Blessure narcissique

splenden

D'après ce que j'ai compris, et je comprends vite mais il faut m'expliquer longtemps, c'est la "maladie" que j'ai développé.

Une maladie au long cours, qui dure et dont on ne sort pas véritablement, en tout cas pas indemne.

Des gens malins, enfin plus que moi ce qui relativise déjà la porté de leur savoir, des gens malins donc m'ont expliqués pour faire court que mon ego avait implosé.

Grosso modo c'est comme si j'étais amputé d'un membre mais que la douleur résiduelle était présente. Sauf que ce n’est pas un membre, c'est moi.

Bon, déjà ce n’est pas glorieux en soi. Mais si vous ajoutez tous les dommages collatéraux liés à cette blessure … là ca devient pathétique.

Je vous laisse deviner la coquille vide et les multiples occasions de faire pleurer dans les chaumières.

Ceci dit, et c'est là que je donne le bâton pour me faire battre, j'aime bien ce spleen.

Il compense, rempli, occupe, enfin bref je m'y retrouve.

Je me découvre romantique bien plus que Rome antique. Je me découvre tout simplement.

J'aime bien pacque c'est viscérale, comme mon écriture un peu. Tant qu'on a mal on est vivant.

Alors oui, j'ai bien essayé de cautériser. Je pense même avoir tout essayé, trop essayé.

Sex, drogues et rock'n roll...

Y a rien à faire, je n’aime pas la variété, le gris, le fade, le tiède.

Aujourd'hui j'en joue, j'me construis un ego en lego, pièce par pièce.

Attention je n'en deviens pas pour autant raisonnable.

Quel mot immonde ... raisonnable. L'Homme à bon dos d'être un animal doué de raison.

Par raison on peut tout proposer, tout accepter. Quid alors des sens, de l'instinct, de la sensualité, des sentiments ?

Non je ne peux pas être raisonnable, comment l'être, quand je tombe amoureux tous les 10 mètres, quand je dois sortir du ciné pour calmer ma tension, quand le JT m'agresse a exploser l'écran.

Oui j'ai un budget TV conséquent. Oui je m'indigne. Oui je ne suis pas un cadeau.

Et alors ? Bin ouais et alors?

Alors, faut pas essayer de me contraindre. Le Splenden s'apprivoise mal.

Le Splenden, ou plus précisément Le Betta Splendens (ca ne s'invente pas!), le poisson combattant (du Siam pour les puristes).

Solitaire, acariâtre, territorial, extrême. Le poisson hein pas moi évidemment...

Bref, entre le trop, le trop peu, le tout ou rien, je redéfini un rapport juste avec moi même.

Narcisse n'a qu’à bien se tenir!

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