Aurore et Crépuscule
Melody B.
I
Perdue dans les méandres de la ville, je ne savais où diriger mes pas. À droite ? À gauche ? Les mêmes dédales poisseux et puants m’attendaient. Le cliquettement de mes talons sur le bitume résonnait dans ma tête. Je levai les yeux : les sommets des immeubles se perdaient dans le ciel obscur. Nulle étoile n’était visible pour me guider, toutes annihilées par les lumières urbaines, innombrables et agressives.
Obstinée, j’avais une fois de plus désobéi. J’étais partie explorer les bas-fonds de Parnasse. Ce quartier ne ressemblait en rien aux endroits que je fréquentais en Alpha. Des rues sinueuses et étroites, l’absence totale de verdure : j’étais loin de chez moi, comme en témoignaient les lettres Êta qui flottaient à hauteur d’homme tous les dix mètres. Les personnes que je croisais semblaient porter la misère du monde sur leurs épaules : le dos courbé, les traits fatigués. Malgré cela, femmes et hommes marchaient à grands pas en jetant des coups d’œil furtifs alentour, comme s’ils souhaitaient se fondre dans les murs grisâtres ou s’évaporer dans la brume malodorante qui s’échappait des bouches d’égout. À cette heure tardive, je ne vis pas d’enfants. Un sentiment d’insécurité régnait ici, en Êta, où les Parnassiens devaient survivre plutôt que vivre.
Troublée, je me forçai à poursuivre l’exploration. Il fallait que je découvre la vérité.
Des picotements parcoururent ma nuque. Je n’y prêtai d’abord pas attention. Cependant, je fus bientôt submergée par la désagréable sensation d’être épiée. Certes, les caméras de surveillance, plus nombreuses dans cet arrondissement que dans le mien, expliquaient ce phénomène, mais en partie seulement. Je m’en rendais compte à présent : les gens me dévisageaient. Ces mêmes personnes, qui me semblaient si faibles quelques instants auparavant, ne faisaient pas montre d’une simple curiosité. Non. Sur leur visage, je lisais un sentiment bien plus violent : la haine. Se pouvait-il qu’ils sachent que je n’étais pas une des leurs ? Pas une Êta mais une Alpha, autrement dit une résidente du quartier inaccessible ?
Voilà pourquoi l’on déconseillait vivement aux Parnassiens du centre, même aux Bêtas, de se rendre en Zêta ou Êta, la périphérie : nous n’étions pas les bienvenus. Je devais quitter cet arrondissement misérable, et vite !
Mon cœur s’emballa au point de me faire mal, ses battements devinrent tellement frénétiques que je crus qu’il allait jaillir de ma poitrine.
Inspire. Expire.
J’accélérai le pas et baissai les yeux pour ne plus croiser ces regards torves. Jamais je n’aurais dû venir ici. Les lettres dansantes, qui indiquaient le nom du quartier, jouaient à me rappeler mon erreur.
Désormais, individus, ombres et silhouettes m’apparaissaient comme autant de menaces. Une angoisse sourde s’insinua lentement en moi, paralysant mes sens.
Inspire. Expire.
Les couleurs criardes, je ne les voyais plus.
Les bruits incessants, je ne les entendais plus.
Les odeurs lourdes et fortes de Parnasse, je ne les sentais plus.
J’avais seulement conscience d’être là, petite chose fragile et insignifiante perdue dans cette démesure. Oppressée, des vertiges commencèrent à m’assaillir. Je devais me ressaisir au risque de m’écrouler ici, loin des miens et de tout espoir de secours.
Guidée par un instinct primaire de survie, je me ressaisis et m’ordonnai la réaction la plus raisonnable possible : fuir.
Je levai les yeux de l’écran et fit face à la salle de classe. Tous me regardaient. Le silence se prolongea un instant avant que Natanael n’applaudisse, imité par les autres élèves. Le rouge me monta aux joues. Mon ami me lança un clin d’œil et mon frère leva un pouce approbateur.
Monsieur Maintier dissimulait avec peine un sourire gêné et réclama le silence.
— Eh bien, Ambre, voici un texte inspiré. Vous avez traité le sujet de manière originale et avez partagé une vision particulièrement sombre de Parnasse. Je dois dire que c’est réussi. Très réussi même. Qu’en pensez-vous ? demanda-t-il à la cantonade.
Tous opinèrent avec conviction. Tous, à l’exception d’Anastasia qui me jeta un regard noir.
— L’arrondissement Êta est souvent source de fables mais j’apprécie votre imagination. Il ne fait aucun doute que vous serez, une fois de plus, en haut du classement ce trimestre, Ambre. Et d’après ce que j’ai pu constater sur votre profil, ce n’est pas le réseau Aurore qui me contredira.
— Merci, Monsieur, glissai-je en retournant à ma place.
— Le cours se termine. S’il vous prenait l’envie de réaliser les aventures rédigées pour ce devoir, je vous rappelle que les évaluations trimestrielles se déroulent la semaine prochaine. En conséquence, au lieu d’arpenter Parnasse, il vaudrait mieux consacrer votre temps libre à réviser ! Il serait dommage que des résultats décevants fassent chuter vos familles dans le classement. N’est-ce pas, Anthony ?
Celui-ci se recroquevilla sur sa chaise.
La sonnerie, un extrait d’un Nocturne de Chopin, retentit dans la salle, déversant ses notes mélodieuses, libérant les élèves. Chacun éteignit sa session, les inscriptions lumineuses disparurent, les tablettes tactiles redevinrent de simples tables blanches. Natanael m’attendait déjà à la porte mais le professeur se plaça devant moi, l’air préoccupé. Il hésita un instant puis demanda à voix basse :
— Ambre, rassurez-moi, vous n’êtes jamais allée en Êta ?
Ce n’était pas vraiment une question, plutôt un souhait désespéré.
— Ne vous en faites pas, Monsieur. Comme vous l’avez dit, ce n’est qu’une fable. Pas une fois je n’ai franchi l’arrondissement Delta.
— Bien, dans ce cas, je vous laisse rejoindre vos camarades, répondit-il, visiblement soulagé.
— Au revoir, Monsieur.
Je m’éloignais mais il m’interpella de nouveau. Dissimulant mon impatience, je me retournai, tout sourire. Le pauvre avait l’air encore plus mal à l’aise qu’auparavant.
— Ambre, les évaluations approchent et je voulais prendre des nouvelles de votre sœur. Se porte-t-elle mieux ? Avez-vous trouvé un traitement ?
Mon visage se ferma. Je sortis un « non » d’une voix neutre et quittai la salle précipitamment, retenant mes larmes. Ma petite Jade… Ce soir, je pourrais la prendre dans mes bras.
Dans le couloir, Natanael eut la sagesse d’esprit de ne pas me questionner. Il se contenta de saisir ma main et de la serrer fort.
Comme tous les vendredi soirs, nous nous dirigeâmes vers la salle de réunion, chargés de nos affaires pour le week-end. Contrairement aux autres bâtiments du lycée, je n’aimais pas cet endroit, symbole ostentatoire de grandeur avec ses murs en marbre blanc veiné de bleu et ses voûtes immenses. Une centaine de chaises s’alignaient en rangs parfaits. Comme d’habitude, celles du fond étaient déjà prises d’assaut par les élèves. Parmi eux, j’aperçus mon frère, un bras passé autour des épaules d’Anastasia et entouré de son groupe de copains. Natanael et moi nous retrouvâmes au deuxième rang. Face à nous s’élevait une estrade sur laquelle se tenait fièrement Madame Sévigné, notre directrice, entourée des équipes administrative et pédagogique. Elle arborait un tailleur argenté qui mettait en valeur ses cheveux gris. Toutefois, son visage parfaitement lisse rendait impossible toute estimation de son âge. Au-dessus d’elle s’étendait la bannière holographique de notre école. Son nom, La Cité, était calligraphié à l’intérieur d’un dôme bleuté et entouré de feuilles de laurier dorées. La devise d’Europe, inscrite en lettres d’or gothiques, « Mens sana in corpore sano », épousait les contours extérieurs du dôme. Enfin, sur l’ensemble se dressait la lettre « A », imposante et dominatrice. Un « A » pour « Aurore » : le réseau social virtuel qui régissait nos vies depuis plus de cinquante ans.
La voix cérémonielle de la directrice retentit alors :
— Chers collègues, chers élèves, une nouvelle semaine d’efforts et d’apprentissages s’achève. Ensemble, prêtons allégeance.
D’un même mouvement, nous nous levâmes, mîmes notre main droite sur notre poitrine et prononçâmes en chœur :
— « J’atteste mon allégeance à Aurore :
Je lui dois d’être en paix ;
Je lui dois la santé ;
Je lui dois mon éducation.
Parce qu’Aurore veille sur nous tous,
J’affirme ma gratitude éternelle. »
Nos voix, amplifiées par la hauteur de la salle, rendaient l’instant plus solennel encore. Madame Sévigné sortit un mouchoir immaculé de sa poche et s’en tamponna le coin des yeux. Natanael et moi échangeâmes un regard, je me mordis la lèvre pour ne pas rire. C’était toujours la même chose : nous nous réunissions les lundis matins et vendredis soirs pour faire serment et à chaque fois, cette cérémonie émouvait notre directrice aux larmes.
— Merci à tous. L’échéance des évaluations est proche, je vous invite à passer un week-end studieux.
Sur ces derniers mots tremblants, elle se retira. Un brouhaha s’éleva alors que tous se précipitèrent en dehors de la salle de réunion, se bousculant, encombrés par leurs affaires et parlant fort afin de rompre avec la gravité du Serment d’allégeance.
Notre école, de loin la meilleure de la ville, se situait sous un immense dôme qui réunissait les conditions idéales à notre éducation. Je pris une profonde inspiration : un générateur d’air purifié faisait du campus un endroit agréable. J’embrassai le paysage d’un regard : un ciel sans nuage, le champ de verdure parsemé de fleurs sauvages, la forêt à gauche, la rivière à droite, les montagnes au loin. Une bulle idyllique ! Bien sûr, rien de tout cela n’était réel au-delà de trois hectares. On ne pouvait pas escalader les flancs des montagnes qui s’étendaient à l’horizon, mais on pouvait néanmoins faire quelques pas dans la forêt…avant d’entrer en collision avec le mur intérieur du dôme sur lequel se projetait ce décor virtuel. Il n’en demeurait pas moins que l’illusion était parfaite : mon front se souvenait encore de la violence de l’impact ! Pour l’heure, il était temps de quitter ce havre de paix, notre maison, pour rentrer chez nos parents.
Le cortège d’élèves et de professeurs se dirigeait vers le pont de bois qui enjambait la rivière. La limite du dôme se situait quelques mètres plus loin. L’œil expérimenté discernait les contours d’une large porte sur laquelle se dessinait le paysage.
Je jetai un dernier coup d’œil au ciel bleu, enfilai mon masque de protection contre la pollution et franchis le seuil à la suite de Natanael. Ainsi, je me retrouvai au cœur de Parnasse, mon enfer personnel.
Contexte
* Aurore, l’avènement d’une ère nouvelle *
Afin de surmonter la grande crise du XXIème siècle, l’Europe s’est fédérée et a instauré une politique de rigueur.
C’est dans ce contexte que Kalil Oraura quitte son Brésil natal pour s’installer dans l’État de France dans le but de développer son projet : le réseau social virtuel Aurore. Symbole de liberté en ces temps de restriction, le succès est immédiat. Le conseil présidentiel d’Europe s’en empare et l’instrumentalise à son profit. Désormais, Aurore sert la nation qui, pour surmonter la crise, adopte un mode de vie issu de la tradition antique selon lequel la santé de l’âme et du corps sont suffisantes pour vivre : « Mens sana in corpore sano ».
Kalil Oraura devient la première fortune mondiale, est promu gouverneur de France et dispose de moyens colossaux pour assurer la pérennité d’Aurore.
Précurseur dans sa démarche, le réseau utilise une technologie de pointe : la puce neuronale. Implantée à la naissance à l’arrière du cerveau, elle permet de connecter en permanence chaque individu à Aurore. Le réseau éduque les enfants, protège les habitants, leur assure une excellente santé et surtout, a pour ambition le perfectionnement de tous, dans un climat de paix, d’égalité et de justice. Ainsi, chacun dispose d’une page individuelle, son profil, qui regroupe de nombreuses informations sur son comportement, ses déplacements, son hygiène de vie et ses résultats professionnels ou scolaires. Des évaluations trimestrielles, que doit passer tout habitant âgé de plus de sept ans, établissent le classement de chaque famille, en fonction duquel leur sont attribués un logement et un salaire. Afin de provoquer une émulation positive, les profils sont publics.
À Parnasse, Paris devenu hyper-mégalopole, les familles sont classées dans sept arrondissements (Alpha, Bêta, Gamma, Delta, Epsilon, Zêta, Êta : Alpha correspondant au centre-ville et Êta à l’extrême périphérie).
L’histoire commence cinquante ans plus tard.
Synopsis
Tome 1
Ambre garde en elle sa rancœur contre Aurore ou la partage avec Charles, son père. Son frère jumeau, Milton, est parfaitement intégré, populaire au lycée et dépendant du réseau social.
Tout bascule le jour où Jade, la cadette atteinte d’une maladie incurable, échoue aux évaluations trimestrielles. Dans un monde où l’on promeut « un esprit sain dans un corps sain », la maladie est un sujet tabou. Le classement Aurore fait loi : l’enfant doit rejoindre l’IRA (Institut de Redressement Académique), d’où personne ne sort jamais. Les convictions de Joanne, la mère, jusqu’alors fière de contribuer au rayonnement du réseau, s’effondrent.
Deux jours après la promulgation des résultats, on ne parle que de Charles, Joanne et Jade Delauris, mystérieusement disparus d’Aurore. Ambre et Milton tentent en vain de fuir le lycée pour découvrir la vérité. La police du réseau vient les interroger.
Pendant ce temps, des rumeurs pullulent afin d’expliquer cet événement suspect.
Le vendredi soir, accompagnés de Natanael, Anastasia, Tao et Iulia, les jumeaux se précipitent chez eux : la maison a été fouillée, nulle trace de leur famille. Ils se sentent abandonnés jusqu’à ce que, dans l’atelier secret de Charles, ils découvrent un message que leur ont adressé leurs parents. Ils apprennent que leur père est à l’origine d’une société secrète regroupant des réfractaires à Aurore. Ils se sont enfuis pour sauver Jade ou, à défaut, lui accorder une mort décente. Ils donneront des nouvelles par le biais d’Edwin Raimbaud, professeur de latin et ami de Charles, qui veillera sur eux. Le message s’achève sur un propos énigmatique de Joanne intimant à sa fille d’ouvrir son esprit.
Abattus par la nouvelle, les jumeaux ne savent que faire : suivre les conseils de leurs parents et rester en sécurité au lycée ou partir à leur recherche, au péril de leur vie ? Le choix est vite fait. Leurs camarades ou amis, affectés à divers degrés par l’inégalité du réseau, décident de les aider. Ils scellent une alliance et vont devoir apprendre à se faire confiance.
Les derniers mots de sa mère taraudent Ambre. De lointains souvenirs d’enfance lui reviennent : ses parents lui imposaient des exercices destinés à fermer son esprit d’une part, à améliorer sa connexion à Aurore d’autre part.
De retour au lycée, la résistance s’organise tandis que les jumeaux font l’objet d’une surveillance accrue.
Afin de respecter la volonté mystérieuse de Joanne et aider Ambre à ouvrir son esprit, Edwin ouvre un club d’imaginarium. Cette initiative séduit élèves et adultes. C’est un sport virtuel qui permet d’attaquer un adversaire à l’aide de l’imagination : toutes les pensées des joueurs sont matérialisées dans la sphère virtuelle où ils s’opposent. Immédiatement, Ambre fait preuve de facultés étonnantes.
Quelques jours plus tard, Edwin apprend aux jumeaux que Jade est décédée et que leur parents fomentent la résistance à l’extérieur de Parnasse.
Folle de rage et de chagrin, détruire Aurore devient une obsession pour Ambre. Aveuglée par l’esprit de vengeance, elle commet un impair qui menace la sécurité du groupe en faisant bugger le décor virtuel du lycée. Sous le choc, elle comprend qu’elle a ouvert son esprit. Aidée par Natanael, son confident, elle fait le deuil de sa sœur et se ressaisit tant bien que mal tandis que Kalil Oraura s’interroge sur les capacités de la jeune fille.
Les adolescents et Edwin redoublent d’ingéniosité et créent un réseau social réel, Crépuscule, sous couvert d’une association bénévole en faveur de la lecture. Ils peuvent circuler dans Parnasse sans éveiller l’attention. C’est ainsi qu’ils rencontrent James Holden en Zêta : jeune malfrat, redoutable allié. Au cours de cette même escapade, ils font une découverte incroyable : Ambre n’a pas de puce ! Tous sont abasourdis : cela semble impossible puisqu’elle est connectée au réseau. La jeune fille ne sait plus qui elle est.
Ils sont sans nouvelle de Joanne et Charles, ce qui suscite l’inquiétude.
Un mois s’est écoulé depuis leur disparition. Pour mettre fin aux rumeurs, Kalil Oraura diffuse un message : Charles, Joanne et Jade Delauris ont été retrouvés morts à l’extérieur de Parnasse.
Les jumeaux sont dévastés. Assaillie par l’émotion, Ambre ne se contrôle plus et fait exploser tous les objets qui l’entourent. Il faudra toute la force et l’amitié de ses amis pour ne pas la perdre. Ils sont dorénavant sa nouvelle famille.
Pendant que la jeune fille apprend à surmonter la mort de ses parents et à maîtriser ses pensées, puissance dévastatrice, Natanael devient un acteur clé de la lutte. Son objectif est d’infiltrer le cœur parnassien d’Aurore afin de générer un gigantesque bug grâce aux facultés, encore inexpliquées, de son amie.
La mission est préparée minutieusement mais le jour J, rien ne se passe comme prévu. Milton, Iulia et Natanael sont arrêtés. Pour permettre à Ambre de s’enfuir, Tao se sacrifie. Elle se retrouve face à Kalil Oraura qui lui avoue que leur attaque est vaine puisque le conseil présidentiel d’Europe est tout-puissant, a mainmise sur Aurore. Il lui révèle la vérité sur son identité : si elle n’a pas de puce, c’est qu’elle est une expérimentation scientifique contre les rejets. Cependant, elle est un échec : en grandissant, elle n’a fait preuve d’aucune compétence particulière. Elle répond par une démonstration de ses talents qui génère un gigantesque bug, et profite de cet instant pour s’enfuir.
Ambre retrouve Holden, Edwin et Anastasia. Ils quittent la ville en jurant de revenir sauver leurs amis. Le conseil présidentiel d’Europe impliqué, ils prennent conscience de l’ampleur de la tâche.
Bientôt, le réseau tout puissant réplique et impose une mise à jour : désormais, les pensées des habitants seront contrôlées.
Tome 2
Les défenseurs de la liberté sortent de leur léthargie, la colère gronde. Malheureusement, le réseau est puissant. Est venu le temps de la répression : quiconque ose s’élever contre Aurore est menacé, torturé ou tué. Le contrôle des pensées est imparable.
Kalil Oraura annonce que si Ambre veut retrouver ses proches, elle doit se rendre. Celle-ce fuit la surveillance de ses amis et se donne en monnaie d’échange. Milton et Iulia sont libérés mais méconnaissables. Le créateur garde Natanael, son petit-fils, à ses côtés.
Kalil cherche à exploiter les facultés d’Ambre. Il lui fait goûter au pouvoir et découvrir les hautes sphères politiques dans le but de la gagner à sa cause. Cependant, le gouvernement est dans une situation délicate : de plus en plus de personnes rejettent la puce, comme Jade. Craignant une épidémie, l’étude d’Ambre s’intensifie. Grâce aux résultats sont créés dix agents, les Penseurs, qui disposent des mêmes capacités qu’elle.
Après plusieurs semaines, Natanael parvient à délivrer celle qu’il aime. Ambre et ses amis sont déclarés ennemis publics, une récompense est accordée à quiconque livrerait des informations les concernant. S’en suit une traque infernale dans les bas-fonds de Parnasse puis dans tout le pays. À terme, ils retrouvent leurs amis ainsi que Charles et Joanne, en vie et à la tête d’un vaste groupe de résistants européens qui a repris le nom Crépuscule.
Le roman s’achève sur Milton et Iulia qui, sortis de leur prison mentale, révèlent que Natanael est un traître.
Tome 3
À Parnasse et dans toute l’Europe, la maladie a pris des proportions telles qu’un souffle de panique se répand de manière incontrôlable.
Concernant Natanael, après le déni vient la colère : Ambre manipule celui qu’elle aimait pour découvrir la vérité et le rejette.
La société sort de sa passivité : il était facile de ne pas avoir à faire de choix, de se laisser dicter son avenir et ses conditions de vie par une entité virtuelle. Mais anéantir Aurore est inconcevable car les modes de vie et l’économie reposent dessus. La solution : renverser le conseil présidentiel pour rétablir la démocratie.
La répression s’accentue alors que les Penseurs ont repéré le groupe et multiplient les assauts, affaiblissant Ambre.
Malgré les nombreuses pertes, les résistants sont chaque jour plus nombreux.
Les membres de Crépuscule vont en Suisse où siège le conseil présidentiel d’Europe. On retrouve Natanael : celui-ci avoue avoir agi pour les protéger. Kalil Oraura aurait eu le pouvoir de les anéantir depuis longtemps s’il n’avait pas joué l’agent double. Il regagne la confiance du groupe.
Enfin, lors d’une mission suicide, ils atteignent l’objectif et libèrent Europe du joug d’Aurore. Cependant, Ambre sombre dans un profond coma. On instaure un gouvernement provisoire. Rien ne sera plus comme avant.
La trilogie se clôt sur l’organisation d’élections puis sur Ambre qui, des jours plus tard, ouvre les yeux.
Bible des personnages du tome 1 :
Ambre Delauris 17 ans (narratrice)
Caractéristiques : Au début de l’histoire, elle manque de confiance en elle, préfère la solitude ou la présence de Natanael. Elle n’est d’ailleurs pas insensible au charme exotique de celui-ci.
Les préoccupations des jeunes de son âge ne l’intéressent pas, notamment le réseau Aurore. Elle adore le latin, écrire et surtout lire, au point de parcourir de longues distances pour dénicher des livres, objets devenus désuets. Excellente élève, Ambre ne se sent chez elle qu’à l’école. Si elle n’a pas de compétences particulières en sport physique, elle est douée en imaginarium : un sport virtuel qui oppose l’imagination des participants.
Indépendante, elle veut tout maîtriser seule et est déstabilisée dès qu’une situation lui échappe. Très maternante envers sa sœur, la voir dépérir la bouleverse.
Au deuxième tiers du roman, elle apprend avec stupeur qu’elle n’a pas de puce, ce qui est inconcevable. À la volonté d’anéantir Aurore s’ajoute une quête d’identité.
Forces : déterminée, courageuse, intelligence, a de la répartie, lucide, mature.
Faiblesses : introvertie, indépendante, un brin orgueilleuse, méfiante, sensible.
Milton Delauris 17 ans
Caractéristiques : Frère jumeau d’Ambre. Ils ont les mêmes yeux verts mais leur ressemblance s’arrête ici. Alors qu’ils étaient fusionnels enfants, il s’est éloigné à l’adolescence.
Excellent sportif, populaire, il a beaucoup de succès auprès de la gente féminine. Milton s’adonnait régulièrement à la poésie lorsqu’il était plus jeune. Désormais, il a honte de cette passion qu’il dissimule.
Ce que lui réserve la fin du premier tome va le métamorphoser.
Forces : sportif, loyal, courageux.
Faiblesses : moqueur, désinvolte, fier.
Joanne Delauris 43 ans
Caractéristiques : Mère des jumeaux et de Jade, issue d’une famille aisée. Ambitieuse, elle a gravi les échelons au sein de la société Aurore. Elle est en bons termes avec Kalil Oraura.
Tout bascule lorsque sa plus jeune fille est contrainte de rejoindre l’Institut de Redressement Académique (IRA). Dès lors, ses convictions changent : cette femme stricte va tout faire pour protéger les siens.
Forces : aimante, ambitieuse, élégante.
Faiblesses : carriériste, froide.
Charles Delauris 44 ans
Caractéristiques : Père des jumeaux et de Jade, issu d’une famille d’artistes. Il collectionne les objets anciens (aspirateur, ordinateur, DVD, dé à coudre,…). Il est directeur du musée consacré au réseau.
Derrière cette apparence lisse se cache un fervent défenseur de la liberté, Charles planifie des réunions secrètes afin d’organiser la résistance. Sa réticence face au réseau engendre de nombreuses crises avec son épouse.
Forces : aimant, dévoué, déterminé.
Faiblesses : il voue une haine aveugle à l’égard de Kalil Oraura et du réseau Aurore.
Jade Delauris 8 ans
Caractéristiques : Jade était une petite fille épanouie, vive et souriante. Tout a changé deux mois avant le début du roman : elle est tombée malade. Les spécialistes se sont succédés à son chevet pour trouver un remède : en vain. Son père et Edwin sont persuadés que son organisme rejette la puce neuronale qui connecte chaque individu au réseau. Elle échoue aux examens et est contrainte d’aller à l’IRA. C’est le point de départ de la révolte.
Forces : aimante, pureté, innocence.
Faiblesses : affaiblie par une maladie mystérieuse et incurable.
Natanael Oraura 17 ans
Caractéristiques : Petit-fils du créateur du réseau qui l’élève froidement, par devoir, suite au décès de ses parents. Depuis son enfance, Natanael fait face à la pression familiale et aux gens intéressés. Il a rencontré Ambre en cours de latin et s’est vite senti proche de cette fille solitaire à l’esprit aussi vif que le sien. Très amoureux d’Ambre, il est réticent à l’avouer, de peur de gâcher l’amitié solide qui les lie.
Petit à petit, Natanael va développer une haine farouche à l’égard du réseau et de son grand-père.
La fin du second tome apportera une révélation des plus inattendues.
Forces : raisonnable, généreux, intelligent.
Faiblesses : méfiant, distant.
Iulia Gregoriu 16 ans
Caractéristiques : Iulia a sept frères et sœurs. Les week-ends, cette jeune fille très coquette tient la librairie de sa mère, c’est ainsi qu’elle a fait la connaissance d’Ambre, qu’elle considère comme une sœur.
Forces : pétillante, extravertie, loyale, honnête.
Faiblesses : naïve, étourdie.
James Holden 20 ans
Caractéristiques : James est introduit au deuxième tiers du roman. Il dirige un trafic de marchandises illicites et entretient une apparence de bad-boy qui ne trompe aucun de ses amis. Il a de nombreuses conquêtes féminines. C’est un fervent défenseur de la liberté et de l’égalité.
Il surnomme Ambre « précieuse ». Tous deux ont de nombreuses joutes verbales.
Forces : courageux, attachant, rusé.
Faiblesses : désinvolte, arrogant, manipulateur.
Anastasia Kovarski 17 ans
Caractéristiques : Petite-amie de Milton. Ses parents, diplomates russes, exercent une forte pression sur elle pour qu’elle atteigne l’excellence (ivale d’Ambre et Natanael). C’est une virtuose du violoncelle.
Forces : réfléchie, calme, studieuse.
Faiblesses : jalouse, se comporte comme une peste.
Tao Williams 17 ans
Caractéristiques : Meilleur ami de Milton. Les Williams ont adopté Tao, né en Chine, dans le seul but d’obtenir une promotion sociale. Il a été élevé sans amour et reste la plus souvent à l’école les week-ends.
À la fin du premier tome, Tao se sacrifie pour défendre ses idées et protéger Ambre.
Forces : drôle, courageux, indépendant, loyal.
Faiblesses : impulsif, provocateur, désinvolte.
Edwin Raimbaud 39 ans
Caractéristiques : Professeur de latin et ami d’enfance de Charles, il appartient à sa société secrète.
Son épouse est décédée du même mal que Jade, deux ans auparavant. Depuis, il passe beaucoup de temps chez les Delauris. À leur départ, Charles et Joanne confient les jumeaux à sa protection.
Forces : déterminé, protecteur.
Faiblesse : impatient.
Kalil Oraura 73 ans
Caractéristiques : Grand-père et tuteur légal de Natanael. Il a créé Aurore à l’âge de 22 ans. Il mène d’une main de maître la société et l’État de France dont il est le gouverneur depuis quarante ans. Il apprécie Joanne Delauris pour son ambition et son investissement au sein de la société.
Intégré aux plus hautes sphères politiques, reconnu dans le monde comme un génie, première fortune mondiale : rien ne semble pouvoir l’arrêter. Et pourtant, à la fin du premier tome, Ambre découvre une faille.
Forces : ambitieux, impitoyable, manipulateur, craint, maîtrise parfaitement ses émotions, inflexible.
Faiblesses : trop sûr de sa puissance, carriériste, orgueilleux.
Tous vivent en Alpha sauf Edwin Raimbaud (Bêta), Iulia Gregoriu (Delta) et James Holden (Zêta).