Car parfois, la voix ne porte pas et se perd

Car parfois, la voix ne porte pas et se perd. Elle ne sort pas. Quelle voie prendre? Au fond d'un estomac ou au creux d'une gorge elle est nichée, revêtant la forme d'une petite pelote de laine. Inoffensive.
  Du jour au lendemain les fils de laine se tordent et un noeud est né. Un noeud qui étouffe le propriétaire. De quel droit? Il n'est que locataire! Et le mal en devient viscéral. Une lourde tragédie se trame. Le coeur s'accélère, et tout tourne. 
  Le marathon d'une vie se prépare. La voix se débat, devient contorsionniste, contre vents et marées s'agite contre ses tortionnaires.Elle ne peut rien. Tout est écrit d'avance, le drame est rythmé. Qui trouve la force de fuir quand votre bourreau vous berce de laine? La douceur des barreaux nous fait vite oublier que le coeur de l'étoffe est aussi rugueux que de l'écorce. Alors le corps s'emballe et peu à peu s'écorche.
   Et quelque part, au fond d'un estomac ou au creux d'une gorge il perçoit l'écho lointain d'un “A l'aide!” qui jamais ne trouvera la voie de secours…