Aux nuages

Frédéric Wyczisk

Impressions allongé au ciel d'été

Météores d'azur cotonneux

Au gré des isothermes, la vapeur d'eau

Se fige en blanc moutonneux

Le ciel se change un peu de nouve eau

Et ces masses éthérées diaphanes

S'amenuisent, s'effilochent en jeux

Sont-ce des âmes aux profils aérophanes ?

Qui se cherchent, qui se parlent un peu ?

Allongé dans l'herbe d'été, rêvasser

Se laissait aller, partir en songés

Reconnaître un motif, une forme, un personnage

Mais les désaccords furtifs se propagent

Les yeux patients guettent, visent, immobile, silence cieux

Bercé, perdu, effaré presque nauséeux

Attendre l'illusion, l'épiphanie du contour, du débord

A la frontière du blanc du bleu, jusqu'à l'évènement ciel accord

Après une courte sieste picnoleptique

Revenir à soi, digeste, énigmatique

Où les nuages s'en vont, disparaissent ?

Et qui s'amuse dans le ciel, quelle Déesse ?

Ô que ces formes éphémères sont belles, bellement étranges

Stratus, cirrus, cumulus, ombrelles, si c'étaient des anges ?

Ai-je rêvé ? Phénomènes céruléens, mirage

La douceur de la brise pousse la nue en nage

Et le calme du spectacle inouï, immense

Un peu plus loin, évanoui, recommence.

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