Bateleur

Marie Cornaline

J'ai le ventre en division,
Des cellules et des nœuds,
Du soleil, de la brise,
Des voyages prétentieux.

Je colorise mes souvenirs,
Remasterise mes regrets,
Puis je les laisse s'enfuir,
Un peu trop maquillés.

Et toi… Tu es là-bas, je crois…
J'ai entendu sonner le goût de ta voix.

Des phrases, des clichés,
Des bobines de si,
Je sens mon âme monter,
Vers ton souffle d'esprit.

Quelques phrases parsemées,
Des joyaux en osmose,
Aux creux de mes vacuités,
Je vois tes mots qui reposent.

Heureusement qu'il y a le subtil,
Paraît-il...

Il fait chaud dans l'éther,
Des bulles et des douceurs,
Les sourires de tes airs,
Annihilent mes peurs.

Je flotte ici et là,
Parcourant tes instants,
Invisibles en bas,
Mais ici si brillants

Et toi… Tu es bateleur je crois,
On t'a vu jongler aux portes des tes foi
s.

Au milieu des chimères,
Au plus près des constellations,
J'oscille entre la plume et le fer,
Entre des murs et des ponts.

Perdue dans de calmes tempêtes,
Secouée sans à coup,
J'entends mon cœur en fête,
De ces riens plein de tout.

La nuit s'étend en des jours qui s'éveillent.
Tu me portes et je soupire, je crois.
..


Illustration : Nathalie Boissery-Demene

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