Au bord du quais est allongé un homme vêtu de noir Il pose sa main sur l'ivoire du vent, et prie à l'instant De laisser courir sa plume sur l'écume, miroitant La froideur de son visage seul à l'aube du soir.
Personne n'est là pour l'épauler, pas même un être Et ne lui reste qu'une lettre, flottant sur le drap bleuté Qui de ses douces vagues, l'emporte. A l'horizon de la porte Il l'oublie donc, en espérant sagement en perdre la clé.
Il se regarde, vaguant au doux supplice de son désarroi Et, posant ses mains sur ses yeux, laisse à un terrible roi Le pouvoir de son corps. Il s'abandonne donc et attend la mort.
Je ne dois le faire se dit-il, mais en est-il si peu fébrile De voir son âme s'enfoncer dans une pénombre noirâtre, qui De ses pupilles ne voient que l'ombre d'une lettre aux mots si forts ?
Peu lui importe, il ne lui reste que ces quelques mots d'or.
Magnifique.. Des mots d'une mélancolie poétique, j'adore.
· Il y a plus de 9 ans ·mamzelle-plume
Merci, cela me fais grandement plaisir !
· Il y a plus de 9 ans ·Quentin Bodin
"Il pose sa main sur l'ivoire du vent" c'est superbe....Un texte qui me touche énormément.
· Il y a plus de 9 ans ·feather
La mélancolie est source d’inspiration. Merci cela me touche tout autant.
· Il y a plus de 9 ans ·Quentin Bodin
Et comment...comme je comprends ce point de vue...
· Il y a plus de 9 ans ·feather