Campagne

J'ai pas la campagne autour de moi mais des restos fermés et du béton en couleur. Tout est calme, tout repose, on entend le chant de quelques oiseaux, celui qui me ravit le plus c'est le coucou si doux, si serein. La nature reprend un peu ses droits, l'autre matin en ouvrant ma fenêtre j'ai senti le parfum aigrelet et frais des arbres aux feuilles tendres. Un véritable enchantement!

Laisser le soleil caresser plus longtemps ma peau, une vraie bénédiction. Un message de mon frère me souhaite une bonne fête des Rameaux, déjà! Pâques sans la famille, un peu de chocolat quand même je ne sais pas, de là à ce que je m'enfile le paquet dans la journée! J'ai l'impression que si j'appelle ma mère aujourd'hui je vais éclater en sanglot... Le fil de mes pensées se brise soudain, je suis dans le vide...

Souvenirs de classe verte où ma mère me manquait beaucoup, une fille pleurait tous les soirs au coucher. Une fois l'instist était venu lui parler, est-ce que ça l'a consolée, je ne sais pas, elle s'appelait Elise. Nous avions six ou sept ans, c'est jeune pour être loin de sa mère trois semaines. Mardi ça fera exactement trois semaines qu'on est en confinement. Punaise!

Continuer à écouter le chant des oiseaux, des moineaux qui pépient dans les arbres même si dehors c'est pas la campagne. Je le regrette bien. Je m'imagine dans une forêt avec des sentiers, de la mousse et des fougères au pied des hêtres et des chênes. La vie quoi! Y aurait des écureuils et des lapins, on entendrait des pic-verts et des bruits de feuillages mystérieux, petits frémissements de branches frôlées par un vent qu'on ne peut saisir...