Beauté, ô Matrice

moujik

Loin des tambours  de l'utile
Des calculs d'arpenteurs
Des clameurs et réclameurs
Des années scrutées
A en devenir exsangues
Des indices mort-nés
Sur papier jauni
Et sans frisson
Las d'épier le temps
Affamé consentant
Je veux respirer dans ta bouche                Beauté

Tes créatures hybrides
Aux nombreux masques
A portée de mains
Et pourtant toujours fugace
Donne moi un mot de pluie
Des horizons giflés d'aurores en junte
Ceux que tu caches et fais naître              Beauté


Et mon monde ploie
Comme un corps tordu de plaisir
De te servir acharné
Suant ma pétrolette à métaphores
Ma petite boutique de songes
Mystérieusement gai
je veux que tu m'aliènes                         Beauté

Je travaille à tes mystères tu sais
J'arme mon plaisir de volonté
Je te reconnais parfois
Quand tu m'épies
Je veux te servir
Comme un partisan joyeux
Sans arme et sans diamant
Je n'ai que ma besace à frissons
Alors prends ma main
Coule en moi
Arrache moi
Ma désse
Ma fée                                                  Beauté

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