Brin de muguet

fionavanessa

traduit de Lily of the valley, à l'arrachée

Faire face à la vérité : ce n'est pas souvent que nous pouvons trouver, par nous-mêmes, cette fleur cachée ailleurs qu'entourée de cellophane,  nous ne respirons pas assez souvent l'air moussu des forêts pour y trouver sa beauté cachée, la fleur de muguet.

Faire face à la vérité : ce n'est pas souvent dans la vie qu'on rencontre quelqu'un qui vous regarde avec les yeux, et l'âme grands ouverts.

Depuis que mon chemin a croisé le tien, je crois aux fleurs cachées dans la vallée. Le chez-soi tranquille caché en mon for intérieur. Je crois que si je regarde assez souvent les couchers et levers de soleil, assise tranquille à ma terrasse,  je pourrais devenir sage, et suffisamment patiente. Que l'impossible s'évanouira avec les lendemains et avec de l'amour.

Pas un jour ne passe sans que je t'aie à l'esprit. Personne ne sait ce qui me fait autant sourire, doux homme de la vallée, que ces besoins de partage, de chanter à coeur déployé, de tenir mes amis dans mes bras, viennent de toi, très cher.

Tu voulais faire face à la vérité, et moi aussi.

Ainsi a fleuri le bouton de mai, le brin de muguet. Et le vent aussi m'a amené de tes nouvelles, jusqu'à mes oreilles, jusqu'à mon âme. Ainsi j'ai appris à relever le regard et à me sentir partout chez moi. Parce que tes regards, tes mots tendres, ont allégé mes jours. Tu es le chemin pour rentrer chez moi. Là dans la vallée. Et cela sonne juste et vrai. Aucune romance. Juste nous et nos bleus, nous et nos plaisanteries de collégiens. Juste la vérité nue.

 La vérité, c'est que la première fois que je t'ai vu m'a laissé sans voix audible, sans air respirable, mais emplie de mots, de souhaits, de joie, de vérités, de gratitude, de beauté.

 La vérité, c'est que tu m'as donné ce trésor, le loisir de respirer librement dans ton regard et d'être moi.

La vérité, c'est qu'à mes yeux, tu annules l'espace, le temps. Je ne suis plus très sûre désormais de quand tu es ou n'es pas avec moi, ici dans mon cœur, ici dans mes rêves, ici dans mes mots, ici bien que tu sois loin ; ça ne ressemble pas à de la distance, bien que ça en soit.

Chaque matin, je ne peux pas attendre, chaque soir je trouve assez de paix pour attendre. Aussi loin que tu ailles, ton sort agit sur moi ; morceau après morceau, tu fais de moi une meilleure personne avec tes douces manières. J'apprends à m'asseoir tranquille et à goûter le parfum, irrésistible, de la timide fleur de mai. Je cueille la fleur du jour, quelle qu'elle soit, quelque fleur aigre-douce que le jour ait en réserve pour moi.

Si contente de te connaître. J'attends avec joie de faire face à la vérité, dans tes bras, cher homme de la vallée.

Fiona, 1/5/15












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