Banc d'automne

Un banc, rien de plus banal et pourtant!
Combien de bancs différents traversent nos espaces, et accompagnent nos voyages ou nos rêveries.

Bancs qui changent à la lumière des saisons.

Ceux de l'été me brûlent le postérieur, et il m'est bien difficile de m'y assoir plus de 5 minutes.
Le banc d'hiver se couvre de pluie et salit mes vêtements. Il est donc infréquentable.

Le banc d'automne commence à ressembler à quelque chose de poétique et donne envie d'y rester des heures. Il se couvre de feuilles jaunies, on y sent l'odeur de la terre, la lumière y dépose toutes sortes de reflets jaunes ocres, vert passé, qui me rappelle des moments d'enfance

. C'est sur un banc qui ne doit plus exister que j'ai appris à regarder le ciel, et à me laisser caresser par la douceur de l'air.
Il y a une sérénité à l'automne naissant qu'on ne retrouve dans aucune autre saison.

Enfin, le banc de printemps se partage. Désirs des amants enlacés, jeunes filles qui découvrent leurs épaules, laissant leur peau revivre dans un frémissement lascif.

Moi j'y ai vécu toutes sortes de rêveries, et me suis délectée de quelques sandwichs qui avaient un goût de liberté, plutôt allongée qu'assise, et ignorant du regard des autres.

C'est sur un banc que je retrouve ce simple bonheur d'être, légère, aérienne, fondue dans la saveur d'aimer.