Aujourd’hui je tremble encore et je ne m’envole toujours pas.
Anaïs L.
La rêverie n’est belle que lorsque l’ignorance est ancrée dans l’esprit insouciant de l’oisillon. La rêverie n’est belle que lorsque la monotonie d’une stable situation perdure. Elle n’est belle que lorsque des milliers d’ailes soyeuses couvrent l’esprit narcissique. Elle n’est belle que si la joie et l’humour déterminent le profit de la vie dont on ne sortira de toute façon pas vivant.
A partir du moment où l’aigle noir se montre solennel, la rêverie ne devient plus qu’un souffre-douleur à éviter. L’amour se transforme en une ignorance lugubre qui ne devient plus qu’une aride indolence.
Sensibilité, psychose, colère, frustration et isolement. Un mal-être qui cherche sa propre voie tout en y étant un jour déterminé par la force que l’autre accorde, un jour lassé par la solitude, un jour frustré par la peur et un jour fielleux par son sort. Le caractère impitoyable brusque la réalité comme si le monde devait être pris à cœur.
Ainsi une remise en question de soi-même et des autres perpétuelle harcèle les sentiments déterminant la personnalité, et la Terre ne demande qu’à faire preuve de force et de courage.
Et comment ? Je ne dis pas qu’il suffit d’attendre la clé pour aller chercher les étoiles du bonheur, de la réussite et de l’équilibre. Je demande comment obtenir les ailes qui parviendront à la cible.
L’oiseau enchanteur, agite sa plume, jouit de son prélude, déplie ses ailes, s’envole et part pour le plus délicieux des voyages, gorgé de soleil.
Aujourd’hui je tremble encore et je ne m’envole toujours pas.
Anaïs L.
Tout le plaisir est pour moi.
· Il y a presque 13 ans ·Anaïs L.
Un texte dans lequel je me reconnais dangereusement. Merci de l'avoir proposé à la lecture pour que je puisse, de temps à autres, me mirer dans d'autres mares que les miennes.
· Il y a presque 13 ans ·vert-de-grisaille
Exactement.
· Il y a presque 13 ans ·Merci beaucoup !
Anaïs L.
C'est parce que s'envoler n'est possible que dans le renoncement au nid douillet, dans l'acceptation du mystère du vide, dans la dangereuse ignorance où l'on est de nos forces et de nos talents, et dans cette certitude, finalement, que, même sous peine de mort, la curiosité sera toujours plus belle à vivre que la peur.
· Il y a presque 13 ans ·J'ai adoré ce texte, Anaïs.
Frédéric Clément