BAD CHAGATTE !
Laurent Fetis
Fiche signalétique : document classé secret défense.
Badia Chandernagor, 27 ans, est une jeune femme franco-marocaine au passé trouble. De taille moyenne, brune, cheveux courts, plutôt athlétique et tatouée. Un soleil noir sur l’épaule droite et une meute de louveteaux sur la face intérieure de sa cuisse gauche. Tatouages rappelant étrangement deux romans écrits par l’académicienne dont elle porte le nom…
Orpheline, mais dotée de ce patronyme, Badia a d’abord été élevée par Maria, tenancière d’un bistrot dans le 11éme, puis baladée de familles d’accueil en centre sociaux à la mort de cette dernière. Après des années d’errance, de raves et de galères, aussi bien en France qu’en Europe, Badia échoue dans un centre social en banlieue orléanaise, avec d’autres sans domicile fixes aussi violentes et incontrôlables qu’elle.
Elle finit par se faire remarquer par une quadragénaire énigmatique, froide comme une tombe, blonde peroxydée aux cheveux courts. Une dame qui dénote parmi les mendiantes et punkettes toxicomanes du centre social. Surnommée, Ilsa, par les autres pensionnaires, elle s’intéresse à Badia et la met au défi de corriger Rita Roblès, la caïd du centre.
Contre un paquet de cigarettes, Badia accepte le contrat et s’en va casser la grosse bouche de leur tyran quotidien. Ilsa applaudit et se révèle enfin, Colonel Tiphaine Joris, ancienne militaire se réclamant d’un organisme de renseignement chargée de recruter des agents de terrain exclusivement féminins. Elle a décelé en Badia un grand potentiel et lui propose de rejoindre les rangs du Bureau d’Intervention Féminin Lointain et Extrême. Egalement surnommé, le B.I.F.L.E.
Entre la perspective de mourir loin de chez elle dans une opération fantôme, anonyme et sans gloire et continuer à survivre grâce aux restaus du cœur et aux centres d’hébergement, Badia décide de rejoindre le B.I.F.L.E. Punkette jusqu’au bout de la crête, hardcore jusqu’à la mort, sa devise est celle de James Dean « Vivre vite, mourir jeune, faire un beau cadavre ».
Entraînée au close-combat et au tir par la Colonelle Joris, Badia a également appris à manier les explosifs et a perfectionné son art de la fauche. Pickpocket émérite, elle sait crocheter de nombreuses serrures et est également très douée quand il s’agit d’escalader un mur.
De façon à donner à ce pavé de violence brute un vernis policée, Tiphaine Joris a fait appel à Alyssa Xanadu, directrice d’une agence de relooking extrême pour coacher et modifier radicalement l’image, look et attitude de la punkette.
Après différents passages chez : un dentiste, un chirurgien esthétique, un nutritionniste, une artiste de pole-dance, un coiffeur haut de gamme, une actrice de X, un tailleur, un spécialiste en expression et une artiste de burlesque, Badia est devenue une superbe jeune femme apprêtée ayant assimilé les codes de la séduction contemporaine.
Dans son emballage ultra-féminin, la grenade incendiaire Badia Chandernagor est prête à être lancé sur le théâtre des opérations !
Synopsis : BAD CHAGATTE !
Pakbara, Thaïlande, Boris Dantzeck, agent de la DST, est poursuivi par des tueuses en moto et niquab. Ces dernières arborent des t-shirt de death et de black métal et sont armées de Gsh-18, de redoutables pistolets russes pouvant percer murs et gilets pare-balle. Elles font durer le plaisir et finissent par le coincer dans une ancienne usine de peinture. Peu avant le coup de grâce, Badia Chandernagor surgit sur une moto, se débarrasse des tueuses et exfiltre Boris. L’agent de la DST est toutefois frappé par un shuriken enduit de Viagrotoxine.
Tandis qu’ils se cachent dans un hôtel, Boris Dantzeck confie à Badia une statuette représentant un ninja doré, qu’elle doit remettre à Tiphaine Joris, sa responsable. Boris condamné par le Viagrotoxine, demande à Badia si elle peut s’occuper de son cas. Poison violent et taquin qui provoque une mort brutale et extatique au prochain orgasme (uniquement chez les hommes). Le VgtX ne provoque chez les femmes qu’un léger ballonnement gastrique. Badia exécute la dernière volonté de Dantzeck, puis rentre en Europe.
Lors d’une escale à Londres, Badia en profite pour passer voir Alyssa Xanadu, sa coach et styliste personnelle. Alors qu’elle quitte l’appartement de cette dernière, après une soirée bien arrosée, elle se fait traquer par une géante en tueuse en Niquab et T-shirt de Burzum. Poursuite dans le métro et affrontement au corps à corps à la station Speherd’s Bush. Même si Badia prend le dessus, la géante parvient à s’enfuir.
Retour à paris pour l’agent Chandernagor qui fait son rapport à la colonelle Joris. Celle-ci lui révèle l’existence des Houris de métal, groupe islamiste sécessionniste, dirigée par une femme mystérieuse connue sous le nom de code « Grime ». Les houris de métal sont tellement extrêmes qu’Al-qaeda, le Hezbollah et le Hamas ont sollicité l’aide de certains services secrets occidentaux pour lutter contre elles. La géante n’est autre que Raizee Shaed, leur tueuse la plus redoutable. Ancienne championne de free fight ayant défait et estropié plusieurs combattants. La Colonelle lui signale que la statuette dissimule des données informatiques concernant une opération terroriste prochaine sur le sol européen.
Les houris de métal, sous couvert d’un groupe de pop ultra sexy nommé Fetish Kawaï Kittens veulent diffuser le VgtX auprès des mâles. Le B.I.F.L.E envoie donc Badia sur la tournée du groupe.
Se faisant embaucher comme attachée de presse, Badia, mène une enquête de l’intérieur afin de démasquer les agents des houris de métal avant qu’elles en mettent à exécution leur sinistre plan. Jouant de son charme pour obtenir des informations ou de ses talents de voleuse pour forcer les systèmes de sécurité, elle doit également parfois avoir recours à son art du combat pour se tirer de certaines situations.
Badia finit par repérer les houris de métal, dont Raizee Shaed, grande blonde se faisant passer pour une coach de nutrition (mais démasquée par Badia pour avoir associé graisse et sucre dans son menu dissocié). Alors que le concert de l’apocalypse doit commencer, Badia et Raizee se lancent dans une lutte à mort !
Scène d’action :
La valisette de sécurité, reliée à son poignet par un bon mètre de chaîne en métal chirurgical, le gênait grandement dans ses déplacements, transformant sa fuite en une course désespérée, à l’issue évidente et fatale. Boris Dantzeck, agent de la DST, s’efforça tout de même à accélérer sa course.
Il piqua un nouveau sprint sur le ponton du port de pêche de la petite ville de Pakbara, Thaïlande et prit la valisette à deux mains, la serrant contre sa poitrine déchirée par la fatigue. Son costume noir était lacéré et sa chemise blanche n’était plus qu’un lointain souvenir de sa couverture de membre de l’ambassade de France. Il évita des filets tendus, sauta au dessus d’un tas de cordages, buta dans un vieux pêcheur qui lui balança quelques injures et tourna brutalement à droite du ponton, entre deux énormes bateaux de pêche en bois à trois étages, multicolores et hérissés de lignes et de cordes.
Boris s’octroya un instant de répit, lâchant la valisette pour racler la sueur acide qui lui coulait sur le front et le visage. L’objet cogna sur le bois disjoint en un claquement mat. La valisette pesait des tonnes et Boris fut tenté de se débarrasser de la clé de la chaîne. Ne serait-ce que pour ralentir ses poursuivantes pendant quelques secondes. Qu’elles trouvent une solution soit pour forcer la valisette, soit pour disposer de son encombrant cadavre.
Alors qu’il allait repartir, il entendit le rugissement de leurs véhicules. Terrifié, Boris se précipita vers le chalut de droite, qui semblait inoccupé et tanguait avec nonchalance à son mouillage. La première poursuivante jaillit bientôt à l’extrémité du ponton, faisait un dérapage contrôlé avec sa Moto cross Yamaha YZ250 bleu sombre. La conductrice était une jeune femme portant un niqab noir dont la fente laissait uniquement filtrer son regard furibard ainsi qu’un T-shirt de Death Metal estampillé du nom du groupe Morbid Angel. .
Tout en mettant les gaz dans la direction de l’agent français en fuite, elle dégaina un pistolet massif couleur bronze de guerre, coincé contre sa hanche. La tueuse masquée pointa le Gsh-18 en direction du fuyard et tira tout en accélérant.
Trois puissants impacts firent trembler l’habitacle du chalut, emportant dans leur trajectoire des échardes de bois. L’un d’elles balafra la joue droite de Boris qui se rua dans un escalier étroit, en direction du premier étage du bateau. Il espérait ainsi la ralentir quelque peu. Mais la tueuse sauta directement du ponton au pont principal du bateau, corrigeant un léger dérapage d’une seule main ; l’autre tenait toujours le pistolet russe avec fermeté. Elle se remit dans l’axe et monta l’escalier à la suite de l’agent français.
Se sentant condamné, ce dernier se prépara à se précipiter dans les eaux troubles de la mer Andaman mais la tueuse avait anticipé son mouvement et s’était déjà placé entre lui et le bastingage, son arme pointée vers son visage.
Dans l’attente du coup de grâce, Boris s’était figé et avait à peine fait attention aux nouveaux bruits de moteur en provenance de l’escalier. Une autre jeune femme montée sur une moto cross, bleu ciel, une Suzuki Bandit 600S, surgit alors. Une femme de taille moyenne, portant un treillis militaire noir, des bottes de moto et un débardeur sombre dévoilant une musculature sèche ainsi qu’un tatouage de soleil noir, sur son épaule gauche. Tête nue, courts cheveux noirs, elle accéléra et effectua une impeccable roue arrière avant de se ruer sur la tueuse en niqab.
Scène érotique :
Boris Dantzeck baissa les stores de la chambre d’hôtel miteuse et arracha sa chemise pour que Badia Chandernagor puisse inspecter plus précisément sa blessure.
Le shaken, étoile de métal de lancer, popularisée par les films de ninja et habituellement confondue avec le shuriken, simple pointe ou couteau, était bien plantée dans le bas de son omoplate gauche. Badia commenta en effleurant la blessure :
— Pas joli joli, mais pas mortel. Raizee Shaed est en perte de vitesse. Ça la fout mal pour leur tueuse numéro 1.
— Ne vous fatiguez pas, agent Chandernagor. Le shaken a été enduit de Viagrotoxine. Mes heures sont comptées.
— Le Viagrotoxine ?
— Un poison développée par les « Houris de Métal », qui empreinte ses caractéristiques à la fois au Viagra et à la Tétrodotoxine. Le sujet infecté est en proie à une forte excitation sexuelle et la toxine se déclenche à l’orgasme. A l’éjaculation pour être tout à fait précis puisque le Viagrotoxine ou VgtX, ne tue que les hommes.
— Quels sont ses effets sur un organisme féminin ?
— Bénins, un simple désagrément gastrique déglutit Boris avec peine. Il termina d’ôter ses vêtements lacérés et tenta de masquer l’érection qui tendait douloureusement son boxer Calvin Klein. Son corps, tendu et musclé était parcouru de frissons qu’il ne parvenait pas à maîtriser. Badia l’observait avec une attention sinistre mais, en professionnelle du renseignement, lui demande de plus amples informations sur le VgtX.
— Existe-t-il un antidote ? Un traitement ?
— Aucun. On peut simplement retarder le moment de la mort. En réprimant ses pulsions jusqu’à la limite. Mais il suffit d’un rêve humide ou d’une éjaculation nocturne pour mourir.
L’agent de la DST se dissimula sur un drap léger et but un grand verre de soda pendant que Badia s’installait sur le fauteuil en osier défoncé. Boris ne put s’empêcher de la détailler. De taille moyenne, doté d’un corps souple et nerveux, la jeune femme était de toute beauté. Elle délassa ses bottes de motarde et les envoya dinguer au bout de la pièce. Ses pieds étaient d’une grande finesse, malgré les cals nombreux sur ses orteils, témoignage de sa pratique assidue des arts-martiaux. Son érection se fit encore plus violente. Il avait l’impression d’avoir une pierre logée dans l’urètre.
Badia s’alluma une cigarette et déboutonna les premiers boutons de son treillis. Tandis qu’elle jouait avec la fumée, Boris se passa une langue desséchée sur ses lèvres en cours de cyanose. Alors que la jeune femme effleura son sein droit sous son débardeur sombre, l’agent comprit où elle voulait en venir.
Un dernier petit plaisir offert à un condamné.
Résigné, il lui montra la valisette, posée contre le mur droit :
— Vous devez absolument livrer cet objet à la Colonelle Joris.
— Laissez-vous faire, Boris, je connais les procédures, répondit Badia avec une voix rauque, tout en avançant son fauteuil.
L’agent de la DST, n’y tenant plus, laissa tomber son drap léger. Ce simple mouvement avait faillit déclencher son orgasme. Il n’allait pas tenir bien longtemps. Déjà, des pétéchies gorgées de sang étaient en train d’éclore sur l’intégralité de son corps nu. Il voulu s’avancer mais Badia le retint de la pointe de son orteil gauche. De son ongle, elle agaça son gland tendu à en éclater.
Pendant qu’elle le branlait doucement de ses deux pieds, alternant des mouvements des orteils et des passages de sa voute plantaire, elle avait glissé une main dans son treillis et se caressait doucement, enfonçant bientôt quelques doigts.
On voit l'ombre de Lisbeth Salander se découper sur la silhouette de Badia, elle aussi punkette sexy à la crête brune rebelle. J'aime beaucoup l'idée de la Viagrotoxine (remboursée par la Sécu ?) et des Houris de métal (carrément gonflé !). On sent qu'on a affaire à une pointure ! Ca dézingue furieusement à tout va. Politiquement très incorrect. Du gros calibre ! Ca m'a donné envie de lire vos romans publiés dans la Série Noire et dans la collection "Baleine Noire". Et j'ai même réussi à dénicher un exemplaire de votre roman publié dans la mythique collection "Gore" chez un bouquiniste.
· Il y a plus de 13 ans ·saint-james