Ces matins-là

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Il est de ces matins qui sentent l'hiver à plein nez.

Vous savez, cette odeur de froid lugubre, de givre, alors que rien autour de nous n'est encore immaculé. Émane une grisaille dont les notes redeviennent ordinaires, mais qui nous grignote quand même un peu le cœur. Comme un rat noir aux yeux rouges dont les petites dents acérées s'enfonceraient en notre chair endolorie, encore, et encore.

Et encore.

Il est de ces matins où les sourires se dilatent puis disparaissent pour laisser place à une moue de circonstance. Regardez vos semblables, sourient-ils ? Non. Ils ont le regard terne de ceux qui ont tout perdu.

Les traits se tirent en grimaces irréelles, les cernes s'étendent, tandis que l'on peine à s'acclimater à la température extérieure.

Il est de ces matins où une violente envie de pleurer nous submerge, sans réelle raison. Une violente, terrible envie de pleurer, alors que la neige nous pourlèche les joues, en flocons microscopiques. Dans les rues sombres de ces jours trop courts, les larmes se déversent doucement et nous cautérisent le visage. On baisse alors le regard. Pour éviter les regards, les pensées, les jugements.

Et ça creuse le cœur, ces moments-là.

Quelque chose d'indescriptible décidant de nous ronger de l'intérieur.

Et puis, on croise quelques enfants en combinaison colorée, qui construisent un bonhomme de neige, là, alors que l'hiver s'est installé en Roi sur le paysage. Le bonhomme nous fait de la peine, avec sa carotte en plein milieu du visage, et son regard qui tombe comme dans un tableau surréaliste. Alors on se met à courir, et ça fait du bruit, les pas dans la neige dure. Ça craque sous les semelles.

On court sans se retourner, on grimpe les escaliers quatre à quatre, et de retour dans notre chez-nous tiède et éclairé, on réalise qu'il faudra patienter encore quelques temps avant de ne revoir la bouille adipeuse du soleil et surtout, sa caresse chaude sur notre peau glacée.

  • Sympa. Pas mal troussé, si ce n'est quelques formules malheureuses à mon sens. "Le rat noir" du début gâche le bel effet de vos premières lignes, je trouve, l'image ne me parle pas et me semble incongrue. Idem avec la "bouille adipeuse du soleil". Bravo pour le reste. Au plaisir de vous lire.

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Poule 2

    Giorgio Buitoni

  • Ces matins là, oui. Glaçant le corps, avec une moue fatigué. Moi je trouve ça enivrant justement, tout ces personne grisonnante face a ce froid frissonnant.
    Mais tes mots sont toujours très beaux, est c'est un texte magnifique que tu nous offre.

    · Il y a plus de 10 ans ·
    Img 7562bis 195

    lirynn

  • Ces matins là, tu les décrits drôlement bien, le spleen qui les accompagne tout autant... Très beau texte.

    · Il y a plus de 10 ans ·
    B3

    janteloven-stephane-joye

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