Au vent!

kelen

Au vent !

Au vent l'Avenir !

Je n'ai plus envie de te défendre.

Tu t'es vendu au plus offrant, tu t'es fané,

Tu t'es flétri

Tu t'es tendu

Jusqu'à te pendre !

Où crois-tu pouvoir flâner ?

Dans ces cervelles infertiles

Propriétés de ces imberbes

Qui s'imbibent,

Comme des imbéciles ?

Mon Avenir, tu t'es laissé envahir.

Ta vertu s'est fait violée

Sur l'autel de l'abondance

Ta corne s'est tarie

Acculée par ses carences

Où crois-tu pouvoir grandir ?

Dans ces champs sans semences ?

A force de t'assujettir

Tu es devenu cet esclave

Sans classe, qui pense

Que produire rempli la panse.

Alors, au vent !

Cet avenir est à vomir

Il va pourrir

Il va périr

Dans les pupilles de ces poupées

Qui s'époumonent et qui se pâment

En faisant glisser sur leurs poitrines

des chibres

En faisant glisser sur leurs poignets

des lames

Et si l'avenir vacille si souvent

C'est sûrement parce que ce monde est à cran

Cramponné à son râle.

Alors crève !

Décortique ta colonne vertébrale

Tout est à calciner,

Au delà du cœur, rien n'est vital !

Inutile d'apposer un sparadrap

Quand tout le corps est pris de spasmes

Mon Avenir, tu es souillé

C'est le trépas,

Il faut que tu t'entailles

Que ton sang coule dans nos artères

Que l'on te fasse une saignée grégaire

Pour te purger jusqu'aux entrailles

A terre. Mon avenir, tu manques d'air,

Et d'un esprit déterminé et solidaire.

Obscurcit par l'obscurantisme

Des chemises brunes du libéralisme

Tu as mis sur ta tempe ce revolver !

Mais regarde comme je tremble

A l'idée de te perdre,

Si tu me plombes les ailes

Je me mettrai moi aussi un plomb dans la cervelle !

Alors renais !

Le monde a besoin de toi,

De ta présence, on se nourrit

Mon Avenir, regarde moi !

Si je m'égare, si je m'enfonce

quand je te rêve, moi je grandis

Quand je te grave dans l'écorce

A coup de rêve, à coup de ronce

C'est ma propre vie que j'investis.

J'veux juste l'investir pour inverser

La courbe oscillante de ma réalité

Prendre le contrôle de chaque paramètre

Et mettre un peu d'aplomb dans mon être

Réinvestir un peu de moi dans mes abymes

Mettre en abîme l'émoi pour le sublime.

Et en ultime exercice de funambule

Ecrire entre les lignes, cette solitude ridicule.

Celle qui joue au bras de fer avec le Temps

Et qui commet un attentat contre un Avenir vacillant

Alors au vent !

Au vent l'Avenir !

Sauve toi tant qu'il est temps !

Ne t'en fais pas, je regarde droit devant.

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