Besoin

nelopee

Nous avons été éduquées pour croire que seul un homme pourra faire de nous une personne entière, heureuse et digne d'importance. Mais c'est faux. Être dépendante des hommes est une souffrance au plus profond de son être. J'ai écrit beaucoup de textes désespérés par le passé, liés à mes déboires amoureux, mais surtout aux tourments que me faisait subir les garçons. Psychologiquement, je pouvais en arriver à l'obsession. Puis je refoulais le tout. Et le manège recommençait avec un autre. Épuisant.

Ce n'est sans doute pas entièrement de leur faute non plus. Le fait est qu'ils ne se rendent souvent pas compte du mal qu'ils font, rien que par leur simple manque de considération. J'ai eu l'occasion de l'observer à maintes reprises à la soirée dernière. Ils embrassent d'autres filles juste en face de leur dernier flirt (régulier ou non), ces  filles passent le reste de la soirée à pleurer, pendant qu'ils balaient le problème d'un revers de main, en continuant à rire et en rentrant chez eux les mains dans les poches. Ils ne sont tout simplement pas là pour elles. Le souci émotionnel n'écrase pas leurs épaules comme celles de ces filles.

C'est comme une petite fin du monde. Tout ce temps passé à chercher l'approbation dans leur regard, à demander leur attention, à vouloir attirer leur sympathie... Tout cela pour supposément gagner de la valeur et nous donner confiance en nous. La vérité, c'est que nous n'avons pas besoin de cela pour être des personnes dignes. Dilemme de ce besoin d'affection qui nous mine tous. Le jeu de séduction est toujours faussé par ce rapport de force inégal. Et plus le garçon est indifférent, plus tu as envie de le mettre - ou de le garder - dans ton lit. Paradoxe masochiste. C'est ainsi que se manifeste notre soit-disant pouvoir. Triste. J'en ai eu marre. 

Lorsque le soleil s'est levé, j'ai vu la communion des esprits et des corps sur du Jacques Brel pendant que des drames se jouaient en toile de fond. J'étais sur un petit nuage, et en même temps j'avais le poids de la présence de mon dernier flirt misérable qui m'ignorait superbement. Au fond, je le savais bien, je n'en avais rien à faire de ce garçon. Néanmoins, mon ego aurait pu me pousser à aller lui parler quand même. Faire mon petit jeu de séduction qui n'aurait sans doute pas été concluant vu le nombre de grammes d'alcool naviguant dans mon sang, mon maquillage coulant et mes talons vacillants. Alors je me suis amusée jusqu'au bout, dans la petite masse de gens, avant de rentrer avec d'autres filles, toutes aussi seules et fières et autonomes que moi. Une voix dans ma tête a crié "c'était une soirée ratée, bordel, tu n'as chopé aucun garçon, et aucun garçon ne t'a chopé." Non, non, non. Je n'ai peut-être pas reçu d'affection sexuelle mais j'ai passé d'excellents moments avec des gens que j'apprécie vraiment, et de rares temps de vérité qui me feront réfléchir encore longtemps.

Je crois avoir enfin compris la phrase : we accept the love we think we deserve. Cela me brise le cœur de nous voir nous traîner plus bas que terre pour des hommes qui, souvent, ne respectent pas le quart de la personne que nous sommes. Les filles méritent tout l'amour du monde, et d'abord, nous devons absolument revaloriser l'amour-propre et l'amour qu'on s'échange mutuellement. 

  • La vraie question est: "qu'est ce que je fous ds ces soirées''.

    · Il y a plus de 7 ans ·
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    enzogrimaldi7

  • "Nous avons été éduquées..." ? ah bon ? qui enseigne de pareilles inepties ?

    Affection sexuelle ? oui tu as peut-être raison sur ce point.

    Normal : suis moi je te fuis, fuis moi je te suis; Eternel recommencement.

    · Il y a plus de 7 ans ·
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    Marcus Volk

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