Au Féminin

aely

Prologue


Etre entourée des personnes à l’extrême opposé de vous n'est pas toujours facile à gérer. Scolarisée dans un lycée bourgeois et catholique, tout sauf en accord avec mes convictions, j'ai longtemps fais en sorte d'être en solitaire, n'étant pas à ma place dans ce monde d'intolérance; jusqu'au jour où une rumeur a été lancée à propos de la sexualité d'une de mes enseignantes. Ne pouvant faire autrement que prendre parti, j'ai tout de suite agit en faveur de cette dernière, et un lien hors du commun s'est peu à peu tissé entre nous. Peu être à nos dépends...

1.

La cloche annonçant la fin de la pause déjeuner venait de retentir pour la seconde fois et nous étions déjà tous agglutinés dans les couloirs étroits et solennels du lycée, en rang devant notre salle de classe, en attendant la reprise des cours. Notre professeur de Littérature Moderne n'était pas encore arrivée et nous patientions dans un brouhaha à m'en donner mal à la tête. Je détestais ce lycée: la moindre porte, la moindre personne de cet environnement bourgeois et catholique à souhait m'horripilait et me donnait la nausée. Ce n'était pas mon monde, et pourtant mes parents, sous la pression de ma grand-mère maternelle, m'avais obligé à poursuivre le reste de ma scolarité dans ce lycée individualiste et rongé par l'argent. Je me rassurais régulièrement depuis le début de cette année scolaire en me disant que c'était enfin la dernière, et j'étais plus que motivée à réussir l'examen final pour m'échapper de ces bâtiments que je ne pouvais plus voir en peinture depuis longtemps. J'étais vraiment de mauvaise humeur aujourd'hui : la matinée avait été une véritable catastrophe en matière de résultats à certains tests passés la semaine dernière et le repas avait été encore plus infâme et indigeste que les jours précédents. J'étais, comme à mon habitude, perdue dans mes pensées sarcastiques, alors qu'un gars de ma classe, Raphael, qui nous avait rejoint, un sourire mesquin et victorieux aux lèvres, me fit redescendre sur Terre en annonçant fièrement d'une voix volontairement bien audible:- Vous connaissez la dernière ? Nous devrions appeler Madame Jamin, Mademoiselle: elle ne risque pas de se marier un jour, elle est gay ! La rumeur changea l'atmosphère en un instant : alors que les autres garçons du couloir se mettaient déjà à ricaner et à féliciter l'annonceur de cette fameuse rumeur en même temps que les filles commençaient à débattre à propos de la honteuse vie privée de notre enseignante, une grimace de peine et de haine me déformait le visage. Je ne supportais pas la mentalité irrespectueuse et profondément intolérante de chaque individu présent dans ce couloir, qui allaient ruiner la réputation et la première carrière de notre jeune, gentille et discrète enseignante en un rien de temps. De plus, j'étais certaine qu'ils n'avaient aucune preuve et qu'ils n'avaient juste rien trouvé de mieux pour se divertir que de salir la réputation de quelqu'un... Je me demandais sérieusement si l a méchanceté gratuite n' était le mot d'ordre ici. Alors que justement, notre enseignante faisait son apparition au bout du couloir, s'avançant vers nous et ignorant tout de ce qui venait de se passer, le silence s'installa et tout le monde la dévisagea impoliment. Moi, je baissai la tête, honteuse. Elle ne se rendit compte de rien et sortit les clés de la salle de cours de son sac avant de nous faire rentrer dans la classe et nous installer. Les chuchotements commençaient à s'entendre un peu partout dans la salle pendant que tout le monde, y compris la professeur, sortait ses affaires. Elle demanda le silence et débuta son cours normalement. J'étais étonnée moi même que personne n'ai encore fait de remarque désobligeante, mais malheureusement, ils avaient laissé monter le suspens et Raphael pris le plaisir de lancer le premier pic au bout d'une dizaine de minutes, interrompant Madame Jamin en pleine explication littéraire au sujet d'un passage de " La figure et l'importance des femmes dans l'oeuvre de Molière" écrit par Pascale Babel :-Vous la connaissez personnellement, vous, cette auteur ?Madame Jamin, surprise par cette question impromptue, s'arrêta net avant de demander pourquoi une telle question était posée. Raphael ne perdit pas l'occasion de répondre de façon effrontée:- Vous avez sans doute dû avoir beaucoup d'auteur comme elle dans votre lit pour avoir eu envie d'enseigner cette matière affreuse.Explosion générale : les rires des élèves de toute la classe s'élevèrent afin d'encourager Raphael dans son insolence et son irrespect total. Et moi, je commençai à bouillonner de rage : comment pouvaient-ils tous être aussi inhumains ?Madame Jamin venait de perdre tout contrôle sur la classe, tout le monde était debout, soi sur les tables, soi sur les chaises et était entrain d'organiser un désordre monstrueux dans la classe : papiers au sol, colle, encre, crachats et j'en passe et des meilleurs... Je vis du fond de la salle Raphael s'avancer vers le bureau derrière lequel s'était réfugiée l'enseignante, horrifiée par la réaction de ses élèves, aucun sons ne pouvant sortir de sa gorge serrée. Le jeune homme s'arrêta devant elle et s'empara de son carnet où étaient disposés tous ses cours, et commença à déchirer les pages une par une, preuves de dizaines d'heures de travail, devant ses yeux qui commençaient à devenir humides. L'heure de cours me semblait interminable et pourtant, la cloche sonna enfin, mettant un terme au saccage des élèves qui se ruaient dehors riant de plus belle.J'étais pétrifiée sur place autant que Madame Jamin, immobile, ne réalisant pas, ou peu être trop, ce qui venait de se dérouler. Ce n'est qu'au bout de quelques minutes qu'elle s’aperçut de ma présence en constatant les dégâts. J'étais incapable de retenir les larmes qui coulaient désormais le long de mon visage: je ne savais pas quoi faire. Elle me regardait : son visage était blême et ses yeux humides, pourtant aucune larme ne lui avait échappé. Je sentais son mal être jusqu'au fond de la classe ce qui amplifiait le mien de plus belle. Elle bougea la première afin de commencer à ramasser les déchets et les pages de son carnet, en miettes. Je me mis à mon tour accroupie afin de l'aider, en silence, à remettre de l'ordre dans la pièce. J'étais censée aller suivre mes autres cours de la journée, mais je n'avais pas le courage de supporter les rires et le récit de des exploits de mes soit-disant camarades toute l'après-midi. De plus, je ne pouvais pas la laisser affronter ça toute seule. Nous avions eu besoin d'une bonne demi-heure pour remettre la salle telle qu'elle était au début du cours. Nous étions à l'instant à un mètre l'une de l'autre et je pris l'initiative de rompre le silence qui était devenu pesant :- Je suis désolé, ça n'a vraiment pas de mots ...Ma voix était enrouée par le flot d'émotions en moi qui semblait prisonnier. Elle s'approcha de moi et posa sa main sur mon épaule, en levant la tête:- Ne sois pas désolé pour la méchanceté des autres, jamais.J’acquiesçai d'un petit signe de tête, je ne pouvais plus sortir un mot. Sa voix était basse et reflétait sa fragilité soudaine, elle semblait mise à nue, vulnérable.J'avais été obligée de retourner en cours malgré moi après avoir terminer de remettre de l'ordre dans la salle avec la jeune professeur. Je n'ai finalement prêté aucune attention a l'attitude et aux remarques des autres élèves de ma classe tellement mon esprit était monopolisé par l'image du visage de Madame Jamin surmonté d'une expression d’horreur. Dès lors un sentiment étrange était né en moi : j'avais envie de l'aider, et même plus encore. C'était comme si ne pas la laisser seule affronter cette foule sans cœur était devenu comme un devoir personnel, comme si c'était à moi qu'on s'y était pris. Je sentais cette puissante volonté de la retrouver à la fin des cours pour m'assurer qu'elle tenait le choc parcourir tout mon corps, c'est pourquoi, lorsque la cloche se fit entendre dans les couloirs à 16h30, je me suis empressée de balayer du regard les couloirs, puis d'aller scruter l'entrée de la salle réservée aux professeurs, et enfin de traverser la cours. Il n'y avait aucune trace d'elle nul part. J'étais déçue et une sorte de frustration se faisait ressentir alors que je me dirigeai, épuisée, vers les grilles de sortie. C'est alors que j'aperçu au loin sa veste noire et son jean bleu s'éloigner des bâtiments administratifs en direction du parking. J'allais donc à sa rencontre d'un pas rapide, en espérant qu'elle ne s'en aille pas avant que je la rattrape. Finalement, je n'ai pas pu m’empêcher de la héler. 

2.

En m'entendant, elle s'était retournée, un peu sur ses gardes, ne sachant pas à qui elle aurait affaire. Ses traits s'étaient adoucit en me reconnaissant et un léger sourire vint illuminer son visage: elle semblait soulagée que ce soit moi. Je me suis surprise à la considérer, pour la toute première fois, autrement que comme une enseignante, mais je ne pouvais pas encore mettre de mot sur ce sentiment nouveau. Une fois arrivée à sa hauteur, légèrement essoufflée, je lui demandai si tout allait bien, du moins bien comme ça pouvait l'être aujourd'hui. Elle sourit de plus belle en affirmant que ça allait et qu'elle me remerciait pour tout. Je lui rendit son sourire, j'étais heureuse d'avoir pu la réconforter un minimum, elle savait, au moins, qu'elle n'était pas isolée dans ce monde si désagréable qu'était mon lycée. Je savais trop à quel point ce sentiment d'être seule au monde entourée d'étrangers fous à lier était dur à éteindre. Et bizarrement, ça me faisait le même effet: j'avais l'impression d'avoir enfin trouver quelqu'un avec qui je pouvais m'entendre, quelqu'un qui partageait mes valeurs, et mes convictions ! Elle se racla la gorge et je sentais en elle une sorte d'hésitation. Voyant qu'elle ne disait mots, je posai la question qui me brûlait les lèvres depuis quelques instants:- Est-ce que cette rumeur est fondée ? Je veux dire , que ce soit le cas ou non, ça n'a pas vraiment d'importance mais ...- Je ne sais absolument pas comment ils ont fait pour savoir cela, mais ils ont raison...Pour ma part, je pensais que c'était du pur hasard, qu'ils avaient eu cette idée là car ils savaient que ça créerait un scandale, car moi, je n'avais pas du tout soupçonné  son homosexualité. Et pourtant...- Moi aussi, j'en suis, mais personne n'est au courant, évidemment...Elle me regarda, surprise de ma révélation. Sur le moment, j'avais eu besoin de le lui dire, c'était la seule personne à qui j'aurait l'opportunité de l'avouer, dans mon entourage. Elle souriait de nouveau, pleine de compassion.-Nous pouvons aller boire un verre chez moi pour en discuter si tu le souhaites.Ses yeux gris, surmontés d'un léger trait d'eyeliner, reflétaient son attente:  elle espérait que j'accepte, je crois.-Oui, j'aimerai bien. Merci.J'entendais dans ma tête la voix de ma mère m'ayant toujours dit de ne jamais suivre des inconnus, mais ce n'était pas vraiment le cas, c'était ma professeur de littérature, et puis pour une fois que je n'étais pas seule, je n'allais pas faire demi-tour! Je la rejoignis donc dans son véhicule et une fois que je fus installée, ceinture de sécurité en place, elle mis le contact et démarra en direction de son domicile. Sa voiture était impeccable, sans aucun papier à nos pieds, ou quoi que ce soit d'autre. Je décelai une partie de sa personnalité : sans doute un peu maniaque, ou du moins très ordonnée. Le trajet  fut rapide et s'était dérouler en silence, mais se n'était pas du tout un silence de gène ni de mal aise, plutôt un silence d'apaisement et de soulagement, notant la fin de cette affreuse journée au lycée. Elle se gara et coupa le contact en face d'une petite maison devant laquelle un petit portail menait à un chemin jusqu’à la porte d'entrée et on pouvait apercevoir un petit coin d'herbe, que l'on pouvait presque assimiler à un jardin, derrière la maisonnette. Elle m'invita à entrer et m'indiqua de faire comme chez moi. Je notai que la maison était dans le même état que la voiture : très bien entretenue. Elle était partie  déposer ses affaires dans une autre pièce, sans doute un bureau, ou bien sa chambre, avant de me rejoindre dans la salle de séjour en me proposant un jus de fruit que j'acceptais volontiers. Elle avait relevé ses longs cheveux noirs en une queue de cheval maladroite, ce qui lui donnait l'air d'une étudiante revenant de l'université, prête à se replonger dans les bouquins. Je me rendis compte que je l'observais de manière un peu trop prononcée lorsqu'elle me fis la remarque suivante :- Je sais que c'est un peu hors contexte de se retrouver chez un de ses professeurs, mais comme tu n'as jamais parler à personne de ta sexualité, et que à ton âge c'est important d'avoir des repères, j'ai pensé que c'était utile que tu saches que tu peux te confier à moi dès que tu en ressentiras le besoin, et tu as peut-être des questions à propos de tout cela?Ce qu'elle disait était tout à fait correcte, et à vrai dire je ne savais pas réellement par où commencer. Je lui demandai alors :-Et bien en fait oui, mais ... Cela vous dérangerait-il que je vous questionne à propos de votre propre expérience ? Elle m'affirma qu'elle me dirait tout et que je pouvais lui demander tout ce que j'avais besoin de savoir. De plus, elle pris l'initiative qu'on se tutoie mutuellement en dehors des cours. Nous avons discuté pendant deux bonnes heures en débutant par la réaction de ses proches lorsqu'elle avait annoncé son homosexualité puis nous avons évoqué ses premiers pas dans la communauté, ses premiers amours etc. J'ai beaucoup appris grâce à son témoignage qui m'a permis de me sentir mieux dans ma sexualité et à me dire que finalement la vie future ne sera sans doute pas si difficile et que ce n'était qu'une mauvaise phase à passer. Je me suis à mon tour confiée sur mes craintes par rapport à ma famille, par rapport à leur religion et leurs préjugés, et aussi sur le fait que je m'étais sentie très seule jusqu'alors. Je l'ai remercié de son écoute et de sa compréhension. C'est alors que nos regards se sont attardés l'un dans l'autre et que je sentis quelque chose d'étrange dans mon ventre: une vague de chaleur m'avait soudain envahie à la vu des magnifiques yeux gris de Célia (ainsi m'avait-elle dit de l’appeler) posés sur moi et je me sentis rougir. Je comprenais que j'étais entrain de la désirer alors que tout était contre cela. Elle a sans doute dû ressentir la même chose que moi car elle s'approcha lentement de moi et je vis son visage de plus en plus proche du mien. Nos lèvres se rencontrèrent dans une douceur infinie. Tout s’enchaîna très vite après: le désir que l'on éprouvait l'une pour l'autre à cet instant était incontestable. Elle me poussa délicatement sur le canapé et elle se retrouvait donc sur moi . Je sentais ses mains sur mes hanches alors que sa bouche descendait légèrement dans mon coup et y déposait des petits baisers. Sa tendresse était telle que j'en avais des vertiges et à ce moment-là j'étais heureuse d'être allongée. Elle glissa ses mains sous mon tee-shirt et je me retrouvais bientôt en sous-vêtements. Je fis de même et nos peaux étaient désormais en contact. Je prenais de plus en plus d'initiatives au fur et à mesure que mon désir et mon plaisir augmentaient. Nous étions à présent assise en face l'une de l'autre, ma main sur sa poitrine et les siennes entrain de frôler mes cuisses avant de se glisser dans ma culotte à la rencontre de mon sexe déjà trempé.  Le contact de ses doigts avec mon clitoris me fis frissonner de plaisir, et ce dernier ne tarda pas, après quelques frottements insistants, à atteindre son apogée. De petits gémissements m’échappèrent et je sentais les lèvres de ma partenaire se fendre dans un petit sourire alors que nous étions entrain de nous embrasser avec tendresse. Je fis en sorte que cette fois, ce soit moi qui sois positionnée sur elle afin de faire glisser au sol sa culotte, elle aussi humide. Je découvrais ainsi le sexe féminin, tout rose et luisant. Instinctivement, et guidée par mes envies, j'approchai ma bouche de sa petite fente et soufflai un petit peu dessus avant d'y déposer gentiment le bout de ma langue. Célia avait fermé les yeux et se mordillait la lèvre inférieur: elle était tellement belle ! Alors que j'accélérai les mouvements sur son clitoris, Célia passait sa main dans mes cheveux et ses jambes se contractaient petit à petit marquant l'atteinte de l'orgasme. Alors que je  ralentissais désormais, sans pour autant m'arrêter complètement, je l'entendais pousser un petit soupire de satisfaction, ce qui me fit monter le rose au joues. Elle m'indiqua d'une caresse de revenir près d'elle et je posai ma tête sur sa poitrine brûlante alors qu'elle déposait des baisers sur mes cheveux. Je sentais son cœur s’apaiser au fur et à mesure des minutes qui s'écoulaient pendant notre étreinte, et la fatigue m'envahissait peu à peu. 

3.

J'avais l'impression de connaître intimement Célia depuis des années, et pourtant cela ne faisait que quelques heures que nous étions nues dans les bras l'une de l'autre. J'étais sur un petit nuage : ça faisait une éternité que je n'avais pas ressentis une telle plénitude; et pourtant mon désir d'elle était loin d'être assouvi... J'étais étrangement à l'aise avec elle, contrairement à mon naturel timide et réservé. J'aimais la sentir proche de moi, c'était comme ci je n'avais ni tabous ni secrets pour elle. Nous respirions à l'unisson, en harmonie, en osmose. Ma chaleur corporelle ayant considérablement diminuée en une vingtaine de minutes, je commençais à frissonner. Je me levais afin de me rhabiller et Célia fis une petite moue déçue.-Qu'est ce qu'il y a ?Elle se leva et se posta devant moi, son corps joliment formé encore dévêtu, et passa ses bras autour de ma taille me murmurant à l'oreille:-Ne te rhabille pas déjà... Alors qu'elle mordillait doucement l'intérieur de mon coup, la vague de chaleur déjà présente dans mon bas ventre s'intensifia et mon amante m'entraîna dans le couloir. Nous avions à peine franchis le seuil de la porte de sa chambre que nous nous embrassions langoureusement et amoureusement, parcourant le corps de l'autre avec toutes les parties possibles du notre, respectivement. Je n'avais, pour ainsi dire, pas le temps d'admirer la décoration de la pièce que j'étais déjà allongée sur le lit, le corps de mon amie entre mes jambes. Le contact de nos sexes était voluptueusement délicieux. La chaleur que dégageait Célia était divine. Je n'avais jamais ressentis quelque chose de semblable auparavant, surtout d'aussi agréable... Alors que mes doigts parcouraient son échine et que nos langues jouaient ensemble, les vas et viens de ma partenaire me faisaient littéralement monter au septième ciel. J'en perdais presque ma respiration tellement le plaisir que j'éprouvais à cet instant était immense, et c'était loin de s'arrêter à l'aspect sexuel de la chose : j'étais entrain de tombée amoureuse pour la première fois. Je fis part de mes sentiments à ma jeune enseignante qui me souffla un "je t'aime" sensuel et plein de sincérité. J'étais comblée, si bien que je me sentais sur le point de m'évanouir. Heureusement, Célia passait gentiment sa langue sur mes lèvres ce qui me remis vite dans l'action : c'était à mon tour de lui procurer, j'espérais, autant de plaisir qu'elle l'avait fait. Je frottai donc ma cuisse contre son sexe avant de caresser son clitoris et de glisser ma main vers l'entrée de son vagin afin de la pénétrer délicatement avec un, puis deux doigts. Elle atteignit son ultime plaisir en peu de temps et nous clôturions nos ébats en nous cajolant amoureusement. J'étais si bien dans ses bras que j'aurais voulut y rester indéfiniment, or il était temps de rentrer chez moi car la nuit n'allait pas tarder à tomber et mes parents allaient prendre panique s'ils ne me voyaient pas rentrer à la maison dans peu de temps. Nous nous sommes donc quitté sur un dernier et splendide baiser, sachant que nous nous retrouverions le lendemain.
Deux semaines s'étaient écoulées ainsi : regards complices dans les couloirs, baisers furtifs entre les cours et rendez-vous secrets chez elle tous les midis et parfois en fin de journée. C'étaient les deux plus belles semaines de toute mon existence, et c'était d’excellente humeur que j'allais au lycée, à l'idée de revoir mon amour. Rien de mieux que de commencer la journée par deux heures de littérature moderne en sa compagnie.Les autres élèves de ma classe avaient cesser toutes allusions quand à la vie privée de Célia après que celle-ci ai clarifié les choses en inventant une histoire comme quoi elle avait perdu son compagnon quelques années auparavant dans un tragique accident de la route dont elle avait survécu. Depuis ils s'étaient tous excusés de leur attitude et étaient adorables avec elle.Comme à notre habitude, nous nous retrouvions seule quelques minutes après le cours histoire de se dire bonjour avec quelques petits bisous discrets, avant d'affronter le reste de la matinée sans l'autre.J'adore ces petits moment intime, à la fois palpitants, secrets, dangereux mais tellement soulageant! Mais ce matin-là, la fortune en avait décidé autrement. En effet nous fûmes interrompu violemment par l'arriver du principal dans la salle de Célia alors que nous étions entrain de nous embrasser. C'était Raphael qui nous avait espionner et avait été prévenir le principal de notre liaison. J’apercevais justement le traître quelques mètres plus loin, se délectant de la scène avec le même petit sourire triomphant qui me donnait envie de lui sauter dessus et de lui faire manger la poussière! Je n'en revenais vraiment pas, pourquoi diable ne nous laissaient-ils pas vivre notre vie ? Ils considéraient tous l'homosexualité comme étant une maladie, et pour leurs enfants, ils affirmaient que ce n'était qu'une façon de se faire remarquer. Personne dans ce milieu ne pouvait accepter le fait que l'homosexualité était une sexualité à part entière, au même titre que l'hétérosexualité et qu'elle existait depuis toujours! De plus, pendant l'antiquité, elle était très bien acceptée, mais tout a dérapé au Moyen-Age, lorsque l'Eglise a pris le pouvoir, et malheureusement les mentalités évoluent lentement depuis ce temps-là. Une sexualité ne s'invente pas, elle se découvre ou s'affirme, et se vie pleinement ensuite. C'est un épanouissement personnel, en quoi cela dérange-t-il quelqu'un que vous, vous aimiez quelqu'un du même sexe que vous ? Pourquoi diable avaient-ils quelque chose contre le véritable amour ? Combien de personnes ont vécu une vie de couple inintéressante à leurs yeux sous prétexte d'être conforme aux yeux de tous les autres, et qui pour cela n'ont pas eu le droit à une vie amoureuse épanouissante et véritable ? N'y avait-il donc pas suffisamment de couples hétérosexuels pour assurer la survie de notre espèce ? Car l'argument de la nature, par le biais de la reproduction a souvent été utilisé comme moyen de persuation contre l'homosexualité. D'accord, un couple de même sexe ne peut pas procréer mais en quoi cela est-il un problème ? On est hétérosexuel, ou on l'est pas. Le Principal, d'un regard mauvais nous avais convoqué dans son bureau sur le champs. Nous savions que c'était la fin et je regardai Célia, désolée pour elle, sachant déjà quelle serait sa sanction. Mais nous n'avions honte de rien et de ce fait , c'était main dans la main que nous traversions la cours en direction du bâtiment administratif, sous le regard accusateur de tout le lycée.

Epilogue

Après m'être fais passer un savon par le Principal sur mon comportement immature, irresponsable et tout à fait contre-nature, en la présence de mes parents qui plus est, ces derniers avaient décidé de me faire désormais suivre les cours par correspondance et m'avaient évidemment punis de sortie jusqu'à nouvel ordre tellement ils avaient honte.Quand à Célia, elle avait été licenciée sans équivoque. Je m'en étais terriblement voulu lorsqu'elle me l'avait furtivement annoncer mais elle m'avais également assuré qu'elle ne regrettait rien, qu'elle aurait aimée avoir eu l'occasion de construire une réelle histoire avec moi et que tout n'était pas négatif : c'était l'occasion pour nous de partir de cet endroit horrible. J'aimais aussi cet aspect de sa personnalité : elle dédramatisait tout, même les pires situations. De ce côté là, je partageai tout à fait son avis, quitter le lycée était loin d'être une déchirure pour moi. Le plus dur avait été de devoir me séparer d'elle. Même si nos échanges avaient été de courte durée, ils avaient été intenses et gravés à jamais dans ma mémoire. Mon but avait aujourd'hui  changer et était de quitter la maison de mes parents au plus vite, car je quittais un enfer pour un autre. 

  • Premier émoi dans un univers hostile et fermé , les mentalités évoluent trop lentement , joli texte entre réalité sensualité , Bravo

    · Il y a plus de 6 ans ·
    Mcgoohanallnightlongcrop1

    prisonnier

  • Un texte intéressant avec la découverte des premiers émois amoureux et sensuels :-)

    · Il y a plus de 6 ans ·
    12804620 457105317821526 4543995067844604319 n chantal

    Maud Garnier

    • Merci :)

      · Il y a plus de 6 ans ·
      B8d3b414 92

      aely

  • Merci beaucoup, effectivement il y a des progrès mais les mentalités restent encore très fermées et hostiles. J'espère qu'un jour la roue tournera et que la majorité sera ouverte aux différences quelles qu'elles soient.

    · Il y a presque 11 ans ·
    B8d3b414 92

    aely

  • Vous décrivez bien une réalité quotidienne douloureuse souvent. Les récents mois passés montrent que les anti-différences restent toujours là, mobilisés, violents. Mais les progrès sont vraiment là, je le crois! Continuez à écrire ces sentiments, ces moments! Je voudrais citer une chanson de Brassens qui dit "Gloire à qui, n'ayant pas d'idéal sacro-saint, se borne à ne pas trop emmerder son prochain!" Un peu abrupt, mais vrai: Les différences ne font aucun mal. Merci de votre texte!

    · Il y a presque 11 ans ·
    Oiseau... 300

    astrov

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