Aujourd'hui

aile68

Se préparer pour un nouveau texte, une nouvelle visite dans mon imaginaire, regarder ce que j'ai dans la caboche, dans mes tripes, me dire que c'était pas loupé, que c'est la vie qui nous a séparés. On était les meilleurs amis du monde je crois, on s'octroyait des moments bien à nous, loin du monde et des gens, comme des enfants qui ont leurs cachettes. Tu t'appelais Francis, je m'appelais Dominique, le troisième c'était Marco, il complétait notre petit groupe, l'amitié nous liait tous les trois mais c'est toi que je préférais. On avait quinze  ou seize ans, le monde on s'en fichait, on était dans notre bulle, notre aquarium, ensemble on était comme des poissons dans l'eau. La vie, l'école, les petites bêtises, les colères, les conciliations, consolations sur le palier de la maison, le soir en été, pas de bisous après minuit. Une petite voix qui me disait: "Arrête-toi", pourquoi chercher à analyser ce qu'il s'est passé il y a vingt ans, trente ans? Impression de vivre encore dans le passé, que le passé est mon éternel présent. Demain n'existe qu'à moitié, il n'est que la tentative d'un oubli difficile, impossible au final. Démontrer par A+B que je l'aimais, pas la peine, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure et ça se voit encore. Tombe la pluie, passent les mois, les années, aujourd'hui n'existe plus. 

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