Cage thoracique

Juliet

Il est caché là,
au creux de la chose la plus douce en ce monde.

Dissimulé et discret,
il se sent protégé et préservé.

Il pense que personne ne l'entend,
personne ne l'attend,
personne ne l'attente.


Il n'a pas peur.
Il vit, tout simplement
en ce creux de chair et de chaleur.

Dans le couloir obscure,
une menace s'avance.

Derrière l'anonymat de verres teintés de noir,                                                         son éclat tranchant brille dans ses yeux.


À quoi penses-tu ?
Au milieu des corps et des verres,
bercé par le corps voluptueux de l'Enfer,
est-ce que tu l'entends ?


Au creux, là où tu le caches,


tu as oublié même qu'il existait.

Si la menace s'approche,
si elle pointe un canon entre tes yeux de glace,
auras-tu seulement une pensée pour lui ?

Même au milieu du chaos,
même au centre de l'horreur
Il est le seul à hanter mes pensées.


Je voudrais que tu fuies avant...


Le canon se pointe.

À l'instant où la balle traverse ton crâne,
pas même une seule pensée à son égard traverse ton esprit.

     Tu as étouffé les tambourinements de terreur à l'intérieur de toi.


Une cage n'est rien d'autre qu'une cage.
Même thoracique, elle détient un prisonnier.

Lui qui jusqu'à la fin a battu
en te donnant toute sa confiance...

Ce coeur caché au creux de ta poitrine,                                                            

dans le fond,
Depuis combien de temps avais-tu oublié son existence ?

Écrit sur une impulsion le 29 janvier 2011

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