BILLE DE CLOWN

Laurence Marie Legrand

Artifice du sourire et de l’œil.

Le geste large et le verbe haut.

L’apparence du tout va qui cache le deuil.

Chaque jour qui se lève, se lève le clown.

Chaque soir qui tombe, tombe le pantin au cœur carmin.

Sous l’habit d’apparât, la vie est en apesanteur.

En public elle est à 100 à l’heure.

Le clown monte, descend, virevolte, sourit aux éclats. L’oeil pétillant et vivant.

Tombe le masque, les douleurs en flaque.

Le regard périt, la mine s’aigrit.

Le pantin lâche les ficelles de tous les lendemains éternels.

Le clown est triste.

Mais une étincelle le maintient.

Image virtuelle qui relit et ravive le lien.

S’entrechoquent les maux et les mots.

Edifice clownesque d’un futur incertain.

Le clown n’est pas éteint, il revient. Jusqu’au moment délicieux de sa rencontre

Avec son double malicieux.

Le clown blanc, le clown noir.

L’amour et l’espoir.

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