’on puisse proposer. Mais, faites le calcul, oh miracle en cas de réussite (environ trente milles exemplaires) et les gains de chaque partie à ce stade…sans investir, sans aucun risque le financier sera le bénéficiaire. Les poètes sont fous mais pas idiots!!!
Je regrette mais ne m’excuse pas d’avoir cruellement emprunté votre temps, donc pour vous de l’argent, sans votre consentement, pourtant j’espère, au moins vous avoir payé les agios par l’intérêt que vous a procuré ma réponse.
Avec mes salutations distinguées, des basses flatteries.
franek
Alors là je m'incline ! ta missive est une perle ! c'est tellement vrai ce constat ! Nous ne sommes que de la marchandise, une proie qui devrait bourse délier pour se faire éditer ! On est des poètes, pas des cons !! Et quand je pense que certains croient avoir un nom parce qu'ils se sont fait éditer à compte d'auteur ! On est pas tous des moutons prêts à débourser nos ronds par des ronds de cuir ! Non mais ! J'aurais bien aimé voir la tête du gars quand il t'a lu ! il a du faire une crise cardiaque ou si il avait un minimum de bon sens, regretter son avance !! hi! hi! super j'ai vraiment adoooooré ! bisous et douce nuit loin de ce monde de pluie !! à bientôt sur Voyagination ! j'ai vu que tu y étais !!
· Il y a presque 9 ans ·Christine Millot Conte
malheureusement je n'étais pas à l'ouverture mais je n'ai jamais eu de réponse ce qui tend à prouver quen plus il n'avait pas d'humour ce brave type
· Il y a presque 9 ans ·franek
bien vu et si juste … les charognards de l'art existent bel et bien….
· Il y a presque 9 ans ·nombredor75
oui je les ai croisés et puis lorsque l'on regarde la pub faite pour les livres creux faite aux politiques écrivaillons de platitudes qu'ils débinent à longueur d'antenne
· Il y a presque 9 ans ·franek