CECI N’EST PAS UN EXERCICE : LES ABEILLES CONTRE-ATTAQUENT !

Notre humanité s'est appliquée à lutter contre le néant originel dont elle s'est extirpée vivante. Depuis la nuit des temps, elle conçoit sa survie dans le renoncement à toute individualité au profit d'une force de frappe sociétale.

Cette perception du monde unifié sous la bannière du groupe, implique un rattachement automatique de toutes ses unités constitutives, à des sous-ensembles voués eux-mêmes à une union sacrée.

Celle-ci vise à s'approprier une part croissante des ressources disponibles. L'arme choisit pour la réalisation de cet objectif, consiste dans la fructification capitalistique. Tout acheter du monde vivant à n'importe quel prix, monétiser chaque élément constitutif de l'environnement, l'absorber et le fondre dans un nouvel ensemble de valeurs marchandes afin d'en acquérir la pleine propriété : usus, fructus et abusus.

1/10ème DE GRAMMES

Cette méthodologie d'exploitation active du monde vivant, édifie la société humaine sur un état morbide, un anéantissement brutal des lois naturelles au profit d'une maîtrise technique totalitaire et financière de l'état sauvage. Le paradoxe atteint ici son paroxysme, la société humaine qui sans avoir à agir, ni payer, pouvait bénéficier des processus biologiques naturels, traite la nature sauvage comme si elle voulait la tuer.

Pourtant force est de constater que la valeur marchande de l'homme est bel et bien sur le point de s'effondrer et son sacro-saint désir de pérennité avec elle.

Un dixième de gramme de vie sauvage pour une longévité d'un mois à rapporter à une capacité de rentabilité d'un kilo pour 50 000 opérations simples, voilà le tableau de performance d'un minuscule soldat dévoué à sa cause au point de ne pas reculer devant sa propre mort.

A brève échéance et avec beaucoup d'ironie, l'abeille, cet insecte sauvage apprivoisé, producteur de services écosystémiques bienfaisants, nous confronte à cette dure réalité : si nous nous abstenons d'agir autrement, si nous continuons de porter atteinte à la biodiversité et à l'hérédité, nous en paierons le prix fort que l'argent n'achète pas.

LA BONNE MANNE

L'humanité empiète toujours plus avant sur le patrimoine naturel : sur-interventionnisme dans une logique de profit, destruction des haies, des forêts, des zones humides, urbanisation galopante, agriculture et agrochimie intensives, pesticides, sélection génétique par insémination portant atteinte à l'hérédité, à la résistance naturelle qu'elle engendre avec les siècles, importations sources de contamination (maladies, parasites, prédateurs, colonisateurs), sélection d'espèces sur le seul critère du fort rapport économique, altération des écosystèmes, de leur capacité productive et de résilience, absence de prise en compte des données climatiques, des besoins fonctionnels des espèces, atteinte globale portée à la biodiversité.

Nous devrions être cette « Bonne Manne » qui souhaite concourir au maintien des équilibres dynamiques, nous devrions participer chacun à notre niveau, à la préservation des méthodes d'exploitation traditionnelle, accepter pour les apiculteurs de réduire leurs objectifs de production, admettre par exemple que l'essaimage est un facteur de maintien de l'équilibre écologique qui lutte contre le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles.

Et nous pouvons être cette « Bonne Manne » lorsque la société redevient premièrement l'homme, car depuis toujours, l'homme peut individuellement ce qu'il veut en conscience, lui qui contrairement à la société, n'ignore pas : « quelle est la petitesse de la terre, la grandeur du ciel, la brièveté du temps, et la longueur de l'éternité. »*

Pour cette raison, pour ces raisons, nous pouvons nous mobiliser pour sauvegarder les abeilles.

Le Gallicaire Fantaisiste

Sources d'informations :

INRA ( Institut National de Recherche Agronomique ) http://www.inra.fr/

“Worldwide integrated assessment on systemic pesticides. Global collapse of the entomofauna : exploring the role of systemic insecticides.” In Environmental science and pollution research

“Utilité de la biodiversité dans la prairie” David Tilman (Université Saint-Paul –Minnesota Etats-Unis)

Documentaire « Des abeilles et des hommes » Markus Imhoof 

www.abeillesentinelle.net

www.bee-life.eu

Guide Ulmer : « Abeilles sauvages, bourdons&cie au jardin / Hôtels à insectes »

Appel à dons pour financer une création de rucher traditionnel  :

https://www.facebook.com/legallicaire.fantaisiste

* PAROISSIEN ROMAIN/PARTIE HIVER/ P47

"ORAISON UNIVERSELLE Pour tout ce qui regarde le salut"