C'est l'heure

Möly Mö

C'est l'heure, il est tard, mais c'est l'heure que je choisis
Pour écrire et je sais même pas trop quoi dire, à vrai dire.
Entre ma propre tristesse qui m'oppresse
Et la sale détresse de gens qu'on oppresse,
Mon coeur de pierre devient guimauve,
Ma main de fer perd son gant de velours,
J'ai des envies d'attaquer comme un fauve.
J'ai plus envie d'entendre parler d'amour,
Quand il n'y a que la haine qui m'entoure
Et que du mépris pour me faire l'amour.

Les jours passent, et je me lasse, d'eux et de moi-même
Je les suis à la trace mais c'est moi que je sème.
Entre pensées blasées d'occidentales mal aisée,
Révoltes sourdes qui grondent en moi, relent d'inégalités
Des envies de cogner dans les dents de cette saloperie d'injustice,
De péter des jambes, à coups de battes pour faire justice
Moi-même quand bien même ça m'attirerait des problèmes.

C'est l'heure, celle que j'attends, je vois défiler le temps
Pendant que d'autres le perdent à bosser, moi je le perds à divaguer
C'est l'heure pour moi, la nuit je ne mens pas, je laisse aller
Mes doigts sur le clavier, la nuit je l'attends impatiemment.
Je sais que les autres dorment, et moi je cogite
Et je m'endors quand le monde s'agite.
Rythme décalé, pas facile de se caler à un monde qui nous a recalé
Plus envie d'être des leurs, cette société n'est qu'un gros leurre
J'aimerais la quitter définitivement, me barrer lâchement,
Ne pas me bagarrer, juste me casser, ne plus brasser du vent
Le laisser m'emporter, hors de question que je meurs
Sans avoir goûté réellement, au goût de la liberté.





Signaler ce texte