Babar est méchant.

L'enfant tient par une ficelle, un ballon gonflé à l'hélium qui le suit partout à la traîne. Il demande en criant à son père. « L'est où Babar ? L'où est Babar ? Son père de lui répondre : « A la casbah ! A la casbah, fils ! »

Aussitôt, des agents de sécurité encerclent le couple et l'entraîne, manu-militari-mitraillette à paillettes, dans une pièce pour être fouillé à corps et à cri de l'enfant qui veut son Babar. Les policiers épluchent longuement et suspicieusement les passeports et les billets, tout semble en règle. Le père explique que dans le brouhaha du hall, il y a eu méprise sur le sens du texte et qu'ils ne sont pas islamistes, ni musulmans, ni même chrétiens, c'est pour dire. Lui est athée et le petit, agnostique, c'est pour redire sans médire.

Ils peuvent ainsi embarquer directement, sans plus d'encombres, sans passer par le contrôle de douane, ni toucher les vingt mille euros du Monopaspoli, sur le Boeing qui explosera à l'atterrissage de l'aéroport JFK, tuant tous les passagers et l'équipage, ainsi qu'un peu d'amerloques proches sur le tarmac.

L'enquête démontrera que la charge explosive était dissimulée dans le ballon qui représentait un Babar Hilare.

Babar Akbar !