calanques
jeanro
Calanques
« Vous poursuivez au-delà de la plage de la Reine jusqu'à une petite crique sympa où vous serez tranquilles... ». Telles étaient les indications que nous avait données la jeune femme brune de la chambre d'hôtes, avec un sourire complice.
Ce matin nous étions à la recherche d'un bout de plage où goûter les premiers rayons un peu chauds d'avril. La plage de la Reine n'avait rien de royal. Des cailloux et des algues. Un mauvais chemin, au pied d'une énorme falaise. Un ressaut un peu exposé nous fait hésiter. Nous le franchissons. Sur un gros rocher un avertissement peint en lettres rouges prévient :
« zone naturiste. » Plus loin, le message se répète plus précis « Zone Q-nu »…
Tu n'as pas l'air de t'en inquiéter. Je te connais et comme moi, l'idée d'une mise à l'air ne te déplaît pas.
Une anse s'offre, ouvrant un arrondi plutôt sympathique. Des petits abris de pierres empilées marquent des alvéoles où d'autres se sont étendus au soleil avant nous. Nous déplions nos matelas de plage dans la conque la plus plate. Tandis que je baisse mon slip, j'admire ta plastique. Tu es rapide à enlever ton soutien gorge, libérant deux petits seins triomphants et ton string noir ne tarde guère à rejoindre nos frusques jetées à la hâte. Tu as la taille fine et de belles hanches surplombant une croupe généreuse. Comme à chaque fois que je te vois nue, je bande immédiatement.
Tu t'allonges, fermes les yeux et tu me prends ma main. Le soleil me chauffe le sexe et ma queue entreprend un lent mouvement giratoire et finit par s'élever à la verticale. Quel bonheur ! A mes côtés tu dois sentir aussi la bonne chaleur et tu écartes largement les cuisses pour laisser les bons rayons faire leur travail. Tu soupires et tu dis :
« C'est bon, ça me chauffe. Il devrait y avoir une case au fond de la plage où on pourrait s'isoler. On attendrait son tour. On ferait la queue en couples, l'un derrière l'autre, la fille tirant son mec par la queue ».
« Ah oui je me ferais bien tirer moi ! »
Mais je te fais remarquer qu'il n'y a personne d'autre que nous.
« Si, Plus loin, là-bas il y a des types ...»
En effet, deux ou trois promeneurs sont passés derrière notre abri. Ils étaient à poil mais portaient des sacs avec des palmes et du matériel. Sans doute des pêcheurs. Mais tu insistes :
« Il n'y a que des hommes sur cette plage ». Je hasarde « c'est peut-être une plage gay ».
Le temps passe. Nous sombrons dans une demi-torpeur.
« Bonjour, excusez-moi, mais auriez-vous un peu de crème à bronzer ? »
Je relève la tête. Un type est là, accroupi au-dessus de moi. Il ne porte que des tennis blanchies de poussière. Sa queue juvénile pend souplement au-dessus de deux belles couilles à la peau blonde. Sans attendre la réponse, il s'assied pour être à notre hauteur et commence à expliquer qu'il faut faire attention avec ces premiers soleils et qu'il ne s'est pas méfié et que….
Son visage est avenant. Il est ouvert et sympathique. Le gars est à l'aise. Bien qu'il vienne troubler notre intimité, je n'ai nulle envie de le refouler. Tu le regardes aux yeux qu'il a bleu clair, et au sexe aussi…
Par la suite, tu me diras « Tu te rends compte, j'étais seule avec deux hommes à poil et sa queue était là à quelques centimètres de ma bouche… »
Deux heures durant nous avons discuté gentiment tous les trois. Petit trio nu et heureux d'une intimité exceptionnelle sous le grand soleil des calanques. Une femme, deux hommes. Le paradis. Tout avait l'air facile.
Tu lui as proposé d'étaler toi-même le produit solaire que tu as fait gicler d'un petit tube beige sorti de ton sac. Je t'ai aidé pour ses épaules. Il a rit, il avait l'air heureux. Nous aussi. Je l'ai invité à partager notre tapis de plage. Mais il n'a pas accepté et il est resté très inconfortablement assis sur les galets. Nous avons parlé très longtemps de toutes sortes de choses, politique, écologie, religion. Ton beau sourire et ton regard assuré de femme forte nous commandait de goûter simplement ensemble la douceur du moment et la beauté du monde. Nous avons partagé cela avec toi. Nous ne sous sommes pas caressés tous les trois dans un grand délire fusionnel.
« Q'était-il venu demander ? » Nous en avons reparlé. Ta réponse
« Du produit solaire »
« Hum ? »
« Rompre sa solitude »
« Ouais ! »
« Je ne me vois pas, moi, aborder un couple sur une plage naturiste. Ou alors …Et pourquoi c'était pas une nana qui est venue nous embêter ? Hein ! »
« Et s'il était venu tenter sa chance pour du sexe ? »
« Oui mais tu as vu que je suis restée dans une attitude très naturelle et sans ambiguïté »
« OK »….
« Ce n'est peut-être pas toi qu'il cherchait. Mais moi... »
« Ou alors nous ? »
Je poursuis seul ma rêverie…
Nous l'aurions adopté, accueilli, chouchouté. Enduit de crème, et caressé de nos quatre mains. Il aurait gémi comme un petit animal. Son sexe se serait déployé... Bien plus tard peut-être, régnant sur ton petit harem, tu aurais souhaité que les deux hommes te comblent chacun à leur tour, se relayant à te satisfaire. Tu aurais joui sur la plage comme une reine, sans retenue, abondamment.
Pantelante, toute trempée de nos sucs mêlés, tu te serais mise debout, cambrant tes reins en arrière, pour mieux t'offrir une dernière fois. Tu aurais eu la confirmation de ce que tu avais toujours pensé. Un mâle s'épuise trop vite et deux qui te servent tour à tour c'est vraiment parfait.
Quand je l'aurais sucé, tu n'aurais pas refusé le baiser que j'aurais voulu te donner pour que nous partagions son goût.
Tu aurais souri un peu étonnée en nous voyant nous caresser. Et tandis qu'il aurait engagé sa queue entre mes fesses, tu aurais eu un orgasme inouï, propulsant loin devant toi un étrange jet de liqueur dorée.
Si on vous demande de la crème solaire sur une plage naturiste, ne refusez jamais. Une insolation et les fortes fièvres qui suivraient ce refus sont extrêmement dangereuses…Cela peut aller jusqu'au délire !