Ce Sale Espoir

Elle en a par dessus la tête.

Ras de bol de leurs sornettes.

De leurs consignes, de leurs contraintes.

Bien établit, et incessantes.

Elle a envie de tout foutre en l'air,

De débarrasser le plancher,

A quoi bon vivre enchainée ?

Elle ne sait plus quoi faire.

Elle aimerait tant de choses,

Tant de rêves se bousculent,

Tant d'espoirs s'agglutinent,

Se pressent sous ses mirettes closes.

Jeter, balayer, détruire, bruler,

Ce soir elle veut tout faire cramer.

Elle souhaite se faire vengeance,

Au nom de toutes ces années d'allégeances.

En vain,

On lui a arraché des années et tout cela pour rien.

Ces moments volés, ces instants sacrifiés,

Ont juste disparues, ils ont été éradiqués.

Evaporés,

Perdue à jamais.

Elle se retrouve livrée à elle-même.

Prête à vous délivrer tout son fiel.

Comme elle aurait aimé en crever,

Plutôt que de continuer d'espérer.

C'est sale l'espoir,

Je ne connais rien de plus noir.

C'est malsain,

Ce besoin humain,

De faire espérer autrui,

En lui offrant de miroitantes gouttes de vie.

Pluie éphémère,

Sous laquelle elle s'affaire.

Déambulant dans les rues,

L'âme a nue.

Shootée par vos cocktails à l'eau de vie,

Elle égrène,

Ce chapelet fumant de graine,

Morceau après morceau, ravagée par la mélancolie.

Ivre de joie et de gratitude,

Alourdie par cette fausse plénitude.

Gonflant dans sa poitrine un regain de confiance,

Commence la démence.

Décidément, nulle sentiment,

N'est plus répugnant,

Que l'espoir,

D'un autre demain soir.

Mais pour s'en rendre compte,

Il faut malheureusement,

Et très souvent payer le prix du sang

…

Vous avez compris à présent ?

Tout ce qu'elle veut c'est vivre.

Putain ! C'est pas compliqué.

N'est ce pas, dites lui que vous comprenez.

Oh je vous vois, les gens de la hautes en rire.

Cessez donc vos railleries,

Et dites lui à elle,

Pas à moi mais à Celle essuyant vos moqueries.

Celle-ci, cette gamine ayant perdue ses ailes.

Oui, laissez la.

Laissez cette gamine jouir, putain.

Cela vous embête, Hein que l'on vous coince comme ça ?

Ah oui c'est pas cohérent, c'est gênant, hein ?

Ne vous en faites pas ce n'est rien,

Rien qu'un coup de gueule,

Rien qu'une fusillade de termes sans fondement

Hurlée par une âme seule.

Demain sera diffèrent,

Et pour vous, pauvres manants

Tout restera comme avant.

Tandis qu'Elle demeurera vide.

Recluse, rejetée, mal aimée.

Et pourtant avide.

Assoiffée d'espoir.

Cependant,

Malgré son désagrégement au gré du temps.

Elle essuiera son mal de vivre à vos cotés,

Nettoyant le plancher de vos sales mondanités.