Beauté passée

Anaïs L.

Il est tard, la nuit s’est déjà emparée du crépuscule. Une atmosphère si glaciale règne dans nos journées... Une fraîcheur glisse le long de mon cou, c’est le premier flocon de l’année. J’entre dans cette pénombre insalubre, le temps s’arrête, et je me souviens. 
Je me souviens de ta douceur qui apaisait la violence de mes pensées et qui dissipait l’impatience de mon contrôle. Ton regard si expressif qui traduisait tes paroles, ta nature, d’une délicatesse si berçante… Je m’extasiais devant ces yeux verts intenses, d’une brillance aussi irrésistible qu’on semble s’enflammer. Elle est le résultat même du diamant qui brandit la passion de son rayonnement. Même ta prunelle scintille telle une parcelle d’or. Ton sourire est si resplendissant qu’il se perd au milieu de la blancheur du paysage. Tu sais, celle qui apporte un brin de lumière à cette nuit si sombre… Il anime la chaleur de mon admiration et me fait sourire à mon tour. La fleur déposée sur ta peau dévoile un cristal flamboyant, je bois tes paroles, le son de ta voix… 
Puis les limbes m’emportent, je n’ai plus la notion du réel et je me perds. Je me perds dans ces tissus déchirés… C’est par ce réconfort, cette pensée, que je supporte le froid qui tranche mon enveloppe. 


C’est ainsi que le temps me rappelle sans cesse que je ne dois pas t’oublier. 


Anaïs L.

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