C'est Noël.

C'est Noël dans une semaine, un de plus, même s'ils deviennent de plus en plus esquintés, les Noëls ne sont plus ce qu'ils étaient.

Qui aujourd'hui a encore la chance d'avoir une cheminée, une vraie j'entends, Ségolène a bien failli les interdire, et le Père Noël, il fait comment ?

Les lutins s'activent dans les supers complexes d'Amazon, comme des hangars pour avions, mais on nous fait comprendre que les lutins s'épanouissent, aides sociales et promotions assurées.

« N' engagent que ceux qui y croient », Amazon, Père Noël ou fouettard, gouvernements ou prétendants aux extrêmes ou au centre.

Les cadeaux, c'est contre nature, comme la vocation, le bénévolat, l'engagement, enfin tous ces trucs qui pouvaient marcher autrefois.

« Nos » politiques devraient se demander pourquoi.

Aujourd'hui, on revend les cadeaux illico, pour le business pas sûr, parce que c'est tendance, et il faut bien que toutes ces applis à la con servent à quelque chose.

A une époque, on remisait les mochetés dans le grenier ou le cellier, pour les exposer sur la cheminée quand les donateurs vous rendaient visite.

Bon OK, c'est hypocrite, mais c'est le geste qui compte.

Le vrai cadeau est désintéressé, pas de valeur marchande, pas de troc, je te l'offre car je t'aime.

Moi je reconnais que j'expose les cadeaux très moches car ils m'avaient touché (par exemple un cochon Cupidon), ça me faire rire et j'en garde un souvenir tendre.

Dans le nouveau poste que j'occupe depuis plus d'un an, tout le monde se fait des cadeaux, j'ai attendu 62 ans avant de voir un truc pareil, j'avoue m'être réconcilié avec la vie et les autres.

Mieux vaut tard que jamais, après tant de galères, connaître le Paradis, car celui-là je le tiens, pour ce qui est de l'autre, c'est une question de foi et je déclare forfait.

Jamais je n'oublierai les Noëls à Granville, je l'ai déjà dit ailleurs car à mon âge on radote.

Mieux vaut répéter les bonheurs que faire chier tout le monde en étant grincheux.

Encore une petite semaine pour se souhaiter un joyeux Noël, il sera ce qu'il sera, avec ou sans sapin, il sera ce que les souvenirs en feront.

Et si Noël n'existait pas, ou d'autres fêtes pour d'autres religions, nous serions bien malheureux.