Bravons la tempête

louzaki

C'est au moment où la première étoile s'allumait dans le ciel bleu soir que je savais. Que je doutais de la fin de notre aventure. Nous ne nous aventurerions pas plus loin.
Le vent se faisait plus violent, les pentes plus escarpées. J'ai abandonné le premier. Je ne savais plus te pousser à te surpasser. Je n'y croyais plus vraiment. Moi qui attendait tellement, je me suis rendu compte qu'il n'y avait rien plus loin. Après une plaine vide, balayée par la poussière.
Les flammes dans tes yeux se sont éteintes quand tu m'as vu poser les genoux par terre. Je ne me relèverais plus. Nous avions laissé trop de personnes derrière nous. Nous avions perdus trop d'amis. Personne ne peut le supporter. Je pensais le pouvoir. Je me suis trompé.

Encore une fois.
Je t'avais convaincu de partir avec moi. De braver la tempête. De marteler le sol de nos bottes. De ne jamais s'avouer vaincu quand le corps faiblit. Et tu m'avais suivie, petite chose.
Et même lorsque j'ai abandonné tout espoir, j'ai encore vu dans tes yeux cet éclat que j'aimais tellement. Tu abandonnais mais tu étais avec moi. Je n'espère pas me tromper en disant que ça te suffisait. Que nous soyons ensemble.

La nuit grise a fait place ce soir là à un noir presque complet. Les étoiles sont arrivées doucement, en prenant leur temps, elles se savaient observées. Les astres ont joués leur plus beau spectacle pour nous. Le ballet de leur lumière se reflétait sur la plaine et, je pense, dans nos cœurs.
Le vent sifflait tendrement. Sa vitesse avait un peu diminué. Il nous laissait du repos. Pour la fin. Notre fin.

Tes mains dans les miennes, j'ai attendu que le froid t'emporte. Puis, je me suis endormi. 
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