Vos visages de poussière.

odeanox

Tu me manques déjà.

Cigarette après cigarette après cigarette, tout s'enflamme et se tord et se condense et meurt.


Les rues sont pleines de monde et on peut y mourir personne ne le saura. La mort est commune, et individuelle.

Une fois qu'il y a mort le temps nous dilue dans ce que nous ne percevons plus.

Toi le mort de jadis, toi qui seras demain, toi à l'instant présent, que deviennent les suicidés.


Tu marches, loin devant toi elles rigolent, elles t'ont déjà oubliée.

Tu pourrais t'en retourner mais tu retiens ton pas.

On te hèle, tu t'approches, mais l'autre est toujours là.

Tristesse, simplicité.

Tu voudrais qu'on comprenne.

Qu'elle te prenne dans ses bras.

Que tout redevienne avant - ce que ta mémoire croit être encore présent.

Au fond, tu sais que tu l'as déjà perdue, presque un fantasme, un espoir caché, délirant douloureux mais hélas inévitable, penses-tu.


Toi que j'ai aimée, toi dont le nom n'avait plus résonné jusqu'à.

Sophie la mer et la nuit, quel visage as-tu aujourd'hui.

Autrefois tu étais le centre, désormais néant.


Votre amour est-il sincère.

Peut-on vraiment songer à construire quand règne la guerre.

Je doute de tout, votre amour y compris, je ne sais pas moi-même si le mien est réel.

Comme quand le silence t'assaille, comme quand il te prend à la gorge, qu'il te fait trembler, qu'il te fait éructer, personne pour t'enchaîner, tu es seule face aux murs et les crocs te défigurent.


Les murs en claustrophobe.

Le cercueil décharné.

Un jour nous n'aurons plus d'esprit. Que nos cœurs en charpie sous nos mains asphyxiées. Nous tiendrons nos cœurs entre nos paumes et nous pleurerons. Parce que l'amour est irréel, parce que le présent n'aura jamais eu lieu.


Eux les êtres qui vous aiment, est-il seulement permis d'y croire.


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