C'était hier où il fut poète-15-

ecriteuse

 Tu cherches dans ta mémoires de jolis souvenirs, mais ils étaient de plus en plus rares la route était barrée, il y avait de sacrés sens interdits, des bifurcations ,  les conversations étaient détournées et jamais à deux . Il vous restait l' é-mail pour communiquer, les blogs pour échanger vos mots. Il fallait qu'il  vienne à Paris, et là tu le retrouvais ton père, tu retrouvais votre complicité, ces échanges fais de clin d'œil, Paris lui rendait sa poésie, sa nostalgie, sa mémoire. Ça lui plaisait  de te voir  tous les matins  saluer un grutier que tu n'avais jamais vu seulement entraperçu dans les airs de son chantier, « un jour il ne te verra plus passer, il se demandera pourquoi ?» t 'a t-il fait remarquer. Il aimait aussi te voir sourire au vieux monsieur qui faisait la manche, il écoutait  fier de sa fille, le vieil homme t'expliquer l'importance d'un sourire. 

Le temps d'un séjour, tu retrouvais ta filiation.

Paris rétro, la Montagne Ste Geneviève, la Mouffe, la place de la Contrescarpe...

"Au 24 de la rue Mouffetard dans un hôtel où je logeais le soir"

J'y vivais avec les frères Suc, des jazzmen, Nouvelle Orléans. Ils jouaient dans une boîte de la Montagne Ste Geneviève.

Moi, je ne faisais rien.  Si j'écrivais; Je disais des poèmes dans des cabarets du coin. Pour rien.

On crevait de faim. On achetait des cigarettes au détail On économisait les lames de rasoir.. Au plafond de ma chambre, je punaisais des chaussettes sales. J'ai porté ma machine à écrire au Mont de piété. J'ai essayé de vendre ma valise (vide). Personne n'en a voulu/

"L'amour dans des draps, des draps blancs qui sont gris comme tous les chats la nuit" chantait Jean Pierre Suc.

" Au petit matin tous les jours un trombone nous la jouait bien bonne"

Le trombone de Balinglow, un Montpelliérain, comme nous tous.

Le 24 de la rue Mouffetard où parfois les conduites d'eau gelaient, c'était notre
 " Bateau lavoir".

Un soir, dans la boîte à jazz, j'ai fait la connaissance d'une jolie blonde, une parisienne qui avait un temps vécu à Montpellier"; Quelques jours plus tard, je me retrouvais, avenue de  Villiers, dans le XVIIème. Une autre vie commençait. Roger Frey
à suivre....


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