C'est une chanson
aile68
C'est une chanson qui ressemble à mon adolescence, un peu sentimentale, un peu plan plan, j'avais envie de partir à cette époque-là, je voulais pas que la chanson se termine avant de l'avoir fait. J'étais un peu folle, un peu sage quand même sur les bords, mais surtout rêveuse et silencieuse contrairement à mon enfance impétueuse. Je pensais guère à l'argent, pour moi c'était pas important, si je voulais travailler, c'était pour rencontrer des gens, me lancer dans la vie quoi!
C'est une chanson qui me rappelle un de mes premiers textes, le premier peut-être, l'histoire d'un premier baiser derrière le box des chevaux un dimanche après-midi après une longue balade ennuyeuse. Est-ce la pluie qui a rapproché le garçon et la fille, est-ce mon désir d'écrire une des premières grandes expériences de l'adolescence, cette étape à la fois dingue et maudite tel mon premier baiser vrai de vrai?
Ziggy, un garçon pas comme les autres, j'aurais aimé l'avoir comme ami, même s'il aimait les garçons, je m'en fichais de ça, j'avais même plutôt tendance à les défendre ces garçons-là. Je voulais juste avoir un ami avec qui parler, rire et chanter le soir dans les collines, un ami libre par son ouverture sur le monde comme moi, un alter ego quoi! J'aurais tout aimé en lui, je ne lui aurais pas trouvé de défauts, sans passé, sans avenir, on aurait vécu dans un présent impérieux et urgent. Aurait-ce été une question de destin ou de hasard? Ces conditionnels passés me tuent.
Survoler l'époque de mon adolescence pour mieux la fuir, pour mieux l'enfermer dans une espèce de flacon de cristal, verre précieux tels mes premiers écrits et les suivants, mon univers, ma mappemonde s'ouvraient sur une Amérique du Sud mystérieuse, une Europe singulière, une Afrique parfumée à l'hibiscus et aux beignets à la banane que Mme J nous avait fait découvrir une belle journée de septembre. C'était la fin de l'enfance, le début d'un automne prometteur, j'étais encore bien dans mes baskets, des Adidas ça va de soi. Baskets de la marque América et Stan Smith, que de chemin parcouru entre les deux! Envie de continuer mon texte, ma chanson avant qu'il ne s'efface, disparaisse. Plus rien à perdre, encore à faire, je me fiche de mon demi-siècle et des poussières, moi je prends toujours les autoroutes pour la route des vacances qui nous menait à la fameuse gare où l'on s'envolait pour deux mois.
Superbe! "Beau et con à la fois".
· Il y a presque 3 ans ·Christophe Hulé
Tiens! Une référence à Jacques Brel! Merci bien!
· Il y a presque 3 ans ·aile68
Moi c'était des "Stan Smith" avec l'écriture vert pomme bien entendu. Une paire de Jeans et un sweat shirt bordeaux délavé et j'étais le maitre du monde en ce temps là. Et puis est venue la fin de l'insouciance et d'une certaine connerie réconfortante. Je devenais adulte tout doucement, sans m'en rendre compte en fait. Aujourd'hui, la vie est passée et je me rends compte que j'aime toujours à être cet ado décérébré ... En fait, c'est l'insouciance qui compte :o)
· Il y a presque 3 ans ·daniel-m
Moi, c'était un sweat gris clair, mon préféré avec un jean. Ma tenue préférée. Et puis y avait les jolis pulls que me tricotait ma mère. Hyper douée! J'aime l'expression "connerie réconfortante", c'est comme une excuse à la bêtise.
· Il y a presque 3 ans ·aile68
:o)
· Il y a presque 3 ans ·daniel-m