Camille (-I-)

nyckie-alause

Sculpture de Camille Claudel "la valse"

-I-


Un chemin au dernier instant

Comme cette route qui avance

l'ombre oscille du versant à la rive

transcendance ou immanence, un devenir hasardeux

vers un possible tout autant humain qu'animal

Végétal au dernier instant


Un air décidé en partition

la bouche ouverte par le souffle qui gagne

à être rejeté une fois encore 

et accepte de se produire, de se reproduire longuement jalonné d'apnées

et de vibrations séduisantes, 

juste pour dire une parole 

à qui voudra l'entendre

Une chanson en partition écrite pour elle.


Les regards qui se troublent à son passage

de larmes ou de sourires

en bâillements silencieux que leurs mains masquent

On essuie d'un doigt vif le coin des yeux et il y reste une brillance

Un trouble que nul n'ignore.


Elle, elle avance sur ce chemin avec une évidente volupté

L'air qu'elle inspire est aussi l'air qu'elle souffle

pour toi qui la suis comme une ombre 

Rien n'existe 

qui serait encore capable de te convaincre de cesser de saisir

ses moindres expirations

avec une identique volupté


Vivant, rampant, végétal, animal, une ombre, ce que tu es.

Vivante, rampante, animale, végétale, une fumée

cette ombre qui te tuera, à l'ultime instant

de la dernière note de cette partition,

au dernier souffle de ton désir

la désunion des forces,

la fatale expiation, inspiration, expiration

au dernier instant.


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