Bloquée

weshaggy

J'ai l'impression d'étouffer.

Je suis enfermée, je ne sais pas où je suis.

Il fait noir, entièrement noir. Je ne vois rien. J'ai les yeux ouvert mais je ne vois rien. Un mystère invisible m'entoure. « Y'a quelqu'un ? »

Pas de réponse évidemment. Juste mon propre écho qui me reviens.

Je me sens faible, j'ai peine à respirer. Je tâte les contours de la pièce. Une petite pièce. Une sorte de 9m² semblable à l'ancien logement étudiant d'un ami, a l'exception qu'il n'y a rien. Rien du tout. Je ne sens ni meuble, ni prise électrique, ni rebord de fenêtre, rien. A croire que la pièce s'est construite autour de moi pour m'y emprisonner.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là.

J'essaye d'écouter à travers le mur. Serais-je près d'une route, d'une gare, d'une fête foraine ? Je n'entends rien. C'est le vide. J'ai l'impression d'être bloqué dans une putain de boîte hermétique.

Qui m'a mis la ? Qu'est ce que je fais là ? Je n'ai pas souvenir d'avoir fait quelque chose d'inhabituelle avant de me retrouver Ici. Dans ma boîte. Je me rappelle même très bien être en train de sortir mon linge de ma machine à laver. Et puis bim. Boum. Bam. Sans transition aucune. Je suis là.

« Bordel de merde, où est ce que je suis ? »

« Hey ! »

J'ai pas d'argent, on me demandera pas de rançon, je suis pas célèbre en plus, je vois pas pourquoi j'envisage cette possibilité.

On va me tuer alors. C'est un psychopathe, une taupe mutante qui m'a enlevé et jeté dans ce trou à rat en utilisant une drogue ou je sais pas quoi. Je vais ma faire découper en morceau, puis on va me manger en carpaccio, assaisonnée de vinaigre balsamique et d'huile de noix. Non. Pire. On va me laisser crever là. Dans ma boî-boîte. Seule. Comme une pauvre conne abandonnée. Oubliée.

Je ne voyais pas quoi faire.

Je n'avais aucune porte de sorti.

Il fallait que j'attende. J'attends donc qu'on vienne m'aider, me sauver, ou même pour me faire du mal, pour me faire frire ou rôtir, ou me violer, ou m'enterrer vivante ; mais venez donc ! J'ai tout mon temps à présent. Je serais là.

Mais les heures passaient, ou les secondes, je n'avais pas la notion du temps. Mais ça passaient. J'avais l'impression d'avoir passé cinq jours entier dans ma cellule. La soif commençait à se faire ressentir, plus que la faim qui tiraillait tout de même mon estomac.

« Si c'est une blague, elle est de mauvais goût ! »

Je frappais les murs de toutes mes forces avec mes poings et mes avant bras, jusqu'à ne plus les sentir.

« Laissez moi sortir bordel ! ».

Las, je m'écroulais le long du mur en murmurant un inaudible « laissez-moi sortir s'il vous plaît ».


« Il suffisait de demander gentiment »…et je suis sortie, revenue à ma vie. Comme si de rien n'était, excepté cette sensation d'irréelle en plus.

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