Brûlure en érosion
Julie Steynen
Quand une peau brûle par une eau amère, quand un corps se dégrade en avalant un air trop lourd, on espère plus en rien et plus rien n’espère en nous. On respire encore parce qu’on se sent obligé, on cligne encore des yeux pour ne plus voir ce qu’on ne voudrait pas, on se lève tous les matins pour recevoir une gifle glaciale de plus qu’on ne méritait pas… J’écris pour retrouver ce que j’ai perdu un jour, je me tais pour ne pas me trahir. Il est tard et je doute, je n’ai plus de repère, ce n’est qu’un vertige et je chute déjà, c’est comme une rose qui se referme au lieu de faner…Je marche, j’avance dans un son cafardeux, je m’arrête, je recule, mes pieds se noient dans un amas de feuilles cachant les chemins, mes choix…On s’endort sur nos plaies, nos douleurs, et quand on se réveille, on souffre comme jamais auparavant. On avait laissé un chapitre de côté, on a laissé se transformer un poème en prose en un poème satire… C’est comme une chanson qui a perdu le rythme de sa symphonie mais dont les paroles transmettront toujours le même et éternel message, c’est comme un poème qui a laissé tomber les rimes de ses vers mais dont le texte laissera toujours couler les même larmes sur le visage. J’ai mal et j’ai peur. J’ai envie de retrouvé cette période innocente, où grandir était notre seule vérité…Si j’avais su, qu’à seize ans je gambaderais à travers les étoiles munie d’un sourire rayonnant, je n’aurais jamais vécu avec l’angoisse des larmes du lendemain, je ne serais jamais morte dans l’oubli d’un sourire.
les broches qui piquent le coeur sont la aussi pour nous dire que l'on existe, c'est terrible mais tellement vrai...l'humain a ses périodes..tu dois être en basse saison mais c'est bénéfique car tu en as fait un beau texte!
· Il y a plus de 13 ans ·l'animelle
lanimelle