Cadeau de Noël

marivaudelle

En ce dernier Noël,
J'avais un intense besoin de lui,
Non pas que je le désirais tout nu,
drapé dans une houppelande toute rouge,
aussi rouge que mon cœur, aussi rouge que mon sang.
Père Noël, ou Père fouettard, oui qui que tu sois,
je voulais que tu me regardes, que tu regardes en moi.
 
Je ne désirais pas seulement la caresse de sa barbe blanche
Mais aussi et surtout celle de son regard enflammé.
Enflammé comme mon corps depuis que je l'ai reconnu.
J'ai si souvent croisé les doigts, puérile superstition.
J'ai si souvent décroisé mes jambes pour attiser son regard.
Je me suis livrée à lui, lui qui ne m'a pas remarqué.
Je n'ai donc pas été délivrée de mes envies.
Je me suis sentie livrée à la folie de ma sensualité.
Toute nue face à moi, je ne me reproche plus d'être indécente.
Je me reproche de ne pas savoir le faire bander.
Ni au propre ni au figuré.
Mais existe-t-il une femme une seule capable de faire bander le Père Noël ?
Et figurez-vous que je suis toute propre, comme une sotte neuve,
ne cessant pas de tenter de laver mes erreurs.
 
Le Père tout rouge ne m'a donc pas exaucée,
Peut-être est-il seulement en retard,
Ou peut-être s'est-il trompé d'adresse.
Pourtant, moi, je ne manque pas d'adresse.
Il me manque seulement votre adresse.
Regardant au loin les sinueuses de mon corps
Il pourrait s'imaginer se fondre dans mon décor.
Sa longue barbe blanche caresse mes seins
Mes seins si lourds d'un bonheur sans fin.
Volant vers ce désir qui me frôle,
S'approchant de moi, il tient le beau rôle.
Ses mains, sur ma peau dessinent des arabesques
Donnant à mes sens la fusion, l'ivresse.
Les miennes, se voulant douces,
Glissant sous sa houppelande étreindraient son phallus..
Le pressant doucement entre mes doigts,
Tout comme mes yeux celés pressent l'invisible,
Ne pouvant voir les aiguilles du sapin
Qui vrillent mon cœur rougi.
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