VOMERE ET GUARIR

Hazelnut Finetti

VOMERE ET GUARIR

SOULAGEMENTS

Pièce courte.

Histoire de la nécessité d'aller à la rencontre de quelqu'un, lorsque le désir est plus fort que tout et que les êtres ne savent plus trop où ils en sont.

 

L’homme connu entre dans les toilettes d’une discothèque en laissant la porte ouverte derrière lui.

Il va devant l’urinoir. il sort son téléphone portable, compose un numéro et attend que quelqu’un réponde. Au bout d’un moment, il range son téléphone et commence à se cogner légèrement la tête contre le mur.

Une femme entre dans les toilettes, ferme la porte et va se positionner à l’opposé de l’homme connu, en le regardant. Elle attend.

L’homme connu reste un moment face à l’urinoir.

Il tire la chasse d’eau puis se retourne.

L’HOMME CONNU : Pardon ! Je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un. Mais… Il me semble que vous êtes dans les toilettes des hommes.

LA FEMME : La porte était ouverte.

L’HOMME CONNU : Donc vous êtes entrée.

LA FEMME : Je suis entrée. Et j’ai fermé la porte.

L’HOMME CONNU : Bien ! C’est bien ! Merci… D’avoir fermé la porte. J’avais oublié.

LA FEMME : Lorsque je vous ai vu ce soir. Ça été comme une évidence…

L’HOMME CONNU : Vous me reconnaissez, c’est ça.

LA FEMME : Je vous ai vu.

L’HOMME CONNU : Et oui ! C’est bien moi ! En chair, en os et en alcool !

LA FEMME : J’ai pas mal bu moi aussi. D’ailleurs je ne serais pas là à parler avec vous si je n’étais pas un peu ivre. C’est mon anniversaire !

L’HOMME CONNU : C’est vrai ? Et bien bon anniversaire ! Je ne crois pas qu’il soit très convenable de vous demander votre âge ?

LA FEMME : Non ! il ne faut pas ! Tout ce que je peux vous dire, c’est que vous avez un an de plus que moi.

L’homme connu se lave les mains.

L’HOMME CONNU : Ah ? Vous avez lu ma biographie ?

LA FEMME : Pardon ?

L’HOMME CONNU : Vous avez lu ma biographie ? Comme vous connaissez mon âge, j’ai pensé que vous aviez lu ou vu des trucs sur moi… Peu importe ! Je suis désolé ! Il m’arrive de temps en temps de rencontrer des gens. Ils prétendent connaître ma vie mieux que je ne la connais moi-même. J’ai cru…

LA FEMME : J’en suis désolée ! Je n’ai rien lu, mis à part quelques interviews… Mais je ne me souviens de rien.

L’HOMME CONNU : Rien de bien passionnant, n’est-ce pas ?

LA FEMME : Attendez ! Je ne veux pas… Je ne vous ai pas suivi pour qu’on parle de ça ! C’est mon anniversaire…

L’HOMME CONNU : Bon anniversaire !

LA FEMME : Merci mais je voudrais que ne m’interrompiez pas !

L’HOMME CONNU : Bien…

LA FEMME : C’est mon anniversaire ! Tout se passe merveilleusement bien ! Ils m’ont emmenée dans cette boîte... en fait je n’aime pas les boîtes ! Je n’ai jamais aimé ça ! Je ne sais pas pourquoi ils ont eu cette idée… On se connait depuis des années et jamais je n’ai évoqué avec eux le moindre intérêt pour ces lieux sans… Sans vie. Sans âme…

L’HOMME CONNU : J’ai cru y voir des gens qui bougeaient. C’est un signe de vie…

LA FEMME : Laissez-moi finir !

L’HOMME CONNU : Je me tais ! Pardon !

LA FEMME : Vous êtes sans doute habitué à ce que l’on vous écoute religieusement. Je peux comprendre ! Ne vous méprenez pas ! Vous êtes un grand comédien. Vous êtes connu et cela vous confère une légitimité à parler, à être écouté.

L’HOMME CONNU : Je peux me défendre ?

LA FEMME : Pas maintenant, je vous en supplie ! Plus tard, si vous le voulez ! Je dois continuer ! Je ne veux pas regretter de ne pas avoir su aller jusqu’au bout ! Vous me promettez de ne plus m’interrompre ?

L’HOMME CONNU : Je vous écoute religieusement.

LA FEMME : ils m’ont emmenée ici. C’était une surprise ! Quelle surprise ! Dès que je suis entrée, j’ai été absorbée par la musique ! Mon cœur a commencé à s’accélérer ! Toutes ces odeurs qui se mélangeaient ! La transpiration se mêlait aux effluves des parfums ! Je ne voyais plus que des êtres sensuels onduler sur la piste ! Tous ceux que je regardais ne discutaient pas ! Ils se dévoraient ! Leurs regards étaient chargés d’une telle intensité. Ils dégageaient une force érotique qui m’envahissait et me faisait frissonner ! Je sais que c’est l’alcool ! Mais c’est loin d’être la première fois que je bois, vous comprenez ? Jamais auparavant je n’avais ressenti cela ! Je pouvais percevoir chaque souffle, la moindre phrase susurrée, le plus petit des contacts charnels comme des signaux qui m’étaient destinés ! Il fallait qu’il se passe quelque chose ! Je savais que cela ne pourrait pas durer ! J’ai pensé à Cendrillon ! Puis j’ai rigolé en me disant qu’il était bien plus tard que minuit ! Que Cendrillon était déjà couchée et qu’il ne valait mieux pas que mes pensées fassent l’objet d’une adaptation en conte ou en dessin animé. Ou alors pour adultes. J’ai rigolé encore et j’ai senti que l’effet se diluait. Il fallait que j’arrête de penser ! Que je laisse mes sens reprendre le dessus ! C’est à ce moment là que je t’ai vu. Tu parlais avec une femme. Votre discussion semblait très animée. Elle te lui mettait la mains sur le bras de temps en temps. Tu te laissais faire mais tu n’y étais pas…sensible. Votre discussion a semblé s’envenimer et elle s’est levé. Tu l’as regardée s’éloigner et tu es resté pensif. Un groupe de jeunes filles s’est approché de toi. J’ai pensé : les idiotes, elles viennent à plusieurs ! Puis je mes suis dit que moi aussi, quand j’avais leur âge, jamais je n’aurais osé approcher seule un homme. Qui plus est s’il est connu. Tu les as poliment saluées et tu leur as fait comprendre que tu voulais rester tranquille. Elles sont parties, contentes tout de même d’avoir pu te parler. Je crois que l’une d’entre elles a pris une photo de toi. A ce moment là , l’une de mes amies me dit : Eh ! T’as vu qui il y a là bas ? en te désignant. Je lui réponds que je ne sais pas et que j’ai besoin de prendre l’air. Je me redresse et c’est à ce moment là que tu t’es levé. Tu cherchais la femme avec qui tu t’étais disputé. Tu ne la trouvais pas. Tu as pris ton verre, tu as tout avalé d’un trait et tu t’es dirigé vers les toilettes. J’ai commencé à te suivre. Tu marchais sans prêter attention aux regards des autres. Tu étais ailleurs et tu étais à moi. J’avais vingt ans et je décidais d’aller seule parler à l’homme séduisant. De te rejoindre et de ne surtout rien laisser compromettre. Je ne veux pas que vous parliez ! Aucune parole ! Aucune pensée ! Juste de la sensualité ! Juste cet instant ! Je veux maintenant que tu m’embrasses et que tu me désires comme tu n’as jamais encore désiré qui que ce soit !

L’homme connu la prend dans ses bras et l’embrasse. Le baiser est long et très sensuel.

Un homme entre dans les toilettes et va vomir. Il est ivre. Le couple cesse de s’embrasser, la femme voit le nouvel entrant et se cache dans des toilettes fermées.

L’homme se retourne et voit l’homme connu. 

 

L’HOMME : Pardon ! Je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un. Je suis venu pour... Enfin vous voyez.

L’HOMME CONNU : ça tombe bien. C’est le lieu idéal.

L’HOMME : Chouette soirée, hein ? Je ne vais vraiment pas souvent en boîte mais je dois avouer que je m’amuse bien. Bon, j’ai un peu bu. Ça aide ! J’ai même beaucoup bu. Du coup, quand je suis sur la piste, je sais pas si vous avez déjà ressenti ça, mais j’ai l’impression d’être au cœur… D’être le centre. Comme si la musique envahissait mon corps et mon esprit. Elle dicte mes mouvements. Et lorsque je chante, ma voix transporte l’émotion. Je ne connais aucune des paroles ! La plupart des chansons me sont inconnues. Mais je les vis à fond. Vous voyez ce que je veux dire ? Je suis une éponge, ce soir. Pas seulement parce que j’ai bu ! J’absorbe la musique. Je suis son messager, je fais corps avec elle… Je suis désolé, c’est assez confus mais je m’amuse, en fait ! J’avais pas prévu… C’est l’anniversaire de ma femme. C’est pour ça que je suis là. C’est pas une idée de moi, vous vous doutez bien ! Moi je l’aurais plutôt emmenée à un concert ou voir un film. Je sais, c’est un peu… Mais elle n’aime pas ce genre d’endroit. En fait, je ne suis pas très sûr de savoir ce qu’elle aime… Elle s’est laissé embarquer ici sans réagir. Je l’ai sentie comme… Ailleurs. Etrangère à tout ce qui se passait… Je me demande même où elle est, là. Je me demande si elle n’est pas partie. Je ne la vois plus… Mais c’est pas grave ! Elle a le droit ! On a tous le droit ! Je veux m’amuser ! Je sais que je pourrai lui parler. Après… Je sais qu’on peut encore se parler... Vous ne vous lavez pas les mains ?

L’HOMME CONNU : Pardon ?

L’HOMME : Je ne veux pas vous juger ! Chacun fait ce qu’il veut. Moi aussi parfois j’ai la flemme de me laver les mains après... Je sais que ça arrive. Comme vous êtes devant le lavabo depuis un moment et que vous ne faites rien… Je me demandais juste si vous aviez fini ou si vous…

L’HOMME CONNU : Excusez-moi ! J’étais pris dans mes pensées… Allez-y ! La place est libre.

L’homme connu s’éloigne du lavabo et se met devant la porte des toilettes où la femme est entrée. L’autre vient se laver les mains.

 

L’HOMME : Merci ! Vous attendez quelqu’un peut-être ?

L’HOMME CONNU : Non non !

L’HOMME : Vous avez rendez-vous avec un homme ? Je vous pose la question comme ça, hein ! Parce que pour moi ça ne fait pas de différence.

L’HOMME CONNU : Je n’ai rendez-vous avec personne !

L’HOMME : Ah d’accord ! Vous attendez pour aller aux toilettes ?

L’HOMME CONNU : Voila ! C’est ça !

L’HOMME : Et c’est occupé ?

L’HOMME CONNU : C’est occupé.

L’HOMME : ça fait un moment, quand même !

L’HOMME CONNU : Je ne sais pas…

L’HOMME : Vous ne trouvez pas ?

L’HOMME CONNU : Je ne suis pas trop pressé.

L’HOMME : A mon avis, c’est quelqu’un de malade qui est à l’intérieur. Peut-être qu’il a fait un malaise. Vous avez essayé de lui parler ?

L’HOMME CONNU : Non mais…

L’HOMME : Ohé. Ça va là-dedans ?

L’HOMME CONNU : Je l’ai entendu ! Il vient de… Pendant que vous parliez ! Il a émis comme un râle… Je crois qu’il a dit ça va. C’est ça ! Il ne doit pas être bien frais mais il est vivant ! En tout cas il parle !

L’HOMME : Ah ! Bien. Je vous laisse attendre, alors !

L’HOMME CONNU : Oui merci !

L’homme passe devant les toilettes.

L’HOMME : Dépêchez-vous, là-dedans, il y a quelqu’un qui attend ! ça va peut-être le faire accélérer un peu.

L’HOMME CONNU : Merci !

 

L’homme s’apprête à sortir. Il se retourne.

L’HOMME : On ne s’est pas déjà vu quelque part ?

L’HOMME CONNU : Je ne crois pas, non.

L’HOMME : Votre tête me dit quelque chose… J’ai des images qui me viennent… C’était pas au lycée ?

L’HOMME CONNU : Je ne sais, pas peut-être…

L’HOMME : Vous étiez dans quel lycée ?

L’HOMME CONNU : Jean-Baptiste Clément, pas loin d’ici.

L’HOMME : Tiens ! C’est marrant ! Ma femme était au lycée là-bas. Mais on n’a pas pu s’y rencontrer, je ne la connaissais pas encore. On s’est rencontré à la fac… ça fait vingt ans déjà ! J’ai pas l’impression qu’on ai changé... Physiquement un peu, mais… Je la reconnais toujours… Enfin je veux dire que je la remarque… Elle me surprend encore. Comme ce soir… Je sais ! Je suis vraiment un abruti ! Vous êtes comédien ! C’est pour ça les images… On a vu un film avec vous il n’y pas très longtemps… Je suis désolé, j’ai oublié votre nom !

L’HOMME CONNU : Peu importe…

L’HOMME : C’est étrange, du coup…

L’HOMME CONNU : Vous avez raison, je suis comédien. Désolé si je ne vous l’ai pas dit tout de suite. La situation. L’attente !

L’HOMME : Oui. Et puis imaginez si vous m’aviez dit : je suis un immense acteur, vous m’avez certainement vu à la télé ou ailleurs ! Et là moi je vous réponds que je vous ai jamais vu… Ce serait un peu délicat. Ça serait un peu orgueilleux...

L’HOMME CONNU : C’est sûr !

L’HOMME : Donc vous étiez à Jean-Baptiste Clément ! Ma femme me l’a jamais dit.

L’HOMME CONNU : Elle l’ignore peut-être ?

L’HOMME : ça m’étonnerait beaucoup, ça ! Vous devez être dans les mêmes âges et en plus elle a bien aimé le film l’autre jour.

L’HOMME CONNU : C’était un très gros établissement. Je n’y suis pas resté très longtemps. Vous a-t-elle dit qu’elle me connaissait ?

L’HOMME : Non ! Mais je le lui demanderai quand même ! Tiens ! Je vous la présenterai ! Si elle est encore là ! Peut-être que vous vous reconnaîtrez ?

L’HOMME CONNU : Je ne crois pas, non ! Nous verrons si l’occasion se présente.

L’HOMME : D’accord. J’y retourne ! Le feu sacré est encore en moi !

L’HOMME CONNU : A bientôt, monsieur ! Merci pour la conversation.

L’HOMME : Bien… Merci à vous…Bonne soirée !

L’homme sort.

L’homme connu attend un moment.

 

L’HOMME CONNU : Il est parti. Vous pouvez sortir.

LA FEMME : Je préfère attendre que vous aussi soyez parti.

L’HOMME CONNU : C’est ce que voulez ?

LA FEMME : C’est ce que je veux !

L’HOMME CONNU : Je n’ai toujours pas le droit à la parole ?

LA FEMME : Allez-y, si vous y tenez. Mais je ne sortirai pas d’ici tant que vous serez là.

L’HOMME CONNU : Pourquoi ne pas m’avoir dit que nous nous connaissions déjà ?

LA FEMME : Quelle importance ?

L’HOMME CONNU : Je n’en sais rien !

LA FEMME : Vous ne m’auriez pas écouté de la même manière ? Vous ne vous seriez pas laissé embrassé de la même manière ?

L’HOMME CONNU : Je n’ai pas dit cela !

LA FEMME : Nous ne nous connaissions pas ! je vous connaissais. De loin. Vous étiez en terminale lorsque je suis entrée en seconde. Je vous avais repéré. Rien de plus. Il y avait tout un tas de garçons que je repérais. C’était tout. J’étais une championne du repérage. Mais la chasse se faisait en groupe.

L’HOMME CONNU : Et tout à l’heure ?

LA FEMME : Tout à l’heure quoi ?

L’HOMME CONNU : Vous avez réussi à chasser seule.

LA FEMME : J’ai réussi… C’est fini.

L’HOMME CONNU : C’est parce que votre mari nous a interrompus ?

LA FEMME : C’est parce que le charme est rompu ! C’est parce que nous avons été interrompus, oui, et que le carrosse est redevenu citrouille ! C’était une pulsion, une force incontrôlée, vous comprenez ? Il n’y a pas de psychologie là-dedans ! Ou de sentiments ! Ou quoi que ce soit ! Même si c’était un parfait inconnu qui était entré, nous ne pourrions pas reprendre, désormais.. Je l’ai fait sans contrôle mais en toute conscience, vous comprenez ? J’avais décidé de m’abandonner, de laisser aller mes pulsions, mes sensations. C’est terminé à présent ! Je vous remercie très sincèrement et si vous n’avez pas d’autres questions à me poser, je souhaiterais que nous en restions là ! Autre chose ! Si mon mari cherche à nous faire rencontrer tout à l’heure, je préférerais que nous ne nous soyons jamais vus. Ça éviterait de se sentir mal à l’aise. Que je me sente mal à l’aise. Je n’ai pas votre expérience de la comédie. Je n’ai pas envie de m’enfoncer dans un mensonge sans fond.

L’HOMME CONNU : La lucidité reprend le dessus. Vous m’aviez accordé un droit à la défense, tout à l’heure, vous vous souvenez ? Je revendique ce droit !

LA FEMME : C’était tout à l’heure… Je suis désolée si j’ai abusée de vous, si je vous ai laissé croire qu’il se passait quelque chose entre nous.

L’HOMME CONNU : Laissez-moi parler, à présent. Je ne regrette pas ce qui s’est passé. J’ai aimé ce bref moment. Même si je suis soulagé moi aussi que nous ne soyons pas allés plus loin. Vous avez su m’ensorceler, je l’avoue, et ce fut un instant que je n’oublierai sans doute jamais. Une furtive mais intense émotion. Je me fais séduire parfois. C’est vrai. J’exerce une profession qui est plutôt propice à cela. Jamais avec une telle intensité. Vous m’avez réveillé. Croyez-moi ! Je n’ai pas l’intention de vous raconter ma vie mais je veux que vous me promettiez quelque chose ! (Il attend.) Vous m’entendez ?

LA FEMME : Oui.

L’HOMME CONNU : Voulez-vous me promettre de ne jamais oublier ce que nous venons de vivre ? Promettez-moi que nous partagerons ce souvenir ? Qu’il nous rappelle à quel point cela peut être beau de vivre ! Que ce souvenir soit la promesse que de belles choses peuvent encore arriver ! Même la plus furtive des émotions peut être un électrochoc heureux.

LA FEMME : Vous me parlez comme si je ne voulais plus vivre.

L’HOMME CONNU : Je vous parle comme si vous aviez su ranimer en moi quelque chose qui avait disparu. Votre geste n’était pas celui de quelqu’un qui ne veut plus vivre. Bien au contraire ! C’était un geste de vie ! Vous voulez vivre et vous en avez fait le don à quelqu’un qui n’avait plus ce désir. Vous êtes une belle et merveilleuse étincelle. Je vais vous laisser, maintenant, mais avant de partir, je veux m’assurer que vous allez bien !

LA FEMME : Je vais bien.

L’HOMME CONNU : Je m’en vais. Ne vous inquiétez pas pour votre mari, je ne reste pas dans cette boîte. Une nouvelle rencontre ne me mettrait pas plus à l’aise que vous. Même si je suis comédien. Venir ici était une idée de ma cousine. La femme que vous avez aperçue tout à l’heure. Elle pensait me remonter le moral… Elle sera heureuse de voir qu’elle a réussi. Un peu… Elle s’occupe de moi depuis quelques jours. Elle m’a ramené par ici pour… Ça n’a pas d’importance ! Je vous souhaite un très bon anniversaire ! Et je vous remercie pour le cadeau que vous avez su me faire.

Au revoir.

Il attend quelques secondes puis il sort.

La femme sort au bout de plusieurs secondes, lentement, les yeux rougis par des pleurs. Elle va se regarder dans la glace puis elle se passe de l’eau sur le visage.

Elle sort.

 

 

  • Je suis venu par curiosité après ton sympathique commentaire sur mon texte "UN GUIDE" (un peu d'auto-promo moi aussi!!!) et j'aime beaucoup ton texte. Donc je te le dis et je lui donne moi aussi un petit "coup de mon cœur"!!!

    · Il y a plus de 12 ans ·
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    Johann Corbard

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