autoroute A666

hectorvugo

Episode un

Je pars, prends soin de l'opéra de l'avenue des lilas, dis leur que cette fois je pars

N P

Partir c'est mourir un peu. Quelle bêtise !
Je n'ai pas l'impression de mourir en faisant ma valise. Quoiqu'en voyant son contenu, l'aspect bigarré de mes vêtements, je manque de trépasser. Qu'importe ma femme y jettera un œil tantôt et prendra les choses en main.

Elle finira ma valise en pestant sur mon manque de goûts. Je lui répondrai que mes carences en la matière sont multiples et variées. Pour preuve je l'ai épousée CQFD.

C’est ce qui s'est passe à un détail près, je n'aurais pas dû lui adresser ce mot d'esprit. Si vous aviez vu sa tête.

J'ai fini ma valise seul pendant qu'elle s'est occupée de la sienne. Et vous savez quoi ?
Nous sommes en froid encore ce matin.

Nous nous sommes évités, esquivés avec le soin particulier des diplomates le soir des grandes négociations à l'ONU, toujours avec le souci de préserver les apparences. Les voisins sont si curieux. Surtout ce néo retraité de la SNCF

- c'est l'heure du grand départ alors
- on ne peut rien vous cacher
- moi à votre place j'utiliserai un coffre de toit, c'est si pratique
- je n'en doute pas monsieur Dumont mais contrairement à vous je n'ai pas votre vista et votre sens pratique.

Le voilà qu'il tourne les talons sans me souhaiter bon voyage. Quelle susceptibilité.

À sa décharge j'ai oublié de vous préciser que le père Dumont a endommagé son premier coffre de toit, un problème de hauteur avec la porte de son garage. Mon ironie tuera mes relations de voisinage.

Élise et moi montons dans la voiture.

-Dumont nous fait la tête. Qu'est ce que tu lui as encore dit ?
- on n'a parlé coffre de toit et j'ai vanté son sens pratique
- en ricanant : tu n'en manques pas une mon chéri
- tiens t'as fini de bouder
- moi je ne boude jamais, tu sais bien

- Tu as fermé la maison à clé ?

- Oui j’ai même pensé aux volets et au gaz
- Tu t’améliores avec l’âge ma chérie

- Pas toi


Élise m'embrasse clôturant notre n ieme scènes de ménage.

Elle ouvre son sac à main, en sors un cd mp3. Un frisson me parcourt l'échine. Elle met le laser dans le lecteur

La chanteuse braille : je m'appelle Michèle je suis née en Provence ou j'ai laissé mes souvenirs.,

J'ai toujours adoré les chansons à texte.

Je mets le contact, le moteur de la voiture grogne, c’est le début du voyage.

La route s'ouvre à nous large, étendue. On en viendrait presque à tutoyer ce sentiment de liberté.

La réalité nous rattrape avec ses feux rouges et ses limitations de vitesse, la nationale, ses villages traversés. On s'y arrêtera dans l'un d'entre eux pour faire une halte, un passage obligé, un colis à prendre, un colis bavard, un colis à deux bras et deux jambes : mamie Gisèle ma belle mère.

Il fut un temps ou j'en avais peur. Le vendredi soir je cherchais Élise chez ses parents. Rien qu'à l'idée d'affronter sa mère, son regard inquisiteur posant la double question implicite : vous me la ramenez quand et dans quel état, je tremblais. Gisèle avait une haute opinion de la notion de propriété. Elle appliquait ce précepte aux choses et aux êtres.

À son mari tout d'abord, à sa fille ensuite. Le pauvre homme avait baissé pavillon depuis longtemps. Goûtant très peu les conflits, il s'était réfugié à l'étage acceptant rarement les visites au point de se faire passer pour mort, les voisins ne le croyaient plus de ce monde. J'avais eu vent de son existence par hasard le jour où j'avais ouvert la porte de sa chambre pensant rejoindre Elise dans la sienne. Quelle erreur n'avais je pas commise là ! Je dus prêter le serment du silence sous peine de rupture avec ma future épouse.

Gisèle aima ma discrétion, elle en fut agréablement surprise. D'ennemi je devins allié mais un allié sous surveillance. Tant que je n'officialiserais pas ma liaison avec Elise la mère m'aurait à l'œil jusqu'au jour du mariage.  Après elle relâcherait sa vigilance.

.

 En ce jour particulier, acte un des vacances, la joie n’est pas de mise. Je suis tendu, j’ai la trouille. Je sais que mon cœur et mon estomac seront tout retournés à la vue de ce pavillon à deux pas de la nationale. Il n’a pas changé depuis mon premier passage, le même crépi blanc aux murs, les mêmes fenêtres étroites, sauf celle de la cuisine d’où je verrai le visage de Gisèle. Elle nous y attend déjà, une tasse de café de la main qu’elle déglutit  en regardant la route. C’est le même cérémonial.

La chanteuse provençale braille encore dans l’autoradio : emmène moi danser ce soirrr. !!!!! J’emprunte un chemin sans gps que je connais par cœur. On approche de la première étape.

.

On quitte la nationale, on rentre dans le village, les incontournables mairie et église, puis à deux rues de là, un groupe de pavillons dont un plus fleuri. A peine ma voiture garée, je vois le visage de mamie Gisèle à travers la fameuse fenêtre de la cuisine. Je la reconnais à peine. Quelle maigreur !

Elle sort. Elise la rejoint. Elles mettent 10 minutes à descendre l’escalier. Ma moyenne va en prendre un coup.

Je serre les dents. Elles approchent maintenant. Soyons diplomates pour quelques heures.

Mamie Gisèle nage dans une robe à fleurs bleues, aucune forme n’en sort. Elle s’installe à l’arrière du véhicule à la vitesse d’un escargot. Le temps qu’elle rentre sa jambe droite, Elise a posé sa valise dans le coffre puis vérifié deux fois dans son sac à main si les clés de la maison s’y trouvent.

Encore 3 minutes pour que la deuxième jambe rejoignent la première. La belle mère me dit bonjour, je la salue de la main droite avec un sourire très faudérche. Je remets en marche le moteur.

On retraverse le village, l’église, la mairie. Le panneau barré de rouge s’approche. Un virage, une ligne droite de 200 mètres et au loin l’autoroute A666.

Le péage, un ralentissement comme un autre, le calme. La voix de la belle mère brise l’harmonie : «  Mon dieu, mon seau et mes couches je les ai oubliées à la maison ! »

Elise la tranquillise : tu en as à la ferme maman rassure toi

J’augmente le son de l’autoradio : François Valéry a pris le relais de Michèle Torr. Il  martèle : Elle danse Marie, elle danse, elle adore quand ça balance. Ca rime riche.

Gisèle aime le blondinet d’Oran et ne s’en cache pas. Elle reprend la mélodie et la fredonne. C’est son coté rock and roll., sens de la mesure, précision des paroles. Si l’on ferme les yeux, si l’on se réfère à sa voix seule, rien n’indique qu’elle décline. Sa fin est proche, la vie quitte son corps tel un goutte à goutte comme la fuite incurable d’un robinet d’eau qui vous tape sur les nerfs.

Excepté  la lenteur de ses gestes : elle a mis une éternité pour chausser ses lunettes, elle n’a perdu sa rapidité d’esprit et son mordant.

Ah si elle avait su donné la place au silence, je l’aurais aimée ! Les vieux ont une capacité faire revivre leurs souvenirs. Ils en sont si heureux qu’ils reviennent dessus à la moindre occasion. Peu importe que vous les ayez déjà entendus. Nous doublons un bus de touristes, Gisèle le regarde avec émotion. Et là je sais que j’y ai droit. Je vais revivre par procuration son voyage de noces à Milan. Gisèle prend sa respiration, elle demande à  Elise de baisser le son de l’autoradio.« Ce voyage en Italie, nous n’avions les moyens de nous payer l’avion. Nous sommes partis en car.. ». Pourquoi donc le beau père avait choisi la route ? La belle mère a raison. À l’époque il ne roulait pas encore sur l’or. On dirait le début d’un mauvais roman façon Zola. « C’était la fin de la guerre.. ». Je déteste les guimauves historiques, les longueurs, les digressions, toujours les mêmes. Et cela ne rate pas : Elle bifurque sur la robe blanche celle qu’elle portait le jour de ce voyage, elle ressemblait  à s’y méprendre à sa robe de mariée. Je regarde Elise et je la supplie d’augmenter le son de l’autoradio. Elle s’exécute. Ouf !  : Putain d’envie de vivre ! y pas à dire les paroles de François Valéry, elles vous prennent aux tripes.

Gisèle se tait c’est gagné. Elise se tourne vers sa mère et s’assure que tout va bien, un signe de tête le confirme.

Notre vitesse est constante, je caresse l’espoir d’arriver avant la nuit. Je rêve d’un coucher de soleil en buvant un café sur mon banc.

Par vengeance je voudrais en glisser un mot à Gisèle, lui dire que ce banc c’est le nirvana. De là j’ai une vue sur la vigne du voisin et en arrière plan sur le mont Ventoux. Le pire c’est qu’elle en serait ravie et trouverait le moyen de surenchérir sur le chien assis de sa ferme d’où l’on voit un champ d’oliviers. (Oui nos deux lieux de villégiatures se touchent presque j’en viens à regretter l’achat de cette batiste si proche de la ferme de la belle famille. Je l’ai achetée pour faire plaisir à Elise).

Alors je ne dis rien à mamie Gisèle, on s’observe comme des boxeurs, un œil sur la route, l’autre sur l’ennemi.

Et pourtant je le connais bien ce chien assis, j’y ai vécu les plus beaux petits matins de ma vie. Combien d’aurores aperçues en entendant le souffle reposant d’Elise ? 5, 6 peut être.  C’était avant que je lui demandasse sa main. Mais cela je doute que Gisèle le sache un jour. Cette semaine à la ferme était un plan clandestin, un trip d’étudiants amoureux.

Vous me direz il y a prescription. Je ne veux pas raviver la machine à souvenir, un rien suffit pour la réactiver.

J’avale la route, je me fiche des arrêts. Elise vient de changer de CD. Elle mise sur Julio Iglésias. «  Ye n’ai pas changé !!! ». Le chrooneur calme l’ambiance. Elise s’endort. Gisèle sort son portable. Elle pianote dessus frénétiquement. Mon dieu elle envoie un sms !

-          vous savez vous servir de ça mamie Gisèle ?

-          et oui mon petit Thierry

-          Je n’aurais jamais cru

-          De toute façon question croyance vous êtes nul

Bah elle m’envoie un de ses sourires ironiques. Je déteste ces sourires là. Si elle espère que l’on devienne complice, elle rêve !

Son téléphone sonne. On répond à son texto. C’est de mieux en mieux. Elle le lit. Elle sourit encore, elle a l’air heureuse.

-          elle me demande : mon petit Thierry vous pouvez augmenter le son ?

-          bien entendu

Julio fait vibrer les vitres. Mamie Giséle s’endort comme un bébé.

L’autoroute A666 cultive sa monotonie. Elle est plate comme une pré pubère, ignorant les virages, traversant les obstacles naturels avec ses ponts aux longues jambes. On comprend mieux son prix quand au péage une hôtesse vous crache le tarif. Inutile de prétendre être pressé, de vouloir utiliser ses passages « abonnés » qu’ont les autres réseaux, l’autoroute A666 n’en a pas. Vous devez faire la queue à l’ancienne.

A666 le bonheur est sur la route et autour de vous. Le slogan nous le rappelle. On le lit aux alentours de la gare de péages.

Le bonheur est autour de vous. Je ris. Je sais que le mien est ailleurs. Et pas dans cette voiture. Julio Iglésias continue son  travail de sape. Gisèle et Elise ronflent. J’ai presque envie de le remercier. Une seule chose m’en empêche : sa voix.

Moi j’ai un faible pour les mâles les vrais, le genre Bruce Springsteen. Alors vous comprendrez que la guimauve ibérique j’ai du mal à m’y faire. Déjà que je supporte les goûts de ma femme.

On avance lentement vers la caisse et je prépare la carte bleue. J’ai horreur d’être pris au dépourvu. L’anticipation est source de tranquillité, on a la folle impression de contrôler l’avenir, d’en savoir son contenu. J’ai baissé volontairement le son, Julio est en sourdine. J’ouvre la fenêtre, éteints  un instant la climatisation. A droite comme à gauche je suis entouré de monospaces. On entend des enfants geindre et pleurer, les joies de la transhumance en famille.

J’y ai échappé par choix, l’idée de voir un gamin à l’arrière de mon véhicule, un moutard fac similé de ma bobine est une chose insupportable. Me voir dans la glace tous les matins me suffit..

Elise voulait avoir des enfants. Je fis tout pour que ce projet capote. Je simulai l’impuissance, puis le désir revenu je prétextai une irritation du prépuce rendant impossible les rapports non protégés. Enfin quand la pilule du lendemain vit le jour, j’acceptai de me lancer dans le grand bain.

Nous faisions l’amour, puis au petit matin je profitai du sommeil d’Elise pour introduire dans son thé que je préparai amoureusement, la dite pilule.

Ainsi Nous n’aurions pas d’enfants.

Aujourd’hui elle arrive à la quarantaine et les solutions désespérées lui traversent l’esprit. Pourquoi pas se faire opérer, l’insémination artificielle c’est une idée ? Vous me voyez donner une fiole de sperme en sortant des toilettes après une lecture assidue de « playboy » ? Non. A supposé que je me plis à l’exercice, je me vois mal me mettre en cheville avec un chirurgien véreux lui demandant de ligaturer les trompes d’Elise par erreur au lieu de lui administrer ma sainte semence. Ce serait la solution ultime et je m’y refuse. J’essaie de l’amener vers l’adoption, entre le temps pour obtenir l’agrément et celui pour recueillir un enfant, beaucoup s’épuisent et abandonnent.

.

La voiture passe sous le haut vent enfin. Je tends ma carte à une étudiante. Plus je la regarde, plus j’ai envie de reprendre mes études.

J’ai payé, la barrière se lève. L’ombre disparaît, la vitesse attise un vent chaud. J’actionne la climatisation, j’augmente le son. Julio revient : « c’est ma vie des milliers d’instants fragiles qui s’envolent et s’éparpillent aux jardins des souvenirs ».

Mamie Gisèle bouge légèrement sa tête, une larme coule sur sa joue. La poésie à 2 euros a encore de beaux jours devant elle.

La matinée s’achève. J’ai le sentiment d’avoir perdu mon temps. Pourtant le trafique est fluide, la jauge d’essence baisse modérément. La ligne est toujours aussi droite et n’en finit pas de vouloir toucher l’horizon. C’est assommant.

Julio en termine avec son best of : «  il est tape sur des bambous et c’est numéro un ». Il me tape sur les nerfs. Vivement que je les emmerde avec Bruce.

Midi sonne, le portable de la belle mère aussi. Un deuxième texto. Elle le parcourt sans aucune réaction. Elise se réveille.

-          Gisèle piaille : J’ai une petite faim Thierry, vous savez 

-           Parfait Cela tombe bien, vous voyez le panneau là bas.

-          Le bleue c’est ça ?

-          Oui et vous me dites que votre vue baisse mamie Gisèle. Bien Je fais le plein on mange un morceau à la cafétéria

France Info succède à Julio. On annonce une hausse de l’essence, le gasoil devient hors de prix. J’envie les adeptes du covoiturage, je tente un commentaire, une suggestion explicite, l’espoir d’un financement  futur  à mon plein d’essence. Mamie Gisèle n’a rien entendu. Elle a la surdité sélective des pingres. Le panneau de la station indique 300 mètres.

J’emprunte la bretelle de sortie, un rond point avec une sculpture moderne généreusement financée par le conseil général.

Je fais le plein. Elise part avec sa mère à la cafétéria.

Je les rejoins. Elles ont déjà commencé leur repas, chacune malmène des carottes râpées, lorgnant avec gourmandise sur leur plat de lasagnes fumantes.

Elles foncent, avalent tout rond. J’ai l’impression d’avoir en face de moi, deux labradors femelles liquidant leur gamelle.

Nous n’évoluons pas dans le même espace temps. Elise finit ses lasagnes quand je mâche ma dernière fourchette de betteraves. Quid de Gisèle ? Elle emprunte le même tempo que sa fille puis soudain, s’arrête net. Elle fixe la table en face de nous. Un biker en cuir d’environ 75 ans savoure un steak frites. Elle semble sous le charme. L’homme lui lance un clin d’œil, elle rougit.

C’est attendrissant.

Elise met un sucre dans son café, Je mélange un coulis de framboise dans mon fromage blanc. Je suis toujours en retard d’un métro. Gisèle a refusé de prendre un thé. Son portable sonne, troisième texto, rapide lecture, réaction épidermique. Elle est encore plus rouge que tout à l’heure.

Elle se lève, va en direction des toilettes.

Elise touille son café. Elle souffle, me fusille du regard. Elle m’attend

-          Tu es toujours aussi long mon chéri, grouille mon café va refroidir

-          Tu permets que je prenne mon temps

-          T’es désespérant mon amour, la prochaine fois prends une louche pour manger ton fromage blanc

-          Ce n’est pas de ma faute si la cuillère est petite

-          C’est bien un argument d’homme ! La cuillère petite.

-          Elle avale son café d’un trait. Donne moi ta carte bleue je vais payer

Elle part à la caisse. J’engloutis mon fromage blanc. Et nous voilà dans le hall de la cafétéria.

-Tu prends le volant ma chérie, je veux faire la sieste

- ok donne-moi les clés

Elise démarre, emprunte un autre rond point vierge de sculpture, le budget du conseil général est en baisse.

La bretelle d’accélération se rétrécit, on entre sur l’autoroute. Par acquis de conscience je demande si tout le monde est là.

Elise pile et crie : « merde on a oublié maman ! ».

Elle fait demi tour, prend l’A666 en sens inverse. Par chance on ne croise personne.

-          t’es complètement folle, tu veux nous tuer

-          Ta gueule. Je fais ça pour maman

-          Tes points sur ton permis, tu y as pensé

-          Non et je m’en fous. Et puis qu’est ce que tu racontes ! il n’y a pas un flic à la ronde

-          Tu as réponse à tout

-          Oui je suis une femme pauvre con !

On croit rêver, elle passe le rond point tout aussi à l’ envers. Elle roule à une vitesse folle. Elle se gare au frein à mains.

La voiture est en épis et prend deux places de stationnement. Elle entre dans la cafétéria, interroge le caissier.

Je me bats avec la ceinture de sécurité. Elle est coincée. Je la vois crier sur le pauvre homme. Je m’extrais de la voiture. J’entre dans la boutique.

-          Comment ça elle est partie avec un voleur

-          Oui parfaitement il a piqué trois tobleronnes et des fraises haribo

-          Sans compter que dans les toilettes il m’a détruit le distributeur de préservatifs

-          alors Elise qu’est ce qui se passe ?

-          Maman est partie avec un homme sur une moto. Un vieux de 75 ans tout en cuir

-          Quoi le vieux qui mangeait son steack frites

-          Tu le connais ?

-          A la cafétéria la table face à nous tu vois de qui je veux parler

-          Ce n’est pas possible

-          Si Elise, mamie Gisèle est partie avec un vieux biker. Elle nous a  fait une fugue.

-          Je vous préviens messieurs dame, j’appelle la police

-          Non attendez un peu. On vous les ramené avec vos bonbons et vos préservatifs. C’est une question d’honneur. Tenez voici ma carte, mon portable est dessus.

Vue en contreplongée de l’autoroute, une harley dévore l’asphalte. Une vieille femme serre un homme tout de noir vêtu.

-          Maurice depuis que je sais lire et envoyer des sms ma vie a changé

-          Ce n’est qu’un début ma puce, tu dois apprendre enfin à vivre

C’est si grisant quand on vous gueule aux oreilles et que vous entendez tout. A grande vitesse la moto s’éloigne.

SYNOPSIS

Episode un

Elise et Thierry partent en vacances. Direction le sud, Avignon. Mamie Gisèle, la mère d’Elise les accompagne. Ils la déposeront dans sa bastide. Durant la pause de midi, c’est le drame. Le couple repart sans mamie Gisèle. Ils reviennent rapidement sur leur pas et découvrent qu’elle est partie avec Maurice un biker de 75 ans. Gisèle a fait une fugue..Une course poursuite commence.

Episode deux

Nos bonnie and Clyde septuagénaires après un passage express dans une maison de retraite s’arrêtent chez André, un pianiste, veuf depuis peu. Il drague sa voisine en jouant du Chopin la fenêtre ouverte. Maurice l’a prévenu de son arrivée par ce message : c’est le grand jour mon vieux !

Episode trois

Un homme et une femme d’environ 75 ans sont à l’origine d’une fugue générale dans une maison de retraite près  d’Avignon. On en parle à la radio. Elise et Thierry s’y rendent. Le signalement des instigateurs ressemblent à celui de Maurice et Gisèle. Ils ont ouvert en grand les portes de la maison de retraite et la moitié des résidants est parti.

Episode quatre

La police a posé des barrages dans la région.  On recherche un biker et sa muse. Nos deux tourtereaux foncent vers la banlieue d’Avignon ou un bassiste de 76 ans coule des jours heureux dans une maison de campagne. Maurice le serre dans ses bras et lui dit : «  c’est le grand jour mon vieux.

Episode cinq

Elise et Thierry piétinent. Ils ont perdu la trace des deux fuyards. Ils s’arrêtent dans un troquet boire un café.. Ils y rencontrent deux policiers qui recherchent eux aussi Maurice et Gisèle. Et dire que c’est une fugue.

Episode six

A deux cent mètres de la bastide de Gisèle vivent dans une ferme des jumeaux musiciens, deux chauves rondouillards de 78 ans, l’un taquine la basse, l’autre est batteur. Maurice leur dit : « Les gars c’est le grand jour ».

Episode sept

Gisèle consulte sa page facebook sur son portable. La communauté s’agrandit encore. Des séniors lui disent qu’ils seront là à l’endroit prévu.

Episode huit

Elise et Thierry fouille la bastide de Gisèle sans résultat, il n’y a personne. Elise consulte l’ordinateur de sa mère. Elle tombe par hasard sur sa page facebook et n’en revient toujours pas. Sa mère est à la tête d’une communauté de fans.

Episode neuf

La  nouvelle se propage en début de soirée :  Les rolling Bones se reforment et invitent, leurs fans à les rejoindre au palais des papes ce soir même. La plupart des maisons de retraites se vident, les anciens ont tous achetés des billets.

Episode dix

Le concert va commencer. Un bassiste, deux jumeaux, un pianiste et un biker tous septuagénaires s’installent sur scène. Devant un par terre de vieilles et vieux en furies, ils jouent leur plus grand tube, dont une reprise de born in usa.  La police, Elise et Thierry retrouve Gisèle backstage. Il n’y a jamais eu fugue juste une sortie prévue de longue date pour concert pas comme les autres.

Signaler ce texte