C'était
aile68
C'était les années 80, Lavoine avait son beau visage d'ange rêveur innocent, les radios libres volaient avec les palombes dans le ciel et dans le coeur des jeunes ivres de liberté. J'ouvrais mes mains en forme d'ailes, je voulais que mes seize ans s'envolent à la découverte du monde, j'entendais les voix des fleuves, des nuages, des forêts, on eût dit que ces derniers m'attendaient, je voulais être au rendez-vous, avec eux, avec moi. Le mercredi je me réveillais heureuse et légère malgré les devoirs de maths qui m'occupaient des heures entières, l'adolescence prise entre la raison et l'école, on s'évadait avec nos séries télévisées et le Top 50 avait tellement la côte!
Le beau Marc chantait "Les yeux revolver", j'avais réussi à me sauver un été, dans les montagnes riantes des Hautes Alpes et de la Suisse, je découvrais la vie par le petit bout de ma lorgnette. A dix-sept ans, je ne m'attendais pas à être "un peu larguée, un peu seule sur la terre", je découvrais que les deux pôles les plus extrêmes pouvaient se rejoindre, que le moins et le plus s'attiraient. C'est la complexité de la vie où l'on se rend compte que rien n'est évident mais pas la peine de se mettre la pression, c'est déjà bien compliqué comme ça. Toujours des musiques m'ont bercée ou fait tanguer, c'est comme dans une croisière perpétuelle, quand vous sentez réellement le roulis de la mer, son vent, ça sent bon l'horizon, celui-ci vous semble moins loin, vous avez même l'impression de l'avoir rejoint, d'en faire partie jusqu'à ce que vous dépassiez sa ligne infime et que vous deveniez un petit point dans l'infini. Un jour en philo vous apprenez la théorie de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, Pascal vous en parlera mieux que moi, qu'ai-je retenu de mes cours de philo? Des choses élémentaires mon cher Watson, et fondamentales. Je crois à la sagesse de la philo, elle nous met en relation avec le monde et son univers même quand on est seul dans notre coin.
Vu et lu dans les perles du bac il n'y a pas si longtemps. "La philo, ça ne sert à rien, mais ça fait réfléchir". Cela résume bien la superficialité de notre époque je trouve.
· Il y a presque 3 ans ·daniel-m
Des fois que ça les perturbe de réfléchir! Attention les neurones!
· Il y a presque 3 ans ·aile68
Le mythe errant!
· Il y a presque 3 ans ·Christophe Hulé
Voilà qui me rappelle de biens beaux souvenirs Véridique, j'avais collé une étiquette sur ma "mob", "l'enfer c'est les autres" parce qu'une déesse m'avait largué.
· Il y a presque 3 ans ·Christophe Hulé
bien, pardon.
· Il y a presque 3 ans ·Christophe Hulé
Oups, désolée que ce souvenir vous soit revenu en mémoire. Sinon merci!
· Il y a presque 3 ans ·aile68